Plus de 20 ans apr�s avoir �t� incarn� sur les planches du Th��tre r�gional de Constantine (TRC), le personnage embl�matique de la philosophie soufie, El Halladj, est de retour sur la m�me sc�ne � travers une production du Th��tre r�gional de Batna (TRB). Cette production, r�alis�e dans le cadre de la manifestation �Tlemcen, capitale 2011 de la culture islamique�, pr�sent�e lundi soir � Constantine, n�a pas manqu� d��voquer dans l�esprit de certains membres du public le souvenir de cet autre El Halladj, une pi�ce mont�e en 1987 par l�association Ahl El Masrah de Constantine sous la direction du metteur en sc�ne irakien Far�s El Machta et qui eut � cette �poque un grand succ�s, r�v�lant, entre autres, les talents d�acteur de Hakim Dekkar, devenu aujourd�hui l�un des plus grands com�diens du pays. Mont�e d�apr�s un texte du dramaturge irakien Mohamed El Kacim, la version faite d� El Halladj par le TRB a choisi de mettre en lumi�re un aspect des multiples facettes du mythique philosophe soufi, El Halladj des pauvres, et son combat pour la justice et contre l�immobilisme d�un ordre �tabli st�rile et r�actionnaire. Pour la mise en sc�ne d�un sujet aussi complexe et ardu qui, souvent, se laisse aller dans les d�dales des hautes sp�culations philosophiques, l��quipe du TR Batna a choisi la technique du �th��tre atelier�, explique Salim Ferroudj, metteur en sc�ne adjoint de la pi�ce. �C�est ce qui explique que les com�diens ne portent pas de costumes d��poque mais sont habill�s de fa�on moderne et que le d�cor est r�duit � sa plus simple expression�, indique-t-il. Tous ces artifices �ne servent pas � grand-chose dans l�approche du th��tre atelier o� les talents du com�dien et ses capacit�s � toucher le spectateur, � rendre la force et le message du texte, sont au centre de la mise en sc�ne, rel�guant au second plan les autres artifices th��traux�, ajoute Ferroudj. Le texte originel a �galement fait l�objet d�un �lagage pour en r�duire la dur�e et mettre aussi en exergue les parties ayant une forte connotation �actuelle� comme la faim, l�injustice sociale et la mauvaise gouvernance, explique le m�me interlocuteur. Le public constantinois a r�serv� un accueil plut�t mitig� au spectacle, certains estimant que l��quipe du TR Batna a r�ussi � rendre la force et la passion qui caract�risent les id�es et le combat d�El Halladj, tandis que d�autres ont trouv� que la pi�ce manquait d�ingr�dients et �d�attributs de spectacle�. Il reste que selon l�approche de la technique du �spectacle atelier� adopt�e ici, la forme actuelle de la pi�ce n�est jamais d�finitive car �tant appel�e � �voluer avec chaque repr�sentation du spectacle. La troupe d�El Halladj a v�cu, de ce fait, le report de la date de la premi�re pr�sentation � Tlemcen, initialement pr�vue pour le mois de Ramadan, comme une chance lui permettant de parfaire le spectacle � la lumi�re des �chos des repr�sentations qu�elle va donner entre-temps, au cours de la tourn�e pr�vue dans plusieurs villes du pays.