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S�CURIT� ALIMENTAIRE
2011, le spectre de la guerre du bl�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 02 - 2011


Par Brahim Taouchichet
Accidents de la nature, s�cheresse et r�chauffement climatique. Et si l�Europe n�a plus de bl� � vendre pour les pays � comme l�Alg�rie �qui en produisent peu ou pas ?
C'est dans un contexte qui porte encore les stigmates de la crise financi�re internationale que vient de prendre fin (26- 30 janvier) le Forum �conomique mondial de Davos (Suisse). L'un des sujets phare de cette rencontre de chefs d'Etat, d'hommes politiques et des m�dias aura �t� les fluctuations des prix de produits alimentaires. Les participants ont �t� mis face � un constat des plus alarmants : les prix flambent ! A l'�vidence, c'est l� une bombe � retardement qui nous rappelle les �meutes de la faim en 2008 dans certaines parties du monde. Oui, le spectre de la faim plane sur l'ann�e 2011 ! Une ann�e marqu�e d�j� par les insurrections de Tunisie et d'�gypte et les �meutes contre l'augmentation du prix de l'huile et du sucre en Alg�rie d�but janvier. Cette inqui�tude a �t� largement d�velopp�e r�cemment avec force arguments par l'expert et analyste politique du CIHEAM (Centre internationale de hautes �tudes agronomiques m�diterran�ennes), en l'occurrence S�bastien Abis lors d'une rencontre � Alger (lire entretien).
L'inqui�tude apr�s l'euphorie
A l'euphorie de l'autosuffisance en bl� dur et orge sur la base des bilans de campagnes tr�s encourageantes 2009 et 2010 (61,2 millions de quintaux dont 24 millions pour l'orge, 24,3 millions en bl� dur et 11,3 millions en bl� tendre) va succ�der tr�s vite l'inqui�tude quant aux capacit�s nationales de satisfaire les besoins de consommation. Les �meutes de janvier dernier ont r�duit � n�ant la s�r�nit� de mise des d�cideurs si l'on en juge par la panique qui s'est empar�e d'eux en d�pit des r�centes d�n�gations du ministre de l�Agriculture Rachid Bena�ssa au Forum d' El Moudjahid, mercredi 27 janvier, affirmant qu'il n'y avait pas eu d'achat massif de bl� et que les importations en question entraient dans le cadre de constitution des stocks r�guliers. �L'Alg�rie constitue ses stocks d'abord � partir de la production nationale puis des importations.� Ainsi, un million de tonnes de bl� a �t� achet�. On aura observ� la m�me tendance chez les pays voisins et l'�gypte (4,5 millions de tonnes). �Ces cinq pays, soit 2% de la population mondiale, repr�sentent 6% de la consommation mondiale du bl�, et entre 18 et 20% des importations de bl� dans le monde.� On a voulu tourner la page du sombre �pisode de 2008 o� le prix du bl� avait crev� le plafond en atteignant 800 dollars la tonne. En Alg�rie, la facture alimentaire atteint 8 milliards de dollars et on souligne que les m�nages d�pensent 50% de leurs revenus dans la facture alimentaire. De quoi mettre � genoux les pays � faibles capacit�s financi�res et pousser aux �meutes de la faim. Et c'est d'ailleurs ce qui s'est produit ! La paix sociale ayant un prix, le gouvernement y mettra les moyens pour conjurer les d�mons de la faim et d�samorcer les sc�narios catastrophe. Pour cela, il a �t� cr�� un Fonds de r�gulation des recettes d'hydrocarbures �valu�es � 50 milliards de dollars. La bonne tenue des cours de p�trole renforce davantage cette marge de gestion des tensions sociales latentes. Ceci dit, c'est l� un seul facteur important de stabilit� sociale mais pas le seul. Il reste que la probl�matique de la s�curit� alimentaire et la mise en place d'une strat�gie efficiente pour y arriver sont au c�ur de la mise en place du Plan national de d�veloppement agricole (Pnda), dont la pertinence est relev�e par les experts internationaux. Ce plan vise � adapter le syst�me des cultures aux conditions climatiques et p�dologiques, augmenter la productivit� par l'introduction de techniques agricoles nouvelles. En mati�re de c�r�ales, les rendements �voluent nettement, passant de 12-14 quintaux � l'hectare dans les ann�es 1980 � une moyenne nationale de 40 quintaux et � pr�s de 80 quintaux dans certains cas. Dans la foul�e, les dettes des fellahs de l'ordre de 41 milliards de dinars ont �t� effac�es. Chiffres encourageants s'il en est, mais qui ne doivent pas cacher une r�alit� plut�t inqui�tante quant � la quasi-impossibilit� de parvenir � l'autosuffisance. Cette d�pendance aux importations se transforme en vuln�rabilit� aggrav�e par les conditions draconiennes de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) impos�es aux pays du sud de la M�diterran�e, � l'exemple de l'Alg�rie qui exporte d'ailleurs tr�s peu de produits agricoles et qui doit paradoxalement ouvrir son march�, �une autoroute pour les produits europ�ens et une ruelle pour les produits des pays maghr�bins�, dira l'analyste-politique S�bastien Abis.
Laiss�s sur le carreau
Par ailleurs, d'autres d�fis sont incontournables. Ils tiennent de la nature m�me du pays o� vivent plus de 35 millions de personnes sur 4% du territoire, le reste �tant constitu� de montagnes et de sable. De plus, il y a les conditions climatiques marqu�es par une s�cheresse end�mique sans oublier le r�chauffement climatique continu et les autres fl�aux naturels tels que les incendies. La Russie, ravag�e par le feu en �t� 2010, a arr�t� unilat�ralement les exportations de bl�. Sachant sa position de gros exportateur � l'exemple de la France avec 35 millions de tonnes par an de bl� tendre, nombreux sont les pays qui seront laiss�s sur le carreau. N�oublions pas aussi les effets d�vastateurs des inondations (Pakistan).
Quand la paysannerie s'urbanise
La dynamique d�mographique interpelle, quant elle, la population agricole dont le nombre va en s'amenuisant pour nombre de facteurs internes et externes. Bien que la paysannerie repr�sente le tiers du nombre total des habitants avec moins de 12 millions de personnes, elle est incapable de nourrir les gens des villes et a fortiori elle-m�me, pour preuve le soutien que lui procure la rente p�troli�re sous forme de subventions diverses. 70% des propri�t�s agricoles ont une superficie de 10 hectares. Ce n'est pas tout, les experts signalent que ces m�mes propri�t�s connaissent un ph�nom�ne de morcellement en menues parcelles du fait de leur partage entre les membres de la famille dans le cadre de succession d'h�ritage, d'o� le coup port� aux rendements tir�s vers le bas. De plus, il y a la tendance � l'abandon du travail de la terre du fait de sa p�nibilit�. Les nouvelles g�n�rations arrivent � avoir de meilleurs revenus dans les emplois de proximit� dans les activit�s de services ou dans les usines ou chantiers. La dichotomie ville-campagne, urbain-rural accentue ainsi la probl�matique de la s�curit� alimentaire dans un environnement mondial fait de sp�culation (pour faire monter les prix des c�r�aliers en Europe, ils laissent leurs champs enfriche !). A la guerre comme � la guerre ? Autre r�alit�, autre contrainte, nouvelle celle-l�. Elle vient de la di�te alimentaire m�diterran�enne ou des nouvelles habitudes de consommation. Manger du pain blanc (et on en manque beaucoup !) est per�u comme un signe d'aisance oppos� au pain noir du pauvre. Or, il s'av�re que le pain blanc, du fait de sa teneur en gluten, pose un s�rieux probl�me de sant�. La mauvaise nutrition a pour cons�quence l'ob�sit� qui touche 20% des enfants maghr�bins, en plus des maladies cardiovasculaires et du diab�te chez les adultes. Cette di�te alimentaire serait � l'origine de 50% des d�c�s du fait de la mauvaise alimentation.
La course contre la montre
Bien s�r, le souci premier reste la disponibilit� des ressources alimentaires surtout quand on sait le choix �criminel� des agro-carburants (30% du ma�s am�ricain) source d'argent mais qui privent de nourriture des pans entiers des populations du monde o� souffrent 1 milliard d'affam�s, surtout des ruraux.10% des enfants �gyptiens sont sous-aliment�s. Selon la FAO, il faudra augmenter la production agricole de 70% pour nourrir les 9 milliards d'habitants. L'acuit� de la s�curit� alimentaire est rendue encore plus forte quand on sait que des pays o� les terres cultivables sont quasi inexistantes investissent dans d'autres contr�es o� il y a le plus d'opportunit�s comme le font, entre autres, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, pays d�sertiques par excellence. Coupl�e au manque d'eau, la probl�matique est encore plus complexe. C�est le cas de l'Alg�rie o�, malgr� les efforts de gagner des surfaces cultivables (avec aussi le risque de fatigue et d'appauvrissement de la terre, de rupture d'un �quilibre �cologique relatif), cela reste insuffisant. C'est visiblement la quadrature du cercle ? Conjugu� � d'autres facteurs sociopolitiques, dont le ch�mage, le �pr�texte alimentaire � est source d'explosion sociale. La course contre la montre est engag�e...


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