L�ex-Orlac de Dra� Ben Khedda, jadis fleuron de l�industrie agroalimentaire, vit des tensions � ne pas en finir. 90 distributeurs de lait agr��s qui desservent toute la wilaya de Tizi- Ouzou, la partie ouest de Boumerd�s et la partie nord de Bouira sont en gr�ve illimit�e depuis dimanche dernier, livrant pas moins de 3 300 litres/jours. Ces distributeurs qui observent un sit-in devant l�entr�e de l�usine ont eu leur relation de transit avec le service commercial se d�grader au point o� le conflit a pris des proportions r�gionales. Tout a commenc� avec ces cumuls incompr�hensibles de retard des chargements. �Un v�hicule doit faire la cha�ne d�s cinq heures du matin pour ne prendre sa livraison qu�� dix heures. Souvent le lait se d�grade, il est presque caill�, on refuse de nous le reprendre � l�usine. Nombre de nos clients se plaignent de la qualit� douteuse du lait��, nous confie un distributeur. Les griefs contre les g�rants de cette laiterie sont multiples : absence de dialogue, autoritarisme et m�pris. Les distributeurs ne d�col�rent pas. �On refuse de me fournir ma quote-part du camembert Tassili, c�est une forme de chantage. Pourtant, ce sont les livreurs qui repr�sentent l�image de l�usine�, ass�ne un revendeur, vite relay� par d�autres. �Regarde cette 404 b�ch�e, c�est un briseur de gr�ve qui �coule du lait de vache � 40 DA le sachet sans la moindre condition d�hygi�ne ni factures !� Les livreurs d�noncent aussi les man�uvres de la direction de la laiterie pour discr�diter leur protestation. �Ils disent que notre gr�ve a engendr� d�s le premier jour un stock de 85 000 litres. D�o� vient ce chiffre ? Tout le lait pasteuris� a �t� �coul�. C�est du lait de vache brut, fruit des collectes quotidiennes chez les petits �leveurs qu�on fourgue au citoyen � 40 DA au lieu de 35 DA le sachet�, tonne encore un livreur. Tous nos efforts pour rencontrer les responsables de la laiterie ont �t� vains. �Ils sont en r�union, revenez ce soir��, nous a-t-on dit. A l�entr�e de l�usine, quelques femmes �g�es supplient les agents de s�curit� pour un sachet de lait. L�usine tourne au ralenti. Une impression de d�mission enveloppe les lieux. Aujourd�hui encore, des milliers d�enfants devraient se passer du lait. Quand on g�re un produit de premi�re n�cessit� tel le lait, on n�a pas le droit de verser dans le d�fi et encore moins dans la l�g�ret�. Dernier regard sur l�ex-Onalait, jadis fiert� de Dra� Ben Khedda, alors qu�aujourd�hui, il est devenu une simple SPA.