Une troupe théâtrale égyptienne a présenté samedi dernier à la salle El Mougar (Alger) une pièce intitulé Antigone à Ramallah, Antigone à Beyrouth. Texte et mise en scène de Mohammed Abou El Saoud. La pièce n'a pas attiré beaucoup de monde, Antigone fille d'Œdipe, sœur d'Etéocle et de Polynice fut condamnée à mort pour avoir, malgré l'interdiction du roi Créon, inhumé son frère Polynice. Sophocle en fait une tragédie. Le personnage d'Antigone est présenté comme héroïne contre la fausse justice de la raison d'Etat. Antigone a fait l'objet pour la suite d'adaptation par plusieurs dramaturges à l'exemple d'Alfieri et de J. Anouilh. Quant à Antigone à Ramallah, Antigone à Beyrouth, elle traite des drames du Proche-Orient. Le texte est dépourvu de dialogues. Il est destiné pour des choreutes interprétés dans cette pièce par Ahmed El Tourki, Ahmed Yahia et Naglaâ Younès. Le personnage d'Antigone est la mère, la sœur qui enterre les victimes des guerres. C'est aussi cette terre ensanglantée et déchirée par des conflits. Le metteur en scène y a introduit de la poésie à l'exemple des vers d'El Moutanabbi et des versets coraniques sur fond de décors lugubres qui mettent en relief avec les sons l'atmosphère de guerre où Antigone enjambe des cadavres et des décombres. Comme terre, elle est piétinée et ravagée tout en partant dans l'impuissance ces corps inertes qu'elle a vu naître.