De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari L�Espagne d�grad�e par Moody�s, l�une des agences de notation les plus pointues aux Etats-Unis, donc au monde, la France en voie de l��tre, la Gr�ce et le Portugal sens dessus sens dessous, l�Irlande �touffe, le Royaume-Uni se d�tache du continent et l�Allemagne qui n�attend plus grand-chose pour reprendre ses billes, l�Etat de l�Union europ�enne n�est pas reluisant. Loin s�en faut. Quand on �crit, par exemple, l�Allemagne veut reprendre ses billes la formule ne rend pas, suffisamment, compte de la gravit� de l��v�nement. Il ne s�agira, ni plus, ni moins que d�un cataclysme majeur. D�un tremblement de terre mon�taire de neuf sur l��chelle de Richter qui en compte dix. Reprendre ses billes veut tout simplement signifier prendre ses cliques et claques, c�est-�-dire que les Allemands se lib�rent du fardeau de l�euro. Retour vers le vieux et s�curisent Mark ou cr�ation d�un euro par pays. Il y aurait un euro allemand, un euro fran�ais, un euro espagnol et ainsi de suite. Parabole pour ne pas d�clamer, haut et fort, que l�euro, c�est fini. Certes, nous n�en sommes pas l�, mais nous n�y sommes pas loin. Le sommet (dimanche) des chefs d�Etat et de gouvernement dont on ne sait trop s�il s�agit d�un conciliabule des d�cideurs de la zone euro ou des 27 de l�Union, ce qui, d�j�, en dit assez sur l��tat d�labr� de l�Europe unie, s�annonce comme celui de tous les dangers, des incertitudes historiques. Les Europ�ens n�ont, pourtant pas beaucoup de possibilit�s de man�uvrer. Leur p�rim�tre d�action et de s�curit� est limit� � l�extr�me. Les agences de notation, instrument intransigeant des march�s, inscrivent dans le marbre rouge toutes les politiques qui ne font pas des r�ductions du d�ficit leur sacerdoce, leur unique source d�inspiration, leur boussole. R�duire les d�ficits ? Alors, comment relancer la croissance ? D�o� lever les fonds pour assurer la protection sociale, les soins de sant�, le fonctionnement du service public ? Les march�s n�ont que faire des craintes des politiques. Ils veulent de la rigueur, que de la rigueur, rien que de la rigueur. Les gouvernements, de moins en moins ma�tres des destin�es des pays qu�ils dirigent, n�ont aucune solution en perspective pour sortir du cercle vicieux, de la quadrature du cercle. Rien d�sormais ne sera plus comme avant en Europe. A l�int�rieur de la zone euro, dans l�espace des 27 et m�me au-del�. Le Vieux Continent est dans ces crises majeures dont il a l�habitude et le secret. Rappel : Premi�re Guerre mondiale (1914-1918) et juste apr�s, la crise de 1929. Seconde Guerre mondiale (39-45), crise p�troli�re 1973 et plongeon boursier de 2008. A chaque fois, des conflagrations arm�es plan�taires et des r�cessions profondes sont apparues comme n�cessaires pour entrevoir le bout du tunnel. Aujourd�hui, les Bourses du monde entier sont � l��coute des nouvelles de Bruxelles et attendent les d�cisions du sommet des chefs d�Etat et de gouvernement de l�UE, dimanche prochain, dans la capitale europ�enne. Les Bourses du monde entier, bien-s�r, sauf la Bourse d�Alger, cela va de soi.