Profitant des tensions qui pr�valent aux plans politique et social au niveau national et dans le monde arabe, des citoyens, de plus en plus nombreux, n�h�sitent pas � squatter des assiettes de terrain, � travers la wilaya d�Oran, pour y construire des habitations. Apr�s le squat des logements achev�s et inoccup�s depuis des ann�es, � l�exemple des 180 logements CNEP de Hassi Ameur, un projet livr� au d�but des ann�es 1990, ces derni�res semaines, on assiste � un ph�nom�ne, qui, bien qu�il ait toujours exist� avec les constructions illicites, semble prendre une ampleur des plus alarmantes. Il s�agit du squat des terrains vacants. Des p�res de famille et de jeunes c�libataires commencent, d�abord, par d�limiter les parcelles de terre avec de la chaux pour, ensuite, entamer des travaux de construction. Cela a �t� constat� � Coca, Sidi Ben Yebka, relevant de la da�ra d�Arzew, Benfr�ha, Misserghine, Hassi Bounif, Bir El Djir, Sidi-Chahmi, El Kerma et, depuis ce samedi, � Gdyel. Les autorit�s interviennent de temps � autre pour d�loger ces nouveaux squatteurs, mais cela ne semble pas dissuader d�autres � imiter leurs pr�d�cesseurs, convaincus, qu�ailleurs, il n�y a pas eu de d�logement, les autorit�s craignant, nous dit-on, des �meutes. C�est ainsi qu�� Gdyel, � l�instar des autres localit�s de la wilaya d�Oran, confort�s par cette id�e, des squatteurs ont commenc� � d�limiter des terrains pour la construction illicite d�une vingtaine de logements, en acheminant, de nuit, vers les lieux les mat�riaux de construction. Interrog�, un homme, la trentaine, mari� et p�re d�un enfant, nous dira : �Je fais partie de ces centaines de citoyens qui se rendent � la wilaya pour y d�poser un dossier de demande de logement, seulement, je ne vois rien venir. C�est juste un leurre pour nous calmer, alors j�ai d�cid� d�agir comme bon nombre de citoyens sans logement, et quand j�ai entendu parler d�un nouveau tra�age �citoyen� au niveau de Gdyel, je m�y suis rendu ce samedi. Et je n��tais pas le seul. Sur place, j�ai pu tracer ma parcelle, et je m�appr�te � entamer la construction cette semaine.� Un discours insens� mais tellement naturel chez ce citoyen qui dit agir en toute l�galit�. �Nous avons attendu des ann�es sans acc�der � un logement d�cent, entre temps, d�autres, bien plus ais�s que nous, en ont obtenu en un tr�s court laps de temps, alors au lieu de continuer � �tre spectateur, on se sert nous-m�mes. Ne dit-on pas qu�on n�est jamais mieux servi que par soi-m�me ?�. Une attitude qui semble se g�n�raliser, le pire c�est que ces citoyens semblent convaincus que ceci est un droit et qu�ils n�enfreignent pas la loi, car, se justifient-ils, �nous sommes dans le besoin et notre situation n�a pas �t� prise en consid�ration, alors nous nous servons, comme certains de nos gouvernants le font sans �tre pour autant inqui�t�s�. Il est vrai que la situation politique et les tensions sociales dans le pays et le reste du monde arabe semblent favoriser les d�passements. C�est le cas de ces centaines de citoyens qui n�en pouvant plus d�attendre un logement ou un relogement d�cident �de se servir� dans l�anarchie. Une anarchie que l�Etat ne tol�rera pas longtemps, m�me au risque d��meutes, et ces squatteurs finiront bien par revenir � la r�alit� am�re d�une qu�te interminable d�un logement. Une r�alit� concr�te et incontournable dont il faudra tenir compte et qui les contraindra � se battre en recourant � des voies l�gales et pacifiques afin de mieux faire valoir leurs droits.