Mise en �uvre prochaine des accords sur l�indemnisation des victimes des essais nucl�aires fran�ais en Alg�rie, revalorisation des pensions des anciens combattants alg�riens sous le drapeau de la France coloniale, visite du ministre Mohamed Benmeradi durant ce mois d�avril et retour de JP Raffarin en Alg�rie au mois de mai prochain pour sceller les dossiers d�investissements fran�ais d�envergure envisag�s par Renault, Sanofi, Lafarge, GDF Suez, Total� Ce sont l� autant d�annonces faites par l�ambassadeur de France � Alger, Xavier Driencourt, en marge de sa visite � Constantine, jeudi dernier. La rencontre restreinte, qui a regroup� des repr�sentants de la presse nationale et le diplomate au Centre culturel fran�ais, a �t� �galement l�occasion pour ce dernier de rappeler l�importance que peut jouer l�Alg�rie dans la r�gion dans un contexte particulier, marqu� par les changements profonds intervenus sur la rive sud de la M�diterran�e. Sans doute, l�ambassadeur de France qui regrettait l�absence de l�Alg�rie au conclave londonien consacr� � la situation en Libye, portait un regard critique sur la position alg�rienne qui aurait pu �tre, � bien d�crypter ses dires, autrement plus affirm�e du c�t� de la coalition anti- Kadhafi. Une carte blanche : le mandat de l�ONU La r�solution 1973 vot�e par le Conseil de s�curit� des Nations unies le 17 mars dernier � l�initiative de la France et de la Grande- Bretagne signe, � son avis, le quitus � l�intervention militaire de la coalition en Libye puisqu�elle se situe dans le cadre des Nations unies. Il ne s�agit pas, selon lui, d�une intervention unilat�rale et sans mandat des NU, comparable � celle des Etats-Unis en Irak qui a abouti � une invasion. �Une intervention par diff�rents moyens dont l�embargo sur les armes et l��tablissement d�une zone d�exclusion a�rienne (no fly zone). En aucun cas, la r�solution parle d�une intervention terrestre et encore moins d�occupation ou m�me de changement de r�gime. Celui-ci pourrait �tre une cons�quence �ventuelle et la coalition, qui n�a aucune vis�e d�occupation ou d�invasion et qui a r�pondu � une demande du comit� national de transition CNT, a fait appel aux NU, le 12 mars. La Ligue arabe et l�Union africaine ont �t� associ�es � cette d�marche et il y a eu hier (mercredi) une r�union � Londres non seulement de la coalition mais de tous les pays qui ont des int�r�ts avec la Libye pour discuter de la cr�ation d�un groupe de contact et de r�flexion avec les pays int�ress�s par l�avenir de la Libye apr�s cette intervention militaire et pour justement d�velopper le cadre politique de cette intervention. Et c�est dommage que l�Alg�rie qui a �t� invit�e � cette rencontre au m�me titre que l�Union africaine ne soit pas pr�sente. L�Alg�rie, qui est un pays fr�re et ami de la Libye, a des choses � dire et un r�le � jouer dans la r�gion. Elle a une puissante diplomatie et est �cout�e par la communaut� internationale et par l�Union africaine. Elle est d�autant plus concern�e par la situation sur ses fronti�res et au Sahel�. Accords de 1968 : les n�gociations d�butent lundi L�actualisation des accords de 1968 en mati�re de circulation des personnes qui accordent des dispositions plus avantageuses que le droit commun aux Alg�riens a �t� �voqu�e par l�ambassadeur de France, qui a �galement parl� des attentes des deux pays en la mati�re. �Nous sommes en 2011 et forc�ment le droit aussi bien que le contexte ont �volu�. �a n�a rien d�anormal de les actualiser 33 ans apr�s, notamment parce qu�un certain nombre de ces dispositions est devenu obsol�te, alors que le droit commun g�n�ral a �volu�. Puis, il y a un certain nombre de demandes sur des points pr�cis des deux c�t�s. Les n�gociations sur le sujet commencent lundi, elles peuvent prendre du temps mais aboutiront certainement � un compromis.� A un autre chapitre, l�ambassadeur de France r�v�le qu�il tiendra bient�t une conf�rence pour annoncer la mise en �uvre des accords sur l�indemnisation des victimes des essais nucl�aires fran�ais dans le d�sert alg�rien, ainsi que la revalorisation des pensions des anciens combattants sous le drapeau fran�ais. R�forme en Alg�rie : no comment Interrog� sur son point de vue sur les r�formes en Alg�rie, l�ambassadeur de France renvoie tout de go � la r�ponse du pr�sident fran�ais Nicolas Sarkozy qui avait d�clar� en janvier dernier : �Vous comprendrez que sur l�Alg�rie, parce que c�est l�Alg�rie, nous devons faire preuve d�une certaine retenue dans l�expression publique�. Xavier Driencourt poursuivait : �Nous ne voudrions pas �tre accus�s d�ing�rence dans les affaires int�rieures de l�Alg�rie et encore moins de donner des conseils aux Alg�riens�. Cela dit, � deux reprises, le porte-parole du gouvernement fran�ais a salu� les r�formes annonc�es par le pr�sident Bouteflika et souhait� leur mise en �uvre aussi rapidement que possible. �Bien �videmment, nous suivons attentivement ce qui se passe en Alg�rie et dans le monde arabe. Mon point de vue pr�cis est en ligne sur le site de l�Assembl�e populaire nationale, puisque j�ai �t� auditionn� au mois de janvier par la commission des Affaires �trang�res. Un point de vue dans lequel je relevais la diff�rence entre ce qui se passe en Alg�rie et ce qui s�est pass� en Tunisie et en �gypte.� Aider l�Alg�rie en cr�ant de l�emploi Abordant les relations entre les deux pays au-del� des sujets qui f�chent, le diplomate fran�ais a estim� que la concertation est permanente s�agissant des questions sensibles, telles que la lutte antiterroriste, la m�moire et les archives, la circulation des personnes et le volet �conomique. L�Alg�rie demeure, selon l�ambassadeur, le premier budget de la France � l��tranger dans le domaine de la coop�ration culturelle avec 10 millions d�euros par an. Il s�est attard� sur le volet �conomique, non sans rappeler les deux derni�res visites de JP Raffarin dans un contexte a-t-il dit, �o� certains pays annulaient les visites des dirigeants et hommes politiques dans la r�gion, craignant peut-�tre un embrasement de la situation dans le monde arabe�. Il a parl� avec le Premier ministre et le chef de l�Etat alg�riens de projets d�investissements fran�ais concrets en Alg�rie. �La France ne vient que pour faire des affaires, me direz-vous, et je r�ponds que si les entreprises fran�aises r�alisent des b�n�fices, c�est bien : mais en m�me temps, nous pensons que la meilleurs r�ponse aux probl�mes et difficult�s de la jeunesse alg�rienne, c�est de cr�er des emplois. Renault, Sanofi ou Lafarge viendront pour lancer des projets structurants mais, aussi pour cr�er de l�emploi et c�est notre mani�re de t�moigner de notre amiti� avec l�Alg�rie en apportant notre aide dans ce domaine pr�cis.� Pour ce qui est des r�sultats de la derni�re visite de M. Raffarin en Alg�rie, Xavier Driencout consid�re que le propre des choses s�rieuses est de ne pas trop communiquer. �M. Raffarin est venu deux fois et reviendra le 30 mai, M. Benmeradi va se rendre en France bient�t, c�est dire qu�il s�agit d�un processus de discussion sur un certain nombre de projets dont ceux de Renault, Sanofi, GDF Suez, Total. Des projets en p�riode d�incubation, qui m�rissent � travers les discussions qui se passent entre industriels fran�ais et leurs homologues alg�riens, et M. Raffarin est l� pour booster, dynamiser, encadrer et apporter le coup de pouce politique.� D�bat sur la la�cit� �Le d�bat sur la la�cit� initi� par le pr�sident Sarkozy est un question essentielle, compte tenu du contexte fran�ais�, a-t-il estim�. Un sujet qu�il faudra d�connecter des contingences �lectorales, car autrement plus important. La France, qui conna�t selon l�ambassadeur une �d�christianisation� et une la�cisation de la soci�t� sans pr�c�dent et parall�lement, pour des raisons historiques ou culturelles diff�rentes, une pratique religieuse plus affirm�e de l�islam qui est la deuxi�me religion dans ce pays, se devait de r�agir pour des raisons �videntes. Cela est d�autant plus valable qu�en France �la notion de la�cit� est particuli�rement importante et sensible, du moment que tout ce qui concerne les religions prend imm�diatement une dimension politique. Il n�est, donc, pas illogique qu�il y ait un certain nombre de questions et d�interrogations au sein la soci�t� fran�aise qui est de moins en moins religieuse�.