Mercredi 3 ao�t 2011. Alger, la Grande-Poste. Il est 9h. Les familles des 17 marins alg�riens otages au large de la Somalie depuis sept mois commencent � arriver les unes en provenance de Tizi-Ouzou et des banlieues d�Alger, les autres de Tiaret, Blida et Tipasa. Une petite fille de sept ans, les larmes aux yeux et couverte de l�embl�me national, brandit une pancarte : �Rendez-moi mon papa �. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Les banderoles arbor�es par les familles et dans lesquelles on peut lire : �17 marins alg�riens passent le Ramadan en Somalie, pays de la famine, c�est �a l�Alg�rie ?�, ou encore �M. le Pr�sident, nos marins vous demandent de les lib�rer le plut�t possible�� attirent l�attention des passants. De vieilles comme de jeunes personnes ainsi que des familles enti�res font halte pour s�enqu�rir de la situation ou carr�ment demander de quoi il s�agit au juste pour celles qui n�ont pas eu vent du drame. Et combien sont-ils ces citoyens qui, sept mois apr�s le d�roulement des faits, apprennent ce jour-l� et � cet instant pr�cis, de la bouche m�me des familles rassembl�es � la Grande-Poste que 17 marins alg�riens ont �t� captur�s le 1er janvier de l�ann�e en cours par des pirates au large de la Somalie. �Ces 17 malheureux alg�riens je�nent actuellement au large de la Somalie�, dira le fils d�un otage � un quadrag�naire dont l�information semble l�avoir �tonn�. De la curiosit� � la compassion, les personnes qui s�arr�tent pour prendre acte de l��v�nement ne peuvent plus quitter les lieux. Un citoyen prend une pancarte et la porte en guise de soutien � ses familles qui entament leur troisi�me jour de car�me sans leurs proches. �A 20h, au moment de rompre le je�ne, une atmosph�re de fun�railles r�gne � la maison. Personne n�arrive plus � retenir ses larmes ni encore manger � sa faim lorsque nous r�alisons que la chaise o� mon p�re a l�habitude de s�installer au tour de la table est vide. Chacun a une pens�e pour lui et chacun l�imagine � sa mani�re dans quelles conditions vivet- il en ce moment, s�il a mang� ou non, s�il a trouv� quelque chose � boire ou peut-�tre meurt-il de soif�, dira Fouzi A�t Ramdan, fils de l�un des otages. Il est 14h, la chaleur ne baisse pas d�un cran et les familles repartent bredouilles, mais avec toutefois plus de chagrin et d�angoisse, �tant donn� qu�aucun responsable ne s�est d�plac� pour les voir ou les consoler dans leur malheur bient�t l�gendaire.