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Rassemblement des forces démocratiques et mobilisation citoyenne : une nécessité pour le changement
CCDR
Publié dans El Watan le 30 - 03 - 2011

Dans sa déclaration du 20 mars 2000, le CCDR avait déjà dénoncé les signes avant-coureurs d'une dérive politique, économique et sociale, et la résurgence annoncée de l'intégrisme islamiste et sa réhabilitation rampante par le pouvoir.
Depuis, il n'a eu de cesse de multiplier des appels (déclarations, interviews, contributions...) pour exhorter tous les démocrates à se réunir et à dialoguer pour la constitution d'un Front républicain citoyen afin de préparer un grand rassemblement républicain pour la concrétisation d'un projet de société moderne dans un Etat de droit. Vainement, il avait appelé à plusieurs reprises à la préparation d'états généraux républicains pour un pacte national républicain, sans parler de la défunte Coordination des démocrates algériens (CDA) en 2001, pour laquelle il avait consenti tant d'efforts, ni des Collectifs d'initiatives démocratiques (CID) en 2007, ou encore du Forum social Algérie (FSA) en 2003.
Ce ne sont pas les tentatives de rassemblement démocratique et de mobilisation citoyenne qui manquèrent. Dans sa course à la recherche du candidat démocrate en 1999, le CCDR avait soumis à débat un projet de plate forme.
Après sa lettre n°2 du 12 avril 2001, dans son Manifeste du 16 avril 2002 prônant la double rupture et avec le système et avec l'intégrisme, il appelait à une refondation de l'Etat et proposait une transition démocratique pour une alternative démocratique, transition dont il avait développé dans le détail toute la démarche (gouvernement d'union républicaine, révision constitutionnelle, loi sur les partis, loi électorale ...). Sa déclaration du 5 février 2011 sur «le changement pour une alternative démocratique et sociale» est la dernière illustration de sa constante démarche pour le rassemblement des forces démocratiques pour préparer le changement.
Aujourd'hui, devant l'extrême gravité de la situation à tout point de vue que vit l'Algérie, le CCDR déplore l'éparpillement des forces démocratiques et ne cautionne aucune démarche qui va dans le sens de la division et de l'affaiblissement de celles-ci.
Toujours partisan de la voie pacifique, une voie militante et déterminée, il a toujours mis en garde le pouvoir dans sa fuite en avant et dans son autisme, comme il a toujours attiré l'attention sur le danger d'une issue brutale et violente de la rue, la rue devenant le seul recours, la rue avec toutes ses inconnues et tous ses risques pour un peuple qui a enduré des années durant de terribles souffrances.
Aujourd'hui plus que jamais, les forces démocratiques sont interpellées. Elles doivent impérativement se rassembler, dialoguer entre elles, mettre de côté les préjugés, les faux clivages et le sempiternel écueil du leadership, autour du minimum républicain. Sinon, elles risquent de rater le rendez-vous de l'histoire. Ainsi rassemblées, elles doivent engager des débats citoyens à tous les niveaux, dans tous les espaces (quartiers, cafés, salles, entreprises, cinémas, universités...). Il leur faudra, il nous faudra engager un travail de proximité en phase avec les préoccupations quotidiennes du citoyen et, en même temps, expliquer les enjeux politiques actuels, car sans libertés et sans démocratie il ne peut y avoir ni justice sociale ni développement.
Le changement ne pourra se faire sans les citoyens, il ne se fera qu'avec eux. La parole doit être donnée au peuple, à la société civile, aux citoyens, toutes couches confondues. Si débat il y a, ce n'est pas seulement autour d'une table, d'une conférence, ou être confiné dans des cénacles restreints, coupés des préoccupations quotidiennes des citoyens. Le débat doit être porté d'abord et avant tout au niveau des citoyens. La citoyenneté est aujourd'hui une donne incontournable, universellement reconnue. C'est aux citoyens de dire comment ils veulent ce changement tant appelé par nous tous, comment ils veulent vivre, comment ils veulent être libres et gouvernés, comment le pouvoir doit être l'émanation profonde de l'ensemble des citoyens.
Car la souveraineté du peuple est universellement admise. Souveraineté que la Déclaration du 1er Novembre 1954 avait fait sienne. Le pouvoir comprendra-t-il qu'on ne peut s'opposer à la marche inexorable de l'histoire ? Les solutions de replâtrage ne sont plus de mise. Nous devons tirer les leçons des révolutions citoyennes en cours.
Le dialogue et le débat pour rompre la glace et le mur de l'incompréhension entre les forces démocratiques, d'une part, et entre celles-ci et les citoyens d'autre part, sont deux conditions essentielles pour une mobilisation effective pour le changement.
Unis et forts, nous pourrons réellement peser de tout notre poids pour le changement qui se profile, et ce, pour une Algérie républicaine, un Etat de droit, un Etat des libertés et de justice sociale, un Etat moderne, ouvert sur l'universalité, un projet de société où la jeunesse et la femme seront parmi les fleurons essentiels.
Alger, le 24 mars 2011. Le Bureau national du CCDR


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