De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Le Parlement europ�en recevait, hier, des repr�sentants de l�opposition syrienne. Arr�t sur communiqu� et petit commentaire sur passages. Sublimineux. Cod�s. Quand il est sugg�r� que le Parlement europ�en �re�oit�, �a pr�te � interpr�tation et m�me � �quivoque. C�est, sans doute, recherch� par la prestigieuse assembl�e de l�UE. Pour le moment et vu des divergences entre les 27 sur le dossier syrien. �Re�oit� renvoie donc � plusieurs lectures. La premi�re, la plus plausible, veut tout simplement signifier �entendre�, ��couter�, �enregistrer �, rien � voir avec une quelconque reconnaissance officielle ou un engagement. L�opposition syrienne est encore plus probl�matique. De qui et de quoi s�agit-il ? Des islamistes de la confr�rie des Fr�res musulmans ? Des chiites pro-iraniens ? Des communistes ? Des dissidents communistes ? Des partisans encore en vie de l�ex-pr�sident Al Atassi ? Des B�athistes contre le putsch paramilitaire du pr�sident Hafez, p�re de Bachar qui a initi� un commandement des services au sein du parti ? L�opposition syrienne renvoie-t-elle � la diaspora en exil ? Notamment aux Etats-Unis et en France ? Sera-ce les ultras nationalistes qui reprochent � Bachar Al Assad sa molesse par rapport � la question du Golan ? Nul ne le sait. Pas m�me les diff�rentes coalitions qui forment le complexe et composite Parlement europ�en. Des lobbies au sens plein du terme, qui peuvent �tre bien ou mal intentionn�s, sont arriv�s � placer l�opposition syrienne au centre du plus grand parloir au monde ? Est-ce suffisant, sera-ce suffisant pour �branler le r�gime syrien ? Pas s�r. Eclairages. Bachar Al Assad, que les renseignements, l�arm�e, les d�cideurs tant priv�s que publics syriens mettent � la t�te de l�Etat � la mort de son p�re, Hafez. Issus d�une minorit� ethnique, les Alaouites, les Assad r�gnent sur le pays d�une poigne de fer mais avec beaucoup d�intelligence, faut-il le relever. Une la�cit� assum�e, neutralit� dans l�exp�dition punitive contre l�Irak, retrait du Liban et reconnaissance par Bachar de l�ind�pendance du pays des C�dres, relations �quilibr�es et avantageuses avec l�Iran, bon pour ne pas dire plus, rapport avec l�Arabie saoudite et, surtout, un lobbying international payant contre Isra�l. Eu �gard, surtout, � la question du Golan. Pour autant, Damas a toujours su garder son sangfroid et toute capacit� d�analyse, � froid, face aux provocations isra�liennes. Tel n��tait pas le cas du meilleur ennemi, Saddam Hussein. Avec la Turquie et l�Egypte, d�apr�s Moubarak, la Syrie entretient une politique satisfaisante, ce qui se fait de mieux, actuellement, en relations internationales. Que se passe-t-il actuellement � Homs, Lattaqui�, Hama, Deraa et Damas qui poussent les Etats-Unis et la France � sortir de leurs gonds, � perdre contenance ? Le r�gime syrien r�pressif ? Est-ce un secret et qui ne le savait pas ? La bonne intelligence entre Damas et T�h�ran ? Qui l�interdit et qui l�ignorait ? Le raidissement par rapport � �la feuille de route concernant la Palestine� ? Pas s�rieux, le grief, d�autant que la feuille de route s�est �gar�e en� route ! Les griefs contre Damas sont s�rieux, c�est certain, et nous assistons � l�escalade verbale. Premi�re �tape de justification de l�intervention militaire occidentale avec son bras arm�, l�Otan. Les temps sont durs. Pour les uns et pour les autres.