Durant les dix premiers mois de l�ann�e en cours, les patrouilles de la S�ret� de wilaya d�Alger ont appr�hend� 842 mineurs, dont 16 filles, � des heures tardives de la nuit, pour diff�rents motifs. La plupart du temps, les parents, une fois convoqu�s, affirment qu�ils ne savaient m�me pas o� se trouvaient leurs enfants au moment des faits. Mehdi Mehenni � Alger (Le Soir) � Est-il normal qu�un p�re de famille rentre � 23h chez lui et ne v�rifie pas si son fils est dans sa chambre ? Est-il aussi normal que la maman ne s�inqui�te pas et n�informe pas le p�re que leur fils est encore � cette heure tardive dehors ? Ce sont pourtant des choses devenues courantes chez les familles alg�roises, et le commissaire divisionnaire Mohamed Serier, chef de S�ret� de la wilaya d�Alger, l�atteste : �Quotidiennement nos patrouilles ram�nent des mineurs, parfois des filles, � des heures tardives de la nuit. Les uns sont arr�t�s en flagrant d�lit de consommation de drogue, les autres pour bagarres et port d�arme blanche� Certains viennent m�me d�autres wilayas ayant fugu�. Mais le fait le plus inqui�tant est l�insouciance des parents qui ne cherchent pas apr�s leurs enfants. Combien de p�res de famille nous avons convoqu�s et qui ignoraient si leurs enfants �taient � la maison au moment des faits. Ces enfants sont pourtant appr�hend�s dans la rue, entre 23h et 2h du matin. Comment un p�re peut-il ignorer si son enfant est � la maison ou non � cette heure tardive de la nuit ?�. Le commissaire, qui s�exprimait ce jeudi 17 novembre 2011 en marge d�une journ�e d��tude et d�information sur la d�linquance juv�nile, s�interroge d�abord sur le r�le des parents, de la soci�t� civile, des voisins, des imams soulignant au passage qu�il incombe souvent � la police d�accomplir la t�che des autres. �Il n�y a pas que l�Etat qui est cens� prendre en charge cette cat�gorie de la soci�t� et combattre la d�linquance juv�nile. La premi�re mission incombe aux parents et au voisinage imm�diat, et c�est cela que les gens doivent comprendre�, a-t- il ajout�. De son c�t�, le charg� de communication de la s�ret� de la wilaya d�Alger, M. Kadaoui, affirme que le taux de d�linquance chez les mineurs �g�s entre 16 et 18 ans est �norme et cela est d� selon lui � une �vidence incontestable : �C�est un manque d�encadrement et surtout de communication entre les diff�rents acteurs, � savoir les parents, l��ducation, la police et les associations.� Les comportements � risque, selon toujours ce dernier, ne sont pas n�cessairement diagnostiqu�s et utilis�s pour faire face � ce ph�nom�ne. Comme un mineur ne peut souvent que faire l�objet de mesures de protection et de r��ducation en cas d�infraction, la S�ret� de la wilaya d�Alger a mis en place, depuis 2005, des cellules d��coutes et d�actions pr�ventives au niveau des 13 s�ret�s de da�ra d�Alger. Selon Mohamed Serier, la mission de ces cellules consiste principalement en sensibilisation en milieu ouvert, � savoir dans les quartiers, les �tablissements scolaires, les centres de formation et parfois m�me chez des familles en d�tresse. Sinon, leurs portes sont toujours ouvertes au niveau des s�ret�s de da�ra pour accueillir les jeunes en difficult� ou les parents qui cherchent conseil et assistance, chez notamment les 50 psychologues que compte la S�ret� de wilaya d�Alger. Mais le fait � la fois inqui�tant et attristant, regrette le chef de SWA, est que ces jeunes mineurs, approch�s par les cellules d��coutes et d�actions pr�ventives, avouent, parfois m�me inconsciemment, qu�ils s�identifient � des malfrats notoires ou des chefs de bande connus dans la capitale.