Dans sa d�claration du 20 mars 2000, le CCDR avait d�j� d�nonc� les signes avant-coureurs d�une d�rive politique, �conomique et sociale, et la r�surgence annonc�e de l�int�grisme islamiste et sa r�habilitation rampante par le pouvoir. Depuis, il n�a eu de cesse de multiplier les appels (d�clarations, interviews, contributions�) pour exhorter tous les d�mocrates � se r�unir et � dialoguer pour la constitution d�un Front r�publicain citoyen afin de pr�parer un grand Rassemblement r�publicain pour la concr�tisation d�un projet de soci�t� moderne dans un Etat de droit. Vainement, il avait appel� � plusieurs reprises � la pr�paration d��tats g�n�raux r�publicains pour un Pacte national r�publicain, sans parler de la d�funte Coordination des d�mocrates alg�riens (CDA) en 2001, pour laquelle il avait consenti tant d�efforts, ni des CID (Collectifs d�initiatives d�mocratiques) en 2007, ou encore du FSA (Forum social Alg�rie) en 2003. Ce ne sont pas les tentatives de rassemblements d�mocratiques et de mobilisation citoyenne qui manqu�rent. Dans sa course � la recherche du candidat d�mocrate en 1999, le CCDR avait soumis � d�bat un projet de plate-forme. Apr�s sa lettre num�ro deux du 12 avril 2001, dans son manifeste du 16 avril 2002, pr�nant la double rupture et avec le syst�me et avec l�int�grisme, il appelait � une refondation de l�Etat, et proposait une transition d�mocratique pour une alternative d�mocratique, transition dont il avait d�velopp� dans le d�tail toute la d�marche (gouvernement d�union r�publicaine, r�vision constitutionnelle, loi sur les partis, loi �lectorale�). Sa d�claration du 5 f�vrier 2001 sur �le changement pour une alternative d�mocratique et sociale� est la derni�re illustration de sa constante d�marche pour le rassemblement des forces d�mocratiques pour pr�parer le changement. Aujourd�hui, devant l�extr�me gravit� de la situation � tout point de vue que vit l�Alg�rie, le CCDR d�plore l��parpillement des forces d�mocratiques et ne cautionne aucune d�marche qui va dans le sens de la division et de l�affaiblissement de celles-ci. Toujours partisan de la voie pacifique, une voie militante et d�termin�e, il a toujours mis en garde le pouvoir dans sa fuite en avant et dans son autisme, comme il a toujours attir� l�attention sur le danger d�une issue brutale et violente de la rue, la rue devenant le seul recours, la rue avec toutes ses inconnues et tous ses risques pour un peuple qui a endur� des ann�es durant de terribles souffrances .Aujourd�hui plus que jamais, les forces d�mocratiques sont interpell�es. Elles doivent imp�rativement se rassembler, dialoguer entre elles, mettre de c�t� les pr�jug�s, les faux clivages et le sempiternel �cueil du leadership, autour du minimum r�publicain. Sinon, elles risquent de rater le rendez-vous de l�Histoire. Ainsi rassembl�es, elles doivent engager des d�bats citoyens � tous les niveaux, dans tous les espaces (quartiers, caf�s, salles, entreprises, cin�mas, universit�s�). Il leur faudra, il nous faudra engager un travail de proximit� en phase avec les pr�occupations quotidiennes du citoyen et en m�me temps expliquer les enjeux politiques actuels, car, sans Libert�s et D�mocratie, il ne peut y avoir ni justice sociale ni d�veloppement. Le changement ne pourra se faire sans les citoyens, il ne se fera qu�avec eux. La parole doit �tre donn�e au peuple, � la soci�t� civile, aux citoyens, toutes couches confondues. Si d�bat il y a, ce n�est pas seulement autour d�une table, d�une conf�rence, ou �tre confin� dans des c�nacles restreints coup�s des pr�occupations quotidiennes des citoyens. Le d�bat doit �tre port� d�abord et avant tout au niveau des citoyens. La citoyennet� est aujourd�hui une donne incontournable, universellement reconnue. C�est aux citoyens de dire comment ils veulent ce changement tant appel� par nous tous, comment ils veulent vivre, comment ils veulent �tre libres et gouvern�s, comment le pouvoir doit �tre l��manation profonde de l�ensemble des citoyens. Car, la souverainet� du peuple est universellement admise. Souverainet� que la D�claration du 1er Novembre 1954 avait fait sienne. Le pouvoir comprendra- t-il qu�on ne peut s�opposer � la marche inexorable de l�Histoire. Les solutions de repl�trage ne sont plus de mise. Nous devons tirer les le�ons des r�volutions citoyennes en cours. Le dialogue et le d�bat pour rompre la glace et le mur de l�incompr�hension entre les forces d�mocratiques d�une part, et entre celles-ci et les citoyens d�autre part, sont deux conditions essentielles pour une mobilisation effective pour le changement. Unis et forts, nous pourrons r�ellement peser de tout notre poids pour le changement qui se profile, et ce, pour une Alg�rie r�publicaine, un Etat de droit, un Etat des libert�s et de justice sociale, un Etat moderne, ouvert sur l�universalit�, un projet de soci�t� o� la Jeunesse et la Femme seront parmi les fleurons essentiels. Alger, le 24 mars 2011