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LE MAINTIEN DU SECRET BANCAIRE FACILITE LA FUITE DES CAPITAUX PAR LES DICTATEURS ET LA GRANDE CORRUPTION Les 10 pays les plus opaques au monde ne sont pas ceux que l'on croit
L'ONG anglaise �The Tax Justice Network� � r�seau mondial pour la justice fiscale �, vient de publier le �palmar�s� des pays les plus financi�rement opaques. Les Etats-Unis et l�Allemagne figurent dans le top 10. La Suisse, premier paradis fiscal mondial, num�ro un donc d'une liste de 73 Etats dont le degr� de secret bancaire et le niveau des transactions financi�res illicites ont �t� scrut�s par cette ONG. La seconde �dition de cet �Indice d'opacit� financi�re� a �t� pr�sent�e derni�re par l'ONG � l'occasion d'une conf�rence internationale sur le G20. Sans �tre �parfait�, de l'aveu m�me de l'ONG, l'indice s'appuie n�anmoins sur 15 indicateurs permettant notamment d'�valuer le poids des Etats �tudi�s dans les flux financiers ill�gaux et d�terminer ceux qui facilitent le plus la corruption. Les informations ont quant � elles �t� recueillies et recoup�es aupr�s du FMI, du Gafi (Groupe d'action financi�re, organisme intergouvernemental) et parfois par les pays eux-m�mes. C'est donc sur cette base que la Suisse ressort num�ro 1. Elle r�unit �les conditions optimales pour masquer l'�vasion fiscale internationale, le blanchiment d'argent et autres transactions financi�res illicites�, souligne l'organisation. Ce r�sultat est toutefois � nuancer, puisque dans son classement, The Tax Justice a volontairement �s�par� Londres des �les satellites (Jersey, Guernsey)�. �Si on les regroupe, pr�cise un analyste de l'ONG, alors le Royaume-Uni est en r�alit� le premier paradis fiscal au monde et constitue aujourd'hui le plus grand acteur du secret bancaire�. Or, dans le classement, le Royaume-Uni ressort en 13e position alors que Jersey arrive 7e, les �les Vierges britanniques 11e, et Guernsey 21e. L'Allemagne, pas assez efficace contre le blanchiment Le classement livre d'autres surprises puisqu'il classe les Etats-Unis et l'Allemagne parmi les 10 Etats les plus opaques. En l'occurrence, les Etats-Unis arrivent apr�s les �les Ca�man (2e) le Luxembourg (3e) et Hong Kong (4e). Le score est � peine plus reluisant pour l'Allemagne qui arrive 9e. Critiqu� par l'OCDE (l�organisation des pays riches) pour manquements graves dans la lutte contre le blanchiment d'argent, l'Allemagne a toutefois r�agi en votant une loi en ce sens et dont la mise en vigueur est intervenue en mai 2011, soit apr�s l'instauration du classement. Ce �palmar�s� a soulign� que si quelques membres de l'OCDE arrivent si haut dans le classement, c'est parce qu'ils abritent eux-m�mes certains paradis fiscaux. Le classement ne permet pas de savoir o� se situe la France � 1er fournisseur de l�Alg�rie et un de ses principaux clients �, car son cas est encore � l'�tude. En revanche, parmi ses voisins, citons la Belgique (15e), l'Italie (35e), l'Espagne (53e). Monaco arrive en 64e position. Si le secret bancaire demeure l'outil favori pour l'�vasion fiscale et constitue l'�ADN� des paradis fiscaux, le recours � des soci�t�s �crans, trusts ou m�me fondations est de plus en plus constat�. Le Task Justice Network explique notamment avoir soulev� plusieurs cas de manipulations des prix de transferts commerciaux au sein d'une m�me entreprise afin de pouvoir d�clarer artificiellement des b�n�fices l� o� elles veulent, engendrant ainsi d'importants flux ill�gaux. Au point que pr�s de la moiti� du commerce mondial se r�aliserait, d'apr�s l'ONG, entre filiales du m�me groupe. L'organisation cite Glencore, n�gociant en mati�res premi�res, comme exemple de ces flux ill�gaux. Domicili� en Suisse et propri�taire de 60% des parts du producteur de cuivre Mopani en Zambie, le groupe a fait revendre par sa filiale du cuivre � sa holding mais � un prix avantageux pour le revendre ensuite au prix du march�. Les b�n�fices ainsi r�alis�s atterrissent sur les comptes du groupe en Suisse et sont exempt�s de tout imp�t... L'ONG rappelle enfin les initiatives prises par l'OCDE pour rem�dier � l'opacit� financi�re de certains de ses propres membres, notamment l'�change de renseignements fiscaux et un syst�me d'�valuation quant au respect des engagements pris, mais cette op�ration est tr�s limit�e et tr�s insuffisante. Tant que le maintien du secret bancaire continuera d��tre mis en avant par les grandes banques internationales, il facilitera la fuite des capitaux par les dictateurs et la grande corruption. Dans ce classement, le Bahrein et les Emirats arabes unis figurent en tr�s mauvaise place, deux pays qui sont devenus ces derni�res ann�es des places financi�res encourageant l�accueil de l�argent des dictatures des pays arabes et africains�