Alors qu�elle n�a pas fini de subir les assertions du CNT libyen l�accusant d�apporter un soutien au r�gime finissant de Kadhafi, l�Alg�rie s�est retrouv�e jeudi cible de �piques� fran�aises � l��vidence fortement int�ress�es. Alain Jupp�, le ministre fran�ais des Affaires �trang�res, comme pour g�ner l�Alg�rie pr�sente � la conf�rence internationale d�aide � la Libye � Paris, a qualifi� �d�ambigu� la position alg�rienne vis-�-vis du conflit libyen. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - La diplomatie fran�aise s�est autoris�e une appr�ciation qu�elle s��tait interdite jusque-l�, y compris aux moments forts des pol�miques entre Alger et les nouveaux ma�tres de Benghazi. La d�claration d�Alain Jupp�, qui frise l�impair diplomatique, si c�en est un, n�est pas � mettre au registre des inadvertances diplomatiques qu�il arrive parfois d�enregistrer �� et l�. Intervenue en marge de la conf�rence internationale d�aide � la Libye, organis�e � Paris et � laquelle l�Alg�rie a particip�, l�appr�ciation proc�derait du coup minutieusement calcul� : celui qui vise � maintenir par tous les moyens la diplomatie alg�rienne bloqu�e vis-�-vis de la question libyenne. La sortie d�Alain Jupp� prolonge, en v�rit�, une strat�gie de blocage initi�e au tout d�but de l�insurrection. Une strat�gie pens�e ailleurs qu�� Benghazi mais que, pour l�asseoir, le CNT s�est charg� d�en fournir les pr�textes sous forme d�all�gations mensong�res, lesquelles ont maintenu l�Alg�rie sur la d�fensive et r�duit sa diplomatie � r�agir par le d�menti. On se rappelle que la premi�re accusation relative � l�envoi de mercenaires pour aider le colonel Kadhafi � mater la r�bellion a �t� d�livr�e depuis Washington par un membre du CNT certes mais depuis le si�ge d�une association qui preste comme lobby pour un r�gime voisin de l�Alg�rie. D�s lors, il devenait clair que des parties ont choisi de tabler sur le brasier libyen pour asseoir des int�r�ts g�opolitiques. Pour ce faire, rien de mieux pour elles que d�instiguer une animosit� entre les insurg�s et l�Alg�rie. Ce qui a �t� fait. Le CNT, qui avait besoin de soutiens pour en d�coudre avec Al Kadhafi, est all� de sa campagne d�accusations � l�encontre de l�Alg�rie, obligeant, � chaque fois, la diplomatie alg�rienne � d�mentir et � prendre � t�moin l�opinion internationale quant � son engagement � respecter les r�solutions du Conseil de s�curit�. Le front diplomatique que le CNT a ouvert avec l�Alg�rie travaille des int�r�ts g�opolitiques r�gionaux qui ne profiteraient pas forc�ment aux Libyens eux-m�mes. Ce sont d�autres qui man�uvrent pour tirer les marrons du feu. Ces derniers jouissent d�une entente politique quasi-parfaite avec la France. Notamment relativement � quelques questions li�es � la g�osph�re maghr�bine. Aussi ont-ils vu dans le CNT un alli� pr�cieux, d�autant qu�il a la pr�tention de rompre avec les positions de Kadhafi par rapport � ces m�mes questions. Cons�quemment, il leur fallait travailler � brouiller la relation entre l�Alg�rie et le CNT et, partant, avec les nouvelles autorit�s politiques en Libye. Un repositionnement de l�Alg�rie par rapport � la question libyenne ne pourra donc que les inqui�ter. D�o�, entre autres, cette appr�ciation d�Alain Jupp�.