De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed Bertrand Delano� ne s�indigne pas seulement et va bien au-del� de la condamnation de l�attitude du pouvoir fran�ais dans le dossier des migrants tunisiens. Ainsi, dans un communiqu� �mis mardi dernier, le maire de Paris exprime son inqui�tude quant � l�attitude de la France et de l�Europe suite � l�arriv�e de 20 000 Tunisiens en Italie. Le maire consid�re alarmant le fait de voir les autorit�s fran�aises �se limiter, sur ce sujet majeur et qui concerne collectivement l�Union europ�enne� � des pourparlers bilat�raux avec l�Italie. Il constate que les conclusions de cette rencontre (voir Le Soir d�Alg�rie du mardi 26 avril) sont ��troites et aux arri�re-pens�es �videmment �lectoralistes�. Apr�s avoir rappel� que le peuple tunisien a men� seul une r�volution qui a �boulevers� toute une r�gion du monde�, et ce, sans le soutien ni la solidarit� de la France comme celle de l�Europe d�ailleurs, ce pays, qui se trouve dans une situation �conomique d�sastreuse, re�oit malgr� tout des milliers de voisins r�fugi�s libyens, confirmant ainsi ses traditions d�hospitalit�. Ne se limitant cependant pas au constat, le maire de Paris informe dans ce communiqu� que pour les 200 immigr�s qui se trouvent actuellement sur le territoire parisien et qui sont but�s � une situation des plus pr�caires et des plus d�plorables, il vient de d�cider un certain nombre de mesures d�urgence, dont : la d�l�gation par la Mairie de Paris d�une mission � l�association France Terre d�asile et � Emma�s �pour mettre en place des dispositifs de soutien et d�accompagnement social et sanitaire, mais aussi l�acc�s � des h�bergements h�teliers�, la mise � disposition de 100 000 euros en faveur de certaines associations et notamment �Chorba pour tous� qui assurent depuis l�arriv�e des migrants tunisiens la nourriture de ces derniers. Il est � noter que jusque-l�, ces migrants, dans le d�nuement le plus complet, se retrouvent dans des parcs et dorment en plein air sur des cartons. Si ces mesures ne r�gleront pas le probl�me de ces migrants, le maire de Paris en est bien conscient, lui qui parle de mesures d�urgence. C�est pourquoi il en appelle au �devoir� des autorit�s fran�aises pour �accueillir quelques milliers de jeunes Tunisiens � ainsi que le pr�voit l�accord de coop�ration sign� le 28 avril 2008 entre nos deux pays� et qui pourraient ainsi, explique-t-il, commencer leur vie professionnelle dans l�Hexagone et repartir ensuite en Tunisie pour prendre part au d�veloppement de leur pays. Et le maire de conclure : �Il serait grave qu�en cette circonstance, quelques mois apr�s la r�volution du Jasmin, l�Europe et la France passent, une fois encore, � c�t� de l�Histoire�. Il en est s�rement parmi nos lecteurs qui pourraient penser que Delano� agit ainsi parce qu�il a un lien particulier avec la Tunisie. Cependant, et eu �gard � son action en faveur de tous les �trangers, quelle que que soit leur origine, l�on ne peut lui faire ce proc�s.