Louisette Ighilahriz a men� un v�ritable combat contre d�anciens officiers de l�arm�e fran�aise qui ont particip� � la guerre d�Alg�rie. Un combat pour d�noncer des actes de torture subis durant la Bataille d�Alger. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Louisette Ighilahriz a enfoui au plus profond d�elle-m�me son terrible secret. Durant des ann�es, elle s�est refus� d��voquer les tortures subies durant la terrible Bataille d�Alger. Elle finit par tout dire, en 2000, dans les colonnes du Monde puis sur le plateau d�une t�l�vision fran�aise. Louisette �voque les conditions dans lesquelles elle a �t� bless�e puis arr�t�e � Chebli, pr�s d�Alger, par une unit� de la 10e division de parachutistes. Elle raconte le viol et les s�ances de tortures inflig�es par un officier de l�arm�e fran�aise, le capitaine Graziani. Les r�v�lations font l�effet d�une bombe en France. En ce d�but de troisi�me mill�naire, l�opinion publique prend conscience d�une partie des exactions commises durant la colonisation de l�Alg�rie. Les langues finissent par se d�lier. C�est notamment le cas du g�n�ral � la retraite Paul Aussaresses, alors officier de renseignement au moment des faits, qui raconte sans d�tour la torture. Le d�bat est lanc�. En 2001, Louisette Ighilahriz publie un livre-t�moignage Alg�riennes. �Bigeard �tait � deux pas de moi. Et le gros z�bre qui me torturait en personne sous les yeux de son chef, c��tait le capitaine Graziani. Il a �t� tu� en Kabylie en 1958. (....) Bigeard ne sortait de sa bouche que des propos orduriers que je n�oserais pas, par d�cence, vous rapporter. Vous pensez bien, une femme combattante ! Je vous passe les s�vices que j�ai subis. Ils sont tout simplement innommables. C��tait tr�s dur, quoi ! Ils se sont acharn�s contre moi. Je faisais tout sur moi, je puais. C��tait de la putr�faction... (...) Que Bigeard d�mente ou reconnaisse ce qu�il a fait, je resterai toujours, � travers des milliers de cas d�Alg�riennes et d�Alg�riens, sa mauvaise conscience.(...) La torture �tait pratiqu�e � l��tat industriel. Il en a tellement tortur� qu�il ne se souvient sans doute plus de nous. J�ai �t� traumatis�e � vie. Je ne suis qu�un cas parmi des milliers d�autres. Du 28 septembre au 26 d�cembre 1957, je suis rest�e � la 10e DP. Ils me torturaient presque tous les jours�, �crit-elle. Une r�alit� que r�fute un des plus hauts responsables de l�arm�e fran�aise, le g�n�ral Maurice Schmidt. Pour l�ancien chef d��tat-major des arm�es, les d�clarations de Louisette Ighilahriz ne sont qu�un �tissu de mensonge�. La moudjahida d�cide de saisir le tribunal de Paris. L�arm�e fran�aise se retrouve dans le box des accus�s. De nombreux t�moins, dont des militaires, se tiennent aux c�t�s de Louisette qui finit par gagner ce proc�s. Le g�n�ral Schmidt est condamn� pour diffamation � payer 1 euro symbolique.