Les mesures de r�gulation du march� du m�dicament, d�cid�es r�cemment en conseil interminist�riel, semblent salutaires, selon des op�rateurs du secteur pharmaceutique. Mais sont-elles suffisantes ? Ch�rif Bennaceur � Alger (Le Soir) � Des mesures viennent d��tre prises par les pouvoirs publics pour une meilleure r�gulation du march� pharmaceutique national. Prises jeudi dernier lors d�un conseil interminist�riel pr�sid� par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, ces mesures portent sur un soutien financier � la Pharmacie centrale des h�pitaux (PCH) en vue de faire face aux p�nuries de m�dicaments. Soutien financier � la PCH Ainsi, les dettes de la PCH d�tenues aupr�s des fournisseurs locaux, �valu�es � 9 milliards de dinars, et celles des fournisseurs �trangers, estim�es � 3,5 milliards de dinars, seront r�gl�es avant la fin du mois en cours, outre l�ouverture de lignes de cr�dit de 5 milliards de dinars aupr�s de deux banques publiques. D�autre part, les h�pitaux pourront r�gler leurs dus � la PCH, de l�ordre de 27 milliards de dinars, gr�ce au d�blocage de leurs march�s au niveau de la Commission nationale des march�s publics. Et dans la mesure o� le ministre de tutelle devra veiller � l�approvisionnement r�gulier de la PCH et informer mensuellement le Premier ministre sur l��tat des stocks. Relance de l�Agence du m�dicament Comme il s�agit de relancer imm�diatement l�Agence nationale du m�dicament, cr��e par d�cret pr�sidentiel en juillet 2011, pour am�liorer la disponibilit� du m�dicament. Charg�e de l�enregistrement, l�homologation des produits pharmaceutiques et des dispositifs m�dicaux, la d�livrance des visas pour l�importation de m�dicaments ainsi que de la d�termination des prix � la production et � l�importation, cette agence devrait �tre op�rationnelle d�s la d�signation de son directeur g�n�ral. Des mesures d��urgence�, �salutaires� selon l�UNOP Visant � d�samorcer la crise r�currente du m�dicament, ces mesures visant � r�habiliter financi�rement la PCH et assurer la disponibilit� du m�dicament sont positives, salutaires pour le patient alg�rien, estime-t-on � l�Union nationale des op�rateurs de la pharmacie (UNOP). Des mesures qui r�pondent � une situation d�urgence, rel�ve un op�rateur, dans la mesure o� il s�agit de parer imm�diatement � la p�nurie de m�dicament. �C�est une bonne nouvelle pour les adh�rents de l�UNOP qui ont, malgr� d��normes retards de paiement de la PCH, continu� � assurer les livraisons, au p�ril de leur sant� financi�re �, estime le pr�sident de l�UNOP, Nabil Mellah, qui indique que l�Union avait signal� auparavant au premier ministre �une situation r�voltante et absurde� dans laquelle �des soci�t�s alg�riennes publiques et priv�es ainsi que des multinationales qui ont fait l�effort de s�installer et d�ouvrir des filiales en Alg�rie, participaient au financement de lettres de cr�dits au profit de soci�t�s pour qui l�Alg�rie n�est rien de plus qu�un march�. Dans �le bon sens� mais� De ce fait, les mesures d�cid�es �vont dans le bon sens pour la prise en charge urgente des probl�mes de la PCH�, dira M. Mellah. Cela m�me s�il s�agira �ensuite d��uvrer � r�gler les probl�mes de fond qui entravent actuellement le bon fonctionnement de cette structure pour ne plus � subir de pareilles incoh�rences � l�avenir�, rel�ve-t-il. Concernant la relance de l�Agence nationale du m�dicament, l�on rel�ve � l�UNOP qu�elle devra, d�s son installation, mettre en place des proc�dures � m�me de garantir une bonne r�gulation du march�, de fixer le juste prix des m�dicaments et promouvoir la production pharmaceutique locale. �Nous sommes satisfaits par l�instruction du premier ministre pour la mise en place de cette agence�, d�clare le pr�sident de l�UNOP et d�autant que �nous avons appel� depuis de nombreuses ann�es � sa mise en place�, ajoute-t-il. L�Agence du m�dicament, quelle mission ? N�anmoins, Nabil Mellah esp�re que cette agence �sera confi�e � de v�ritables professionnels du secteur qui ont fait leurs preuves et qui disposent d�une exp�rience r�ussie dans les affaires pharmaceutiques, avec une r�elle volont� de concertation�. Comme il faudra, selon le pr�sident de l�UNOP, doter en moyens humains et mat�riels cette agence dont la �premi�re mission devra �tre la mise en place d�un nouveau cadre r�glementaire du secteur, ainsi que les outils de contr�le permettant de veiller au respect de cette r�glementation, seule � m�me de garantir la disponibilit� et la qualit� des produits pharmaceutiques commercialis�s en Alg�rie�. L�UNOP � propos de la commercialisation A ce propos, Nabil Mellah observe qu��il suffit de prendre le meilleur de ce qui se fait ailleurs et d�harmoniser le tout, en veillant � sa faisabilit�. Voire, �il est temps d�instaurer un principe primordial et commun � toutes les r�glementations des pays d�velopp�s, l�exigence, pour tout produit commercialis� dans notre pays, d�un responsable pharmaceutique bas� en Alg�rie�, note M. Mellah. Selon ce dernier, �ce responsable devra assumer toutes les exigences de qualit� et de disponibilit� et en supporter les cons�quences, en cas de d�faillance. Ceci se mat�rialisera soit par l�installation d�une filiale en Alg�rie soit par le transfert de cette responsabilit� � un fabricant local�. Qui est responsable de la rupture ? Des mesures suffisantes ? Pour le Syndicat national alg�rien des pharmaciens d�officine (Snapo), la probl�matique est plus large. Par la voix de son pr�sident, Fay�al Abed, le Snapo constate que le Premier ministre reconna�t l�existence d�une rupture des m�dicaments. Une rupture que ce syndicat a d�nonc�e depuis plusieurs ann�es et qui affecte maintenant 300 produits vitaux, mais que les ministres successifs de la sant� ont toujours ni�e, rel�ve cet op�rateur, perplexe. �Qui est responsable de cette rupture ?� s�interroge cet op�rateur syndicaliste qui rel�ve que la probl�matique d�passe le niveau de responsabilit� d�un seul ministre et concerne le gouvernement, d�autant que le march� est gangren� par une v�ritable �maffia �. Le Snapo pr�ne davantage de concertation Or, le pr�sident du Snapo estime �primordiale � l�ouverture d�un dialogue �s�rieux, large et franc� avec les professionnels et en appelle � davantage de �transparence�. �Nous voulons �tre partie prenante�, dira M. Abed qui pr�cise, par ailleurs, que des dossiers restent encore en suspens, notamment la r�vision des marges, m�me si ce syndicat travaille au sein d�une commission avec le minist�re de la Sant�.