Membre du groupe des 5 (Qatar, Egypte, Soudan, Oman, Alg�rie), l�Alg�rie a troqu�, depuis hier, son engagement mod�r� dans le dossier syrien contre une diplomatie plus agressive. Amar Belani, porte-parole du minist�re des Affaires �trang�res, a inform�, en effet, qu�Alger a press� Damas d�accepter le plan de sortie de crise propos� par la Ligue arabe. La d�claration du porte-parole du minist�re des Affaires �trang�res intervient la veille de la r�union au Caire du conseil minist�riel de la Ligue. Un conseil minist�riel que pr�sidera le Qatar, un pays favorable � des sanctions internationales contre le r�gime de Damas. �L�Alg�rie forme le v�u ardent que les autorit�s syriennes puissent signer le protocole relatif � l�envoi d�observateurs arabes en Syrie afin de pr�server les chances d�une solution arabo-arabe dans le cadre de la Ligue et de pr�venir ainsi une internationalisation de la crise�, a soutenu Amar Belani dans une d�claration � l�APS. Il appara�t �vident que l�Alg�rie agit dans le souci d��viter que ne se reproduisent des sc�narios d�j� exp�riment�s par ailleurs avec les cons�quences qu�on conna�t. �L�initiative est bonne dans la mesure o� sa mise en �uvre diligente aura le m�rite de sauver des vies humaines et de confirmer la validit� du plan arabe de sortie de crise�, a rappel� encore M. Belani, reprenant le ministre des Affaires �trang�res, Mourad Medelci. L�Alg�rie avait d�j� travaill� dur pour �viter que la Ligue arabe, r�unie courant novembre au Caire, ne prenne une r�solution jug�e �dangereuse� pour la Syrie. Une mouture �labor�e sous la houlette d�un Qatar de plus en plus va-t-en-guerre et pr�conisant l�appel � une r�solution du Conseil de s�curit� de l�ONU a �t� soumise � l�examen de la commission habilit�e de la Ligue arabe. L�Alg�rie a d� faire bloc avec l�Egypte pour que la substance de la mouture soit revue et corrig�e. Assortie d�un ultimatum qui a expir� le 19 novembre, la r�solution finale adopt�e au Caire a consign� le gel de la participation de la Syrie � l�organisation panarabe ainsi qu�un appel aux pays arabes � retirer leurs ambassadeurs de Damas. Un appel facultatif, faut-il pr�ciser. Le r�gime de Damas est rest� sourd aux appels � la raison �mis par la Ligue arabe. La r�pression meurtri�re s�est poursuivie, exposant s�rieusement le r�gime de Bachar al-Assad � des sanctions onusiennes. Plus imm�diatement, c�est aux sanctions �conomiques arabes qu�il pourrait devoir faire face. Bachar al Assad, qui s�ent�te � jouer au toutr�pressif, ne semble pas r�aliser qu�il est sur une position suicidaire. Il a rejet� la r�solution de la Ligue arabe et n�entend plus les voix qui de par le monde lui demandent de mettre un terme � la r�pression. Hier, au moins quatre personnes sont mortes, tu�es par balle par les forces de s�curit� syriennes. La veille, 24 personnes ont p�ri dans la r�pression que le r�gime de Damas oppose au peuple syrien depuis mai dernier. La Syrie est-elle arriv�e � un �point de non-retour� ? Si le pr�sident turc Abdallah Gul le dit, c�est qu�il y a du vrai. En effet, le pr�sident turc, dont le pays est traditionnellement alli� de la Syrie, a clam� hier � Londres que la Syrie est �arriv�e � un point de non-retour �. Il a, au passage, encourag� l�opposition � organiser la succession de Bachar al Assad. �Le sort de la Syrie est important pour la r�gion enti�re. Nous avons la responsabilit� de d�fendre l�int�grit� territoriale et l�unit� politique des pays � tout prix�, a encore affirm� Abdallah Gul. Mardi, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a exhort� Bachar Al Assad � quitter le pouvoir pour �viter davantage d�effusion de sang.