La grève enclenchée par les étudiants de l'université de Bouzaréah suite à l'agression mercredi d'une étudiante, se poursuivra jusqu'à satisfaction des revendications du comité des étudiants de l'université. Le comité des étudiants autonomes, qui devait se réunir hier avec le recteur de l'université de Bouzaréah, Henni Abdelkader, n'a pas répondu à l'appel du responsable, selon le porte-parole du mouvement, Mounir A. «Nous avons demandé au recteur de nous recevoir seuls, sans les autres organisations estudiantines qui ne pensent qu'à récupérer cet élan de solidarité à des fins étroites et clientélistes», a fait savoir l'étudiant, avant d'ajouter : «Nous nous sommes présentés au bureau du recteur, et à notre grande surprise, nous avons trouvé des représentants d'autres organisations estudiantines ; nous avons demandé des explications au recteur qui nous a signifié qu'il est à l'écoute de tous les étudiants (...). Le recteur n'a pas l'intention de régler ce problème, il fait dans la politique du diviser pour régner afin de casser notre mouvement.» Sur la suite à donner au mouvement, le porte-parole du comité autonome réplique : «Nous allons continuer notre action ; les enseignants se sont réunis ce matin et ont décidé de suivre notre démarche qui consiste à ne pas assurer de cours jusqu'à la satisfaction de notre revendication, qui est l'instauration de la sécurité.» L'un des responsables de la sécurité de ce campus est convaincu que la situation sera difficile à gérer, vu le manque de moyens. «Nous n'avons pas les moyens nécessaires pour faire face à la violence ; nous avons besoin de plusieurs appuis, notamment des services de sécurité, qui doivent veiller à la sécurité et mettre hors d'état de nuire ces délinquants qui menacent la vie des étudiants», a-t-il dit. Même son de cloche chez un des agents de sécurité qui raconte une agression dont il a été témoin. «Au début du mois février, un de nos collègues s'est fait agresser vers 01h du matin par deux jeunes aidés par un chien de race pit-bull. N'était l'intervention de nos collègues et du responsable de la sécurité, il serait certainement mort», raconte-t-il, poursuivant que «les jeunes agresseurs ont été mîtrisés et placés sous mandat de dépôt. Mais le jour du jugement, nous avons été abasourdis par la sentence qui était d'un mois de prison avec sursis et 2000 Da d'amende ! Deux jours après, ces jeunes sont revenus nous menacer». Il est important de souligner qu'une université comme celle de Bouzaréah, qui s'étend sur une superficie de plus 40 hectares, n'est sécurisée que par 22 agents pour la brigade du matin et 23 pour la brigade du soir. Ajouter à cela les ouvertures dans les murs de clôture qui offrent un libre accès à tous. D'où la nécessité de construire des murs de clôture en béton armé, tel que demandé par le comité des étudiants autonomes. Le porte-parole du comité a fait savoir que des correspondances ont été adressées aux responsables concernés afin de résoudre ce problème.