A ceux qui s��chinent encore � faire croire que le pouvoir et le r�gime peuvent toujours s�amender, Me Ali Yahia Abdenour r�pond sans malice mais avec beaucoup de sagesse : �Il n�y a rien � attendre de ce pouvoir. � Dans le discours de ce vieux militant des droits de l�homme, deux mots r�sonnent charg�s de conviction et de d�termination : le changement et la d�mocratie. Farid S. - Alger (Le Soir) - Comme pour dire qu�il ne faut pas fl�chir face � la r�pression polici�re que le pouvoir ordonne pour emp�cher les Alg�riens de manifester pacifiquement dans la capitale et ailleurs, c�est debout que Me Ali Yahia Abdenour a anim� hier une conf�rence de la presse � la Maison de la presse Tahar-Djaout � Alger. Mandat� dimanche par la Coordination nationale pour le changement et la d�mocratie (CNCD), il �tait venu, outre informer des activit�s de la Coordination, d�livrer un message fort, � savoir que la r�volution pacifique est un processus lent, voire long mais � l�aboutissement certain. Ali Yahia Abdenour n�a pas manqu� d�ailleurs, � l�occasion, d�emprunter � Victor Hugo l�une de ses c�l�bres citations : il faut lib�rer la libert�. Cette derni�re, une fois libre, elle fera le reste. Pour l�orateur, il rel�ve, chez les gens qui jugent de la mobilisation de la CNCD, du ridicule tant que les marches sont interdites et r�prim�es. �Le jour o� l��tat d�urgence sera effectivement lev� et les gens manifesteront librement, c�est � ce moment-l� qu�on jugera de la mobilisation �, a-t-il ass�n�. Ali Yahia Abdenour a estim�, en effet, que non seulement l��tat d�urgence n�est pas r�ellement lev� mais que, pis encore, Alger est maintenue sous �tat de si�ge. Il a voulu pour illustration les trois marches interdites et r�prim�es de la CNCD, les 12, 19 et 26 f�vrier dernier. Sa r�plique s�est voulue aussi une r�ponse � ceux qui estiment que les populations rechignent � sortir dans la rue pour manifester. �Les gens ont toujours peur�, a-t-il confirm�. Cependant, il a expliqu� qu��on ne veut pas de violence. On en a trop subi�. La r�volution qu�il pr�conise est � l�instar de celle men�e par Gandhi contre les Britanniques, pacifique, en somme. D�ailleurs, aux contradicteurs de la CNCD qui disent que l�Alg�rie n�est pas la Tunisie, ni l��gypte, Ali Yahia r�torque : �Nous avons connu une guerre de sept ans et demi, nous avons connu les r�voltes de 1988, les �v�nements tragiques des ann�es 90 et les 126 morts du Printemps noir. L�Alg�rie, en effet, c�est plus que la Tunisie et l��gypte.� Parlant de la CNCD, Ali Yahia Abdenour a inform� qu�� sa cr�ation, elle s�est propos� de relayer la contestation sociale et de militer pour le changement du r�gime et non un changement dans le r�gime. �Apr�s la premi�re marche, des associations satellites d�un parti politique qui s��tait retir� ont commenc� � marquer le pas. Il fallait voter la seconde marche. Pour la troisi�me, �tant en minorit�, elles ont refus� le vote et se sont retir�es�, a-t-il indiqu�, ajoutant que �ces organisations voulaient traiter avec le pouvoir. La Ligue des droits de l�homme se suffit de la lev�e de l��tat d�urgence, le Snapap, lui, veut n�gocier avec le pouvoir �. Parlant de la lettre de Mehri � Bouteflika, Ali Yahia Abdenour dira que c�est la m�me lettre qu�il avait envoy�e 12 ann�es auparavant � Liamine Zeroual. No comment !