L�interdiction des marches dans la capitale reste de vigueur, sentence de Daho Ould Kablia, ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales. Dans un entretien � Libert� , le successeur de Yazid Zerhouni � la t�te du tr�s n�vralgique d�partement de l�int�rieur �carte, par ailleurs, l��clatement en Alg�rie de r�voltes du genre de celles qui ont balay� Benali et mis � mal le long r�gne de Moubarak. S�il s��vite toute d�claration engageante concernant la lev�e de l��tat d�urgence, Ould-Kablia �vacue en peu de phrases les rumeurs insistantes sur la sant� du pr�sident Bouteflika et le d�part du Premier ministre Ouyahia. Voix officielle la plus audible en ces moments d�incertitudes o� plane des senteurs de r�voltes populaires, le ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales, Daho Ould-Kablia, ne se sert pas de discours r��valu�, comme l�opinion �tait en droit d�attendre, � l�aune des derniers d�veloppements que la sc�ne politique et l�ar�ne sociale ont connus. Il est demeur�, dans l�entretien livr� � Libert�, inflexible, solidement lov� dans ses affirmations du soir des violentes �meutes qui ont secou� le pays d�but janvier. Que des partis politiques, comme le RCD, ou un floril�ge d�associations et de syndicats large et repr�sentatif revendiquent et tentent de marcher pour la lev�e de l��tat de si�ge, Daho Ould Kablia ne lit aucune expression politique dans ce qui agite la soci�t�. �En Alg�rie, nous n�avons pas ressenti de revendications politiques. A aucun moment, et je ne parle pas seulement des �v�nements de ce mois-ci, mais de tous les �v�nements r�cents, nous n�avons d�cel� une empreinte politique (�).� Pour le ministre de l�Int�rieur, les innombrables protestations que le pays a connues n�ont aucun soubassement politique, elles sont motiv�es par des probl�mes et difficult�s exclusivement socio�conomiques, si tant est que les notions ne soient pas imbriqu�es. Daho Ould Kablia r�duit, donc, les soul�vements de la jeunesse et des autres franges de la soci�t� � une d�nonciation de la hogra prise dans son acception d�injustice sociale. Ce qu�il consent d�ailleurs � reconna�tre, non pour souligner le mea-culpa de l�Etat qui aura failli mais pour dire qu�il n�y avait pas besoin de trop gronder pour r�clamer des solutions. Daho Ould Kablia accable la classe politique qu�il accuse � tort d�avoir d�sert� la place publique. Personne ne marchera dans Alger L�espace public, notamment dans Alger, est interdit aux partis politiques et aux syndicats et associations. Ould- Kablia en fait le rappel, comme pour dissuader de toute tentative. �Les marches sont interdites � Alger, non parce que c�est le RCD ou la coordination qui ont appel� � des marches. Nous n�avons pas interdit la marche du RCD mais toutes les marches au niveau d�Alger. Le refus n�est pas seulement signifi� � l�opposition. Si un parti de l�Alliance envisage demain d�organiser une marche � Alger, je peux vous dire, en tant que ministre de l�Int�rieur, qu�elle sera interdite.� Le ministre de l�Int�rieur justifie le maintien de l�interdit par l�incapacit� (?) des organisateurs � encadrer la marche mais aussi par le risque d�attentats terroristes. �Si nous mobilisons les moyens de s�curit� pour encadrer une marche ou une manifestation quelconque, nous le ferons au d�triment de la lutte contre le terrorisme. Les terroristes peuvent profiter de l�occasion et p�n�trer dans Alger.� Le risque dispara�t-il d�s lors que les moyens de s�curit� sont mobilis�s pour emp�cher une marche, comme ce fut le cas pour la marche interdite et emp�ch�e du RCD le 22 janvier dernier ? Le ministre de l�Int�rieur n�est pas � cette incoh�rence pr�s. Il affirme que les marches peuvent �tre autoris�es �si l�on se retrouve en face de personnes, de partis ou d�associations qui pourraient offrir toutes les garanties que les choses se passeraient pacifiquement et normalement�. Comment jauger de la capacit� des partis � encadrer une marche s�ils sont interdits d�en apporter la preuve sur le terrain ? Lev�e de l��tat d�urgence, c�est au gouvernement de d�cider Le ministre de l�Int�rieur a affirm� que la lev�e de l��tat d�urgence rel�ve de la pr�rogative du gouvernement. �C�est une question qui rel�ve des pr�rogatives du gouvernement non du ministre de l�Int�rieur. C�est au gouvernement qu�il revient d�estimer si l��tat d�urgence est toujours n�cessaire ou non�, a-t-il soulign�, ajoutant que �l��tat d�urgence a �t� mis en place pour lutter contre le terrorisme. Ce fl�au n�est pas totalement �radiqu� �, l� encore on sait � quelle assertion se vouer : � celle qui veut que la paix soit revenue gr�ce � la r�conciliation nationale ou � la menace terroriste toujours persistante qui justifierait donc le maintien de l��tat d�urgence. �C�est s�r que la menace est permanente. Nous d�couvrons dans de nombreuses casemates des bombes pr�tes � l�emploi.� Bouteflika va bien et Ouyahia est toujours en poste Daho Ould Kablia, interrog� sur le silence du pr�sident Bouteflika, a expliqu� que Bouteflika suit de pr�s la situation et qu�il agit � travers des instructions, directives et critiques de l�action du gouvernement. �Ce que je peux vous dire, c�est que le pr�sident a donn� des instructions et des orientations aux responsables en charge des probl�mes. Donc, sa position �tait connue (�) Je vous confirme que le pr�sident de la R�publique suit la situation du pays et l�action du gouvernement et qu�il fait part � tout moment de ses instructions, de ses observations et de ses critiques.�