Le laboratoire pharmaceutique Sanofi Aventis Alg�rie aurait transf�r� d�importantes sommes d�argent en proc�dant � la surfacturation de mati�res premi�res acquises aupr�s de la soci�t� m�re en France. La direction g�n�rale du laboratoire pharmaceutique d�clare n�avoir jamais �t� saisie par les autorit�s alg�riennes � propos de ce qu�elle consid�re �tre un �malentendu�. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Sanofi Aventis Alg�rie aurait proc�d�, ces derni�res ann�es, au transfert d�importantes sommes d�argent en devises vers Sanofi Winthrop Industrie France, sa soci�t� m�re. Selon des sources proches du dossier, le laboratoire pharmaceutique aurait surfactur� l�acquisition de mati�res premi�res entrant dans la fabrication de m�dicaments pour transf�rer ces fonds. �La technique consiste � majorer les prix d�achat des produits acquis aupr�s de son entreprise m�re. Sanofi a us� de ce proc�d� durant des ann�es. Le pr�judice subi par l�Etat alg�rien s��l�ve � plusieurs milliards de dinars�, expliquent nos sources. En fait, le subterfuge aurait �t� d�couvert par les services des douanes de l�a�roport Houari- Boumedi�ne d�Alger lors d�une s�rie d�op�rations d�importation effectu�es durant l��t� dernier. L�une d�elles portait sur l�achat d�une quantit� de 25 kilogrammes de Glimepiride, un principe actif entrant dans la fabrication de m�dicaments antidiab�tiques, qui a �t� factur� � plus de 1 million d�euros (1 139 410,00 euros) par Sanofi Winthrop Industrie France. Il s�av�re que Sanofi Winthrop Industrie France s�est content�e de �revendre� le Glimepiride qu�elle avait acquis pour la �modique� somme de 38 219,75 euros aupr�s de Sanofi Aventis Deutchland, une des filiales allemandes du groupe install�e en Allemagne. Ce sont donc 1 101 191 euros qui auraient �t� transf�r�s en une seule op�ration. Les investigations men�es par la suite ont d�montr� que le laboratoire aurait us� de cette technique depuis 2008. Les transferts illicites porteraient, essentiellement, sur l�achat de Glimepiride ainsi qu�un autre principe actif, l�Alpha Amylase. Selon nos sources, la majoration des prix de transfert est une technique qu�utilisent de nombreuses firmes �trang�res install�es en Alg�rie. C�est notamment le cas des banques qui, sous couvert d�acquisition de mobiliers, de consommables et de logiciels aupr�s de centrales d�achats relevant de leurs groupes, parviennent � transf�rer des fonds � l��tranger. Pour ce qui est de l�affaire Sanofi Aventis Alg�rie, il semblerait qu�il y ait de nombreuses �zones d�ombre�. En effet, comment se fait-il que ces infractions flagrantes n�aient pas �t� signal�es plus t�t ? Pourquoi la banque du laboratoire pharmaceutique n�a pas appliqu� la loi et la r�glementation en vigueur, notamment � travers des d�clarations de soup�ons ? Pourquoi le traitement de ce dossier conna�t-il des �blocages� depuis plusieurs mois ? Une situation que confirme d�ailleurs Thierry Lefebvre, le directeur g�n�ral de Sanofi Aventis Alg�rie, qui affirme que son entreprise n�a fait l�objet d�aucune saisine. �Au jour d�aujourd�hui, nous n�avons pas �t� saisis � propos de cette affaire�, a-t-il pr�cis� lors d�un entretien qui s�est d�roul�, hier, au si�ge de l�entreprise. Pour ce qui est du transfert ill�gal de fonds dans le cadre d�achat de mati�re premi�re aupr�s de son fournisseur Sanofi Winthrop Industrie France, Thierry Lefebvre a eu la r�ponse suivante : �Le jour o� je serai inform�, je pourrai m�expliquer sur ce malentendu. Si effectivement il y a un probl�me, il est impossible que nous ne puissions pas apporter d�explication. Il y a une explication. Nous ferons tout pour clarifier la situation. Sanofi Aventis a toujours travaill� avec le gouvernement alg�rien et dans le plus total respect des lois alg�riennes.� Thierry Lefebvre a tenu � rappeler que le groupe qu�il repr�sente s�est engag� � investir plus de 6 milliards de dinars dans une seconde usine de m�dicaments qui sera r�alis�e � Sidi-Abdallah, � l�ouest d�Alger. Ce projet, qui a fait l�objet d�une convention d�investissement avec l�Agence nationale de d�veloppement des investissements alg�riens (Andi), a �t� cit� en exemple par Djamel Ould Abb�s, le ministre de la Sant� et de la Population.