Les habitants de Bouira qui fr�quentent l�ancienne gare routi�re se sont habitu�s depuis quelques ann�es d�j� � la vue de ces enfants qui ont pris leurs quartiers dans ce faubourg de la ville pour y demander l�aum�ne et vaquer � leurs amusements. Des g�n�rations d�enfants que les usagers de la gare voient grandir et laisser place � leurs petits fr�res ou petites s�urs. Ils sont sept ; trois gar�ons et quatre filles, fr�res et s�urs, et cousins, �g�s entre 7 et 14 ans qui viennent quotidiennement, d�s les premi�res heures de la journ�e, investir les d�dales de la gare routi�re pour repartir le soir venu. Les voyageurs et les non-avertis les prennent pour des qu�mandeurs lambda, mais ceux qui les connaissent diront juste qu�ils viennent passer le temps et par la m�me occasion demander la charit�, vu que leurs parents, venus des wilayas limitrophes et �tablis dans des habitations pr�caires sur des terrains vagues � la p�riph�rie de la ville, les y obligent. En effet, � bien y regarder, ces jeunes enfants qui s�adonnent � mille et un jeux dans les all�es enfum�es et �troites de la gare ne sont qu�un terrain d�expression. Et aux qu�mandages certes insistants, auxquels les passants ne pr�tent aucune attention, se succ�dent des �clats de rire et maintes fol�treries synonymes de na�vet� et d�absence de toute rancune chez ces �mes innocentes. Cependant, ces petits bambins au comportement rev�che et grossier, et au langage acerbe et cru, ont vite fait de s�attirer les foudres d�adultes z�l�s qui n�h�sitent pas � lever la main devant tant d�insolence ou tout au mieux leur crier dessus et les insulter. Cela sans parler des agressions dont sont victimes ces jeunes enfants de la part de personnages malintentionn�s qui trouvent en eux des victimes de choix, servies sur un plateau d�argent, compte tenu de l�absence de tout protecteur comme c�est le cas chez les autres enfants. C�est � se demander comment dans un pays o� l�enseignement est obligatoire et dont le minist�re de la Solidarit� nationale et de la Famille promet maintes lois � m�me de punir les parents qui mendient avec leurs enfants, un tel abandon est tol�r�. Car les faits se d�roulent � c�t� d�un commissariat de police sans que jamais un agent eut daign� conseiller ces mineurs de rentrer chez eux. Et que dire des hauts responsables locaux tels le wali, le maire ou les responsables de la DAS (direction de l�action sociale) de Bouira qui ignorent jusqu�� l�existence de ces enfants dans leur ville. Pour dire qu�un Etat qui peut consacrer une aide de 10 millions de dollars � la Corne de l�Afrique en d�tresse doit consacrer un petit budget pour venir en aide � des futurs citoyens alg�riens qui vivent en de�� de la civilisation et en d�calage avec leur g�n�ration, et qu�au lieu de s�ent�ter � vouloir punir les familles de ces petits mendiants, il serait plus sage de les encadrer et de les conseiller afin de sauver des victimes innocentes de cette catastrophe sociale dont ils ignorent la port�e. Katya Kaci Ces enfants motards suicidaires C�est au quotidien que les routes de Bouira sont prises d�assaut par de jeunes adolescents, au comportement irresponsable et dangereux, � bord de motos lanc�es � toute vitesse. Et aucun accessoire de protection n�est de mise. Ces bikers aux frimousses enfantines, dont l��ge n�exc�de pas les 16 ans, en tenue l�g�re et les cheveux au vent, n�h�sitent pas � d�fier en vitesse et en slaloms toutes sortes de v�hicules. Un comportement jug� ostentatoire par certains conducteurs qui feignent de ne pas les voir et leur bloquent la route, mettant ainsi la vie de ces jeunes en danger de mort. Un danger et pas des moindres, puisqu�il est ajout� au fait que ces jeunes motards n�gligent toute pr�caution de s�curit�. Ni le casque, v�ritable rempart contre les chocs cr�niens, ni les autres protections corporelles, telles les coudi�res et les genouill�res, ne sont de mise. Pourtant, ces accessoires sont obligatoires et peuvent �viter de r�els dangers au conducteur des deux-roues en cas d�accident vu qu�une simple fausse man�uvre peut l��jecter de la moto � des centaines de m�tres. Pourtant, le code de la route pour les deux-roues pose des r�gles strictes, tels le port du casque et le respect des limitations de vitesse, n�anmoins, cette r�glementation ne semble concerne que les grosses cylindr�es, laissant, de ce fait, libre cours aux propri�taires de petites motos et de motocross de rouler comme bon leur semble sans jamais �tre inqui�t�s. Ces derni�res �tant de petit format, notamment les mini-motos, elles sont devenues depuis quelque temps le gagne-pain de certains jeunes qui les louent � quelque 100 DA les 30 minutes. Ainsi, ces jeunes locateurs des deux-roues, qui poussent comme des champignons dans les quartiers populaires de la ville, comme � l�Ecotec ou � Dra� El Bordj, activent librement, surtout durant les soir�es ramadanesques, et ne posent aucune condition � leurs clients, mis � part celle de payer et de garder l�engin en �tat. Du coup, ceux qui se pr�sentent sont tr�s souvent �g�s entre 11 et 13 ans et tout fiers de montrer � leurs copains qu�ils conduisent une moto, � l�image des stars du petit �cran et des s�ries t�l� comme The Sons Of Anarchyo� une bande de bikers rebelles �cument les routes californiennes pour imposer leur loi, oubliant ou ignorant toutes les pr�cautions de s�curit�, ce qui peut leur co�ter la vie � tout moment. C�est � se demander o� sont pass�s les parents de ces enfants qui, pour certains, les plus chanceux dirions-nous, leur payent m�me leur propre b�cane, et o� sont pass�es les autorit�s qui veillent d�habitude � l�application de la loi et � la protection des citoyens ? Des autorit�s qui n�ignorent aucunement ces pratiques mais qui les tol�rent ouvertement pour on ne sait quelle raison.