L�arm�e �gyptienne d�roule sa feuille de route : suspension de la Constitution, dissolution des deux chambres du Parlement, proposition d�une nouvelle constitution � adopter par r�f�rendum et des �lections l�gislatives et pr�sidentielles au bout de la p�riode de transition dans six mois. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - C�est ce qu�a annonc�, hier, le Conseil supr�me des forces arm�es qui dirige le pays depuis vendredi soir, dans un communiqu�, le num�ro 5, lu � la t�l�vision d�Etat. L�arm�e pr�cisera dans son communiqu� la mise en place d�une commission � qui sera confi�e la charge de pr�parer la nouvelle constitution qui sera soumise � r�f�rendum. Le haut commandement militaire �gyptien ne pr�cise, toutefois, pas la composante de ladite commission. Celle-ci sera-t-elle �largie � des membres issus des partis d�opposition ? C�est la seule �fen�tre� qui reste en effet pour les partis politiques, � l�exception du Parti national d�mocratique qui, lui, peut au moins se consoler de compter des membres dans le gouvernement de Ahmed Shafik, charg� par les militaires de poursuivre la gestion des affaires courantes. Ce qui est, par contre, certain, est le fait que l�arm�e n�a nullement tenu compte de la rencontre qui avait pr�c�demment regroup� l�ex-vice-pr�sident Omar Souleymane avec les partis de l�opposition. Dans aucun des communiqu�s rendus publics jusque-l�, le Conseil supr�me des forces arm�es n�a �voqu� le mot �dialogue � ou �opposition�. Ce qui confirme, au besoin, que l�arm�e ne compte associer aucune autre force politique � la transition qu�elle m�ne � sa guise. Le mar�chal Mohamed Hossein Tantaoui, le ministre de la D�fense et pr�sident du Conseil supr�me des forces arm�es, a �t�, lui, consacr� seul repr�sentant de l�arm�e et donc de l�Etat, �� l�int�rieur comme � l�ext�rieur�. Autrement dit, l�arm�e le d�signe comme chef de l�Etat. A l��vidence, l�on ne veut prendre aucun risque pour mener la transition en cours en �gypte et le consentement de Washington est manifeste. Obama avait press�, d�s le d�part de Moubarak, le nouveau pouvoir au Caire de respecter l�accord de paix avec Isra�l. Ce sera fait aussit�t puisque le Conseil supr�me des forces arm�es s�engagera quelques heures plus tard, dans son communiqu� num�ro 4, � respecter �tous les accords r�gionaux et internationaux de l��gypte�. Pour les Am�ricains, l�urgence r�sidait de ce c�t�-l� et ils semblent bien avoir accord� leur feu vert aux militaires pour entamer la transition. Preuve en est leur �silence� apr�s l�annonce faite, hier, de cet �tat d�exception qui ne dit pas son nom. Le ministre de la D�fense isra�lien, Ihud Barak, d�clarait, d�ailleurs, hier � partir de Washington, o� il �tait en visite, �qu�aucun risque ne p�se sur les relations entre Isra�l et l��gypte et qu�aucun risque op�rationnel quelconque ne nous attend au coin de la rue�. Au plan interne, l��gypte de l�apr�s-Moubarak commence � profiter de la nouvelle �re de libert�. M�me la police s�y est mise ! Comme en Tunisie auparavant, des policiers ont ainsi organis� une marche pour revendiquer leurs droits sociaux. Des journalistes ont, quant � eux, organis� une gr�ve pour r�clamer le d�part de tous les responsables de journaux gouvernementaux. Un autre rassemblement, toujours des journalistes, avait eu lieu devant le si�ge de la t�l�vision �gyptienne pour r�clamer, cette fois, des poursuites contre tous les anciens pontes du r�gime.