[email protected] En lan�ant � la cantonade un d�fi, � ce qui semble n�avoir �t� qu�une op�ration de �com�, Belkhadem �tait s�r de son propos dans l�imm�diat. Mais le FLN, dont il s�agit, est-il tout � fait rassur� quant � son avenir ? �Il n�est pas encore n� celui qui mettra le FLN au mus�e�, a-t-il tranch� en guise de r�plique � l�amorce d�une campagne visant � contester sa l�galit� existentielle. Par bien des aspects, li�s � l�organisation originelle des institutions et de ses auteurs au lendemain de l�ind�pendance, le FLN est effectivement difficile � disqualifier de nos jours par une simple mesure administrative, f�t-elle solidement adoss�e � la loi. De surcro�t, il ne vient � l�esprit de personne qu�un parlement virtuel prenne le risque de donner suite � la d�marche de 22 fant�mes de ses trav�es pour en d�battre sur le sujet. Celui-ci n�est d�ailleurs pas si nouveau que cela. Boudiaf, entre autres, avait d�j� eu l�opportunit� de l��voquer d�s son retour en 1992. En termes qui ne pr�taient � aucune �quivoque, ni r�glements de comptes avec le personnel politique en place, le d�funt s��tait alors clairement exprim� sur l�imp�rative n�cessit� de soustraire de l�usage partisan le sigle de l�histoire nationale. Pour lui, le vocable de �parti� renvoie in�luctablement � un positionnement id�ologique (parti pris !) quand le concept de �front� r�fute l�exclusivisme d�une seule ligne politique et signifie le consensus f�d�rateur. Quelques parts, donc, Belkhadem a �t� momentan�ment r�aliste en �vacuant du revers de la main un tel d�bat et en exprimant son m�pris de la fa�on triviale que l�on sait. Car, s�il n�est pas encore n� celui qui commettra ce d�lit contre l�esprit du syst�me, tant que celui-ci demeurera la matrice du changement ou du statu quo ; il n�est pas dit que le futur proche ne balayera pas 50 ans d�une histoire politique peu rago�tante. Alors �mergeront ceux qui trouveront �vident la restauration des v�ritables constantes de la nation en transf�rant au mus�e de la m�moire collective cet alphabet majuscule et en sanctuarisant les r�f�rences au novembrisme. Homme d�appareil et d�insatiable app�tit de puissance, Belkhadem est trop obnubil� par le pr�sent pour ne s�int�resser qu�aux conjonctures qui lui sont d�favorables jusqu�� riposter de mani�re born�e. En somme, il a eu tort de s�adonner � la pitoyable esbroufe de tribune sur un th�me qui ne rel�ve ni de la comp�tence ni de la r�flexion du militant encart� mais exclusivement de la philosophie future de l�Etat. Il est vrai que lorsque le vent du boulet de la disgr�ce siffle aux oreilles, toute pr�caution oratoire et toute r�serve intelligente sur un sujet sensible sont per�ues comme des h�sitations, voire des capitulations. Semblable � ses pr�d�cesseurs au poste de SG du FLN mais avec un d�ficit notoire de culture doctrinale, il ne s�est pas bonifi� diff�remment apr�s 8 ann�es de leadership. Bien au contraire, ses adversaires actuels lui reprochent son imperm�abilit� au dialogue interne et son inclination maladive � la man�uvre et au recours au clanisme. M�me s�il faut prendre ce proc�s ad-hominem pour ce qu�il est, c�est-�-dire subjectif, partial et n�attaquant que l�homme, l�on se demande, par contre, pourquoi le redoutable appareil d�Etat (minist�re de l�Int�rieur et TV officielle) a-t-il amplifi� et s�curis� sciemment les r�unions de ses opposants ? Serait-ce uniquement cet inamovible ministre et �conseiller� du pr�sident que l�on d�sire d�barquer ou bien est-ce une nouvelle OPA sur l�appareil du FLN qui est lanc�e afin de le redoper en vue de s�en servir comme rampe de lancement de la fiction qui se concocte ? Ce fameux kit des r�formes que l�on souhaite mieux vendre gr�ce � des VRP moins compromis que ce Belkhadem � la probit� politique sulfureuse. Le FLN, pi�ce ma�tresse d�un syst�me continuellement affin� d�un contexte � l�autre, demeure justement son premier sous-traitant. Officine sous contr�le permanent, elle n�a connu de crises que celles qui lui furent provoqu�es de l�ext�rieur et � partir du premier cercle. Ainsi lorsque, �pisodiquement, s�organise une grogne �militante� et que la mayonnaise prend, il est na�f de penser que la dissidence du moment n�a pas re�u au pr�alable quelques clignotants verts pour passer en force. Belkhadem, redresseur devant l�Eternel, qui n�a d� son ascension qu�� une feuille de route d�El Mouradia, qu�il appliqua en 2003 comme un gangster pour d�boulonner Benflis, parlait donc en connaissance de cause r�cemment. En passe d��tre �redress�, il accuse un complot ext�rieur au parti ? Or, qui seraient les ennemis s�ils ne se trouvaient pas dans l�appareil d�Etat ? Lui, la fid�le oreille du pr�sident, serait exclu des castings prochains pour cause d�image non conforme aux scenarii en cours d��criture. C�est que dans le giron du FLN, l�on ne sait pas faire la r�volution, m�me en interne, l�on se contente de proc�der aux �turn-over� comme dans les usines. Belkhadem, sous la menace d�un placardage, rejoindrait alors un imaginaire mus�e Gr�vin(*) des SG du parti du FLN qui l�on pr�c�d�. Plus tard, il pourra sans crainte se ressourcer au mus�e de l�autre FLN avec pour seul regret d�avoir �t� imprudent dans ses d�fis de l�an 2011. B. H. (*) Galerie parisienne de figures de cire.