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Les choix �nerg�tiques de l�Alg�rie et d�autres choses encore
Publié dans Le Soir d'Algérie le 13 - 04 - 2011

DEUX SP�CIALISTES DU CENTRE DE M�DECINE NUCL�AIRE DE DUNKERQUE, LE Dr HEMRICOURT ERARD ET LE Dr ABIB MOUMEN, ALG�RIEN, �VOQUENT POUR LES LECTEURS DU SOIR D�ALG�RIE FUKUSHIMA
De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
Deux �minents sp�cialistes du Centre de m�decine nucl�aire de Dunkerque, � quelques encablures � peine de la centrale de Gravelines, la plus importante d�Europe, ont bien voulu r�pondre aux questionnements de notre correspondant � Bruxelles, Aziouz Mokhtari, sur Fukushima, l�impact de l�accident nucl�aire sur la sant� publique et aussi sur les options �nerg�tiques de l�Alg�rie. Le Dr Erard de Hemricourt et le Dr Abib Moumen ont, avant d�opter pour Dunkerque, exerc� le premier � Anvers et le second � Charleroi. Le Dr Abib Moumen est alg�rien. Sur les d�clarations de Youcef Yousfi, le Dr Hemricourt estime que le responsable alg�rien a parfaitement raison de penser que l�Alg�rie n�a pas d�autres alternatives que de d�velopper le nucl�aire civil. Le sp�cialiste de Dunkerque estime �s�il est vrai que les panneaux solaires peuvent, � l�avenir, constituer des sources d��nergie, pour le moment leur rendement n�est pas assez suffisant pour que cela devienne rentable �conomiquement�. �Les Am�ricains et les Chinois travaillent, actuellement, sur l��nergie solaire. � �Il faudra attendre, expertisent les Drs Hemricourt et Moumen, une, voire deux d�cennies�. �L�Alg�rie se doit, pr�conisent-ils, de d�velopper plusieurs sources d��nergie � dont les panneaux solaires � pour d�pendre le moins possible des autres. Le gaz et le p�trole en sont une, le solaire une autre. Mais le nucl�aire est un choix qui s�impose de lui-m�me. Sur le reste, lisons les expertises des deux sp�cialistes. Hemricourt et son alter-ego, Moumen, l�Alg�rien�
Selon vous, y a-t-il un risque mondial de sant� publique apr�s Fukushima ?
Dans une situation aussi tendue et critique que celle qui se d�roule au Japon, il est indispensable de rester le plus transparent, d�utiliser des termes exacts et de fournir des explications sans ambages au public afin qu�il comprenne clairement les enjeux de sant� publique, les risques et les �ventuels dangers qui se pr�sentent � lui et surtout qu�il ne c�de pas � la panique face aux clameurs de certains activistes qui, de toute fa�on, profiteront de la situation pour renforcer leur position et leur id�ologie. Il est important de pr�ciser d�embl�e que la radioactivit� n�est pas une cr�ation de l�homme et qu�il s�agit au contraire d�un processus tout � fait naturel qui se d�roule � tout moment au sein d�un atome instable. Certains atomes qui se trouvent dans un �tat d�instabilit� sur le plan �nerg�tique vont �mettre un exc�dent d��nergie sous forme radioactive ce qui leur permet de retourner � un �tat de plus grande stabilit�. Ces atomes instables, ce sont les isotopes radioactifs. Nous tous baignons dans un environnement radioactif. M�me notre corps est radioactif. En fonction de notre localisation sur le globe terrestre, nous sommes soumis � des doses plus ou moins importantes qui sont calcul�es annuellement. Ces doses sont exprim�es en Sievert qui repr�sente l�unit� classiquement utilis�e pour d�finir la dose absorb�e par un organisme, tenant compte de son effet biologique. Ainsi, chaque ann�e, notre organisme est soumis � une irradiation naturelle de 2 � 3 mSv. Et cela sans danger ! Pour analyser les cons�quences m�dicales r�sultant de l�irradiation de larges populations, les experts se basent sur les quelques �l�ments dont ils disposent, � savoir l�accident de Tchernobyl de 1986 et l�explosion des deux bombes atomiques au� Japon en 1945. Or, il est extr�mement difficile de tenter une comparaison entre ces deux �v�nements et ce qui se passe actuellement au Japon. Par exemple, lors de l�explosion des deux bombes atomiques sur le sol japonais, les populations locales ont �t� soumises � un type bien pr�cis d�irradiation (rayonnement gamma) et cela en un temps tr�s bref. Ce n�est pas du tout ce qui s�est pass� pour la catastrophe de Tchernobyl en 1986 ou l�accident actuel � Fukushima. La catastrophe de Tchernobyl � qui est class�e au sommet de l��chelle internationale des �v�nements nucl�aires � r�sulte quant � elle d�une s�rie d�erreurs humaines dans un type bien particulier de centrales nucl�aires que l�on ne trouve qu�en ex-Union sovi�tique : des r�acteurs sans enceintes de confinement. C�est pr�cis�ment l�absence de cette enceinte qui a permis, lors de l�explosion du r�acteur, le relargage dans l�atmosph�re de dizaines de tonnes de poussi�res radioactives provoquant l�irradiation massive des populations avoisinantes. Il faut �galement rajouter que cette irradiation des populations locales s�est trouv�e facilit�e par l�incurie des autorit�s locales qui ont tard� � mettre imm�diatement en place des syst�mes d��vacuation ad�quats de la population puisqu�au lendemain de l�explosion, nous avions encore des enfants qui jouaient au football et des p�cheurs qui allaient � la p�che � proximit� imm�diate de la centrale endommag�e !
En mati�re nucl�aire, le risque z�ro est-ce une donn�e scientifique ou une illusion ?
Ce qui se passe actuellement au Japon, malgr� la gravit� qui s�accro�t d�heure en heure, est tout � fait diff�rent dans le sens o� les autorit�s locales ont tout d�abord promptement r�agi face � la menace en �tablissant d�s le d�but un p�rim�tre de s�curit� adapt� au jour le jour en fonction du risque radioactif. D�autre part, et il s�agit ici d�un �l�ment essentiel, le type de r�acteur japonais, � l�instar des r�acteurs europ�ens et am�ricains, est totalement diff�rent de celui rencontr� lors de l�accident de Tchernobyl. Tous les r�acteurs japonais sont recouverts (et prot�g�s) par une enceinte de recouvrement qui est cens�e prot�ger le milieu ext�rieur face � un accident de grande ampleur. Malheureusement, comme signal� ci-dessus, dans une situation r�elle, le risque z�ro n�existe pas et nous avons assist� ce mardi 15 mars 2011 � une fuite tr�s importante de substances radioactives sous forme gazeuse essentiellement dans l�environnement local, proche des r�acteurs endommag�s. Afin d��viter tout contact avec ces poussi�res radioactives : une seule solution, s��loigner au maximum de la source d�irradiation. Les poussi�res radioactives lib�r�es dans l�atmosph�re vont provoquer l�irradiation de l�organisme expos� par deux m�canismes : soit par contamination externe avec d�p�t de poussi�res radioactives � m�me la peau, soit par contamination interne via l�ingestion ou l�inhalation de particules radioactives. Pour �viter la contamination externe, c�est assez simple : porter des v�tements ou des combinaisons recouvrant l'enti�ret� du corps et rester chez soi en s�isolant au maximum du monde ext�rieur. Par contre, pour emp�cher toute contamination interne, la t�che devient plus compliqu�e puisque de petites poussi�res peuvent se retrouver dans l�air inspir� et atteindre directement la sph�re pulmonaire, idem pour l�ingestion et le tube digestif.
Beaucoup d�experts �voquent le cancer de la thyro�de apr�s Fukushima, comme ils l�avaient pist� apr�s Tchernobyle...
Une partie des atomes radioactifs peut m�me se retrouver dans le syst�me sanguin. C�est ce qui se passe avec certains isotopes de l�iode qui sont des d�chets classiquement rencontr�s dans une centrale nucl�aire. Il existe de nombreux isotopes radioactifs, instables, de l�iode. Certains d�entre eux ont une dur�e de vie extr�mement courte, d�autres une demi-vie beaucoup plus importante comme l�iode-131 avec une demi-vie de huit jours. Pourquoi parle-t-on ici de l�iode en particulier ? Tout simplement parce qu�il existe un organe dans notre organisme qui a un besoin vital d�iode pour fonctionner. Il s�agit de la thyro�de qui utilise l�iode pour fabriquer les hormones thyro�diennes indispensables au contr�le de notre m�tabolisme. Or, l�iode-131, outre sa dur�e de vie relativement longue, pr�sente comme d�savantage d��mettre deux types de rayonnements : un rayonnement gamma et un rayonnement b�ta et c�est justement ce dernier qui va poser quelques soucis puisque les particules b�ta �mises ont la capacit� d�alt�rer la structure de l�ADN au sein des cellules de la glande thyro�de en y provoquant donc des mutations. La plus grande partie de ces mutations, fort heureusement, sera rapidement r�par�e par un syst�me de d�fense cellulaire adapt�. Les cellules qui auront �t� trop fortement endommag�es seront amen�es � dispara�tre par un processus d��limination physiologique. Ne resteront que quelques cellules qui survivront avec un ADN endommag� et ce sont ces cellules qui pourront �tre � l�origine 10, 20 voire 30 ans plus tard d�un cancer de la thyro�de. Comment �viter cela ? En prenant les devants. En sautant d�embl�e la glande thyro�de par de l�iode stable (pastilles d�iodure de potassium disponibles en pharmacie) pour emp�cher toute intrusion ult�rieure d�iode radioactif. Voil� pourquoi on distribue ces fameuses pastilles d�iode aux populations se trouvant � proximit� imm�diate des r�acteurs. Evidemment, outre le probl�me de la thyro�de, persiste celui de l�irradiation globale de l�organisme, que ce soit aux doses faibles ou plus importantes; On sait qu�il existe une valeur au-del� de laquelle des manifestations pathologiques appara�tront : ce sont des effets d�terministes, certains. Les accidents d�irradiation et les �tudes exp�rimentales nous montrent qu�au-del� d�une certaine quantit� d�irradiation (dose et d�bit de dose), des l�sions appara�tront. En fonction du tissu ou de l�organe irradi�, la victime pourra pr�senter une atteinte de la moelle osseuse (aplasie), une inflammation du tube digestive ou simplement un malaise g�n�ral avec naus�es/vomissements (syndrome d�irradiation aigu�). Les choses se corsent pour des doses d�irradiation beaucoup plus faibles puisqu�on quitte les effets d�terministes et on rentre de plain-pied dans le domaine des effets al�atoires, stochastiques ou probabilistes. Dans ce cas de figure, il est difficile de d�terminer avec pr�cision quelle personne faiblement irradi�e pr�sentera un cancer radio-induit d�autant plus qu�il est quasi impossible de distinguer un cancer radio-induit d�un cancer non radio-induit.
Qu�en est-il des peurs m�diatiques concernant les cent mille milliards de cellules du corps humain et de leur mutation rapide ?
Notre organisme humain se compose de plus de cent mille milliards de cellules (10e14) qui se divisent et se multiplient pour la plupart constamment. Au sein de cette multitude cellulaire, nous voyons � chaque instant des mutations appara�tre dans notre ADN qui peuvent conduire � l�apparition de cellules canc�reuses. Heureusement, les quelques cellules canc�reuses qui parviennent � se d�velopper sont rapidement mises hors circuit par notre syst�me de d�fense ultraperformant. L�irradiation � faible dose amplifie le taux de mutation �naturelle� de notre ADN en y provoquant des l�sions importantes (brisures-cassures) qui seront beaucoup plus nombreuses et surtout plus difficilement r�parables. A un moment donn�, notre syst�me de d�fense ne pourra plus faire face et la cellule endommag�e pourra �voluer librement et conduire au bout d�un temps certain � l��bauche du magma canc�reux. Personne ne peut dire exactement � quel niveau tissulaire ce m�canisme se produira ni combien de temps il faudra pour arriver � l��mergence d�une tumeur visible cliniquement. C�est l� toute l�incertitude des ph�nom�nes al�atoires li�s aux faibles doses d�irradiation. C�est la grande interrogation qui empoisonne depuis plusieurs d�cennies le petit monde des experts en radioprotection. Et il y a fort � parier que les populations expos�es ces derniers jours seront suivies de tr�s pr�s pendant de nombreuses ann�es.


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