Azeffoun n�a jamais connu une aussi grande foule. Le festival du film amazigh dans sa onzi�me �dition a chang� la donne en prodiguant des couleurs tr�s marqu�es � la localit�. Il a permis en ce sens de rassembler, au-del� d�une foule venue nombreuse avant m�me son ouverture, une palette d�artistes. Les organisateurs rencontr�s sur place attestent du double enjeu consacr� par l��v�nement. En effet, en plus de servir de tremplin � la production du film amazigh en manque de se faire conna�tre, avec une volont� de l�encourager � travers une comp�tition � m�me d�appuyer son rapport productif, le festival se penche aussi sur la qualit� du produit qu�il serait temps d�encadrer pour une meilleure sortie. La prochaine r�sidence pour les �crivains amateurs de sc�narios, dont le meilleur r�sultat sera produit par des sc�naristes connus tel Ali Mouzaoui, en est la preuve de cette volont� de parfaire la discipline. Azeffoun, en ce jour de samedi, avant m�me le coup de starter des festivit�s, est bond� de monde au point o� tous les h�tels affichent complet. Un regain d�activit� �conomique per�u comme une bouff�e d�oxyg�ne pour la r�gion. Le choix d�Azeffoun est motiv� par le fait que c�est une r�gion qui a enfant� beaucoup d�artistes qui ont tant donn� au pays, �voquer leur m�moire n�est, en fait, que justice rendue � tous ces artistes oubli�s. Bien avant l�ouverture fix�e � 18h, des conf�rences ont �t� organis�es au centre culturel Tahar-Djaout. Apr�s Youcef Khatib, Louisa Ighil Ahriz s�est attard�e sur le r�le positif de l�image dans la guerre de Lib�ration nationale, elle en dira que �l�image a �t� le porteparole de notre juste cause. Les images prises au maquis ont titill� les consciences�. L�ouverture a �t� marqu�e par la projection du film de 52 mn sur Tahar Djaout, d�Abderrazak Larbi Ch�rif, intitul� Un po�te peut-il mourir ? Une question d�j� pos�e par Matoub Loun�s. Les festivit�s qui ont marqu� la premi�re journ�e du Festival ont dur� jusqu�� tard dans la nuit � la salle omnisports de la ville. Malgr� l�immensit� de l�espace vou� � l��v�nement, il s�est av�r� par la suite que la salle r�serv�e �tait exigu� pour la circonstance tellement elle �tait comble. Une foule nombreuse rest�e � l�ext�rieur n�a pas pu prendre part � la f�te. On a assist� d�abord � un d�filement d�intervenants et de repr�sentants des autorit�s sur un air de musique classique interpr�t� par l�orchestre symphonique de Batna. Ensuite, c��tait au tour du r�alisateur et sc�nariste Mohamed Iftissen de faire la pr�sentation des membres du jury, suivi enfin d�un clip Hymne � Azeffoun avec des paroles de Kamel Hammadi sur une musique d�Iguerbouchen. Apr�s l�euphorie de l�ouverture, place donc � la projection des films. Elle a d�but� dimanche matin avec � la clef 3 s�ances pour la comp�tition �Olivier d�or�, abrit�es par la salle des f�tes de la ville et deux s�ances concourant pour le �Panorama amazigh� au centre culturel Tahar-Djaout. On recensera dans la premi�re cat�gorie cit�e Dacu i wumi-d cfigh ? de Boubekeur Ould Mohand, Lukan de Ahmed Djannadi, Rapt de Sofiane Bellali, El-Mataha de Ahmed Nazim Larbi, Cheikh El- Hasnaoui, un ton pour longtemps de Ajgu Abelqas et enfin Ahmed Oulkadi, un roi kabyle de Hassan A�t Iftene, une fiction de 50 minutes qui a suscit� un vif int�r�t. Les d�bats ont �volu� de la d�marche technique entreprise pour sa r�alisation jusqu�� la recherche historique sur l�homme qu�est Ahmed Oulkadi. Dans la deuxi�me cat�gorie, on citera Tundi negh ahat tettef de Yacine Goucem, Tapis du M�zab de Kacem ben Zekri, un cri de d�tresse pour sa sauvegarde, Dlebghi negh de Karim Ould Oulhadj, et enfin Isem-iw d tafat de Slimane Belharet. En marge des films programm�s, des expositions continuent � drainer une foule nombreuse, notamment au centre culturel Tahar-Djaout qui a pris les couleurs d�une f�te. En attendant de voir quelle serait la cuv�e de l�ann�e 2011, une chose est s�re, pour sa premi�re �dition � Azeffoun, le festival suscite d�j� un engouement sans pr�c�dent, un pari gagn� en attendant d�autres.