Les chefs d�entreprise ont �t�, hier dimanche, les invit�s de la commission Bensalah. L�instance de consultations sur les r�formes politiques a re�u, ainsi, simultan�ment, les pr�sidents des six organisations patronales du pays pour des entretiens exclusivement �conomiques. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Les dirigeants respectifs du Forum des chefs d�entreprises (FCE), de la Conf�d�ration nationale du patronat alg�rien (CNPA), de l�Union nationale des entreprises publiques (Unep), de la Conf�d�ration alg�rienne du patronat (CAP), de la Conf�d�ration des industriels et producteurs alg�riens (CIPA) et de l�association des femmes chefs d�entreprises SEVE sont donc all�s exposer les pr�occupations des op�rateurs �conomiques nationaux. Le pr�sident du puissant Forum des chefs d�entreprises, l�ancien ministre de la PME PMI, R�da Hamiani, r�sume bien l�enjeu �Pour les chefs d�entreprise soucieux avant tout de construire et de cr�er de la richesse, des r�formes structurelles bien r�fl�chies et bien mises en �uvre sont pr�f�rables aux �r�volutions� porteuses de d�sordres et gaspilleuses de ressources rares.� Pour les premiers concern�s, c�est simple : �C�est l�ensemble du syst�me de gestion de notre �conomie qu�il convient de r�former pour faire face � la contrainte majeure � laquelle nous serons certainement confront�s au cours des dix prochaines ann�es, � savoir celle de la diversification de notre �conomie et de la sortie progressive de son addiction aux hydrocarbures.� Tout est � refaire ou presque, en la mati�re et le plus t�t sera le mieux car, avertira Hamiani, �ces transformations prennent du temps et il faut bien comprendre �galement que, faute d�entamer d�s � pr�sent les r�formes n�cessaires en ce sens, la diminution in�vitable des revenus p�troliers p�sera, � terme, comme une menace lourde de cons�quences sur les �quilibres vitaux de notre pays, sur sa s�curit� et m�me sur son int�grit�. Le retard qu�accuse l�Alg�rie est tel, soulignera l�ancien ministre, que �plus de 80% de nos besoins alimentaires, plus de 70% de nos besoins en m�dicaments et plus de 80% des besoins de fonctionnement de notre appareil industriel sont import�s�. Une anomalie due, surtout, �� la somme de contraintes l�gislatives et r�glementaires et de proc�dures bureaucratiques aussi lourdes qu�irrationnelles qui congestionnent l�acte d�investissement et l�acte de production au sein de l��conomie nationale�. Le pr�sident du FCE rappelle que la Constitution, en son article 37, garantit �la libert� de commerce et d�industrie�. Un droit pourtant bafou� dans les faits. Il s�interroge alors : �Au nom de quelle interpr�tation singuli�re de la loi fondamentale un entrepreneur alg�rien doit-il demander une autorisation administrative pr�alable du gouvernement pour investir dans son propre pays ? On se demande �galement pourquoi certaines activit�s sont toujours, dans les faits, interdites � l�initiative des investisseurs nationaux alors m�me que, paradoxalement, elles sont tol�r�es pour des investisseurs �trangers.� De nombreux autres griefs, de m�me acabit, sont �galement retenus par le patronat. �Il est inconcevable d�imaginer un d�veloppement �conomique s�rieux et durable sans une convergence profonde entre les objectifs cibl�s par les politiques publiques et ceux poursuivis par les entreprises �. Le pr�sident du FCE ne m�che pas ses mots : �Il n�est pas, � titre d�exemple, raisonnable que des lois d�une importance majeure soient vot�es sans que les acteurs directement concern�s n�en aient pris connaissance qu�au moment o� elles leur sont appliqu�es.� Il ne manquera pas d�inviter le gouvernement �� d�passer cette fausse conception de la politique �conomique nationale, qui veut que l�Etat soit le centre oblig� de toutes les activit�s �conomiques, le dispensateur de la richesse et le distributeur de revenus. En d�autres termes, la r�forme essentielle � mener � ce niveau est celle qui consistera, pour l�Etat, � se recentrer sur ses missions r�galiennes et � laisser leur enti�re autonomie aux entreprises publiques et priv�es, qui doivent pouvoir exercer librement leurs activit�s dans un march� national concurrentiel�. Cet appel sera-t-il entendu par celui qui a concentr� tous les pouvoirs, �conomiques compris, � son niveau depuis 1999 ?