Le Conseil constitutionnel est-il en situation d�ill�galit� ? Le mandat de son pr�sident, Boualem Bessa�eh, a expir� officiellement le 17 septembre 2011. Pourtant, l�homme est toujours � son poste. �Et il y demeurera pour quelque temps encore�, nous r�v�le m�me une source tr�s bien inform�e. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Comment ? �Le pr�sident a eu recours � la jurisprudence pour contourner la contrainte de l�article 164 de la Constitution et, partant, maintenir Boualem Bessa�eh � la t�te du Conseil constitutionnel jusqu�en mai 2014.� Explication : en vertu de cet article de la Constitution, le pr�sident du Conseil constitutionnel est d�sign� par le pr�sident de la R�publique pour un mandat unique de six ans. Officiellement, Boualem Bessa�eh occupe ce poste depuis le 17 septembre 2005, date � laquelle il rempla�ait Mohamed Bejaoui d�sign�, lui, au poste de ministre des Affaires �trang�res. Lequel Bejaoui quittait, l�, le poste � mi-mandat. Il n�avait, en effet, remplac� � son tour Sa�d Boucha�r qu�en mai 2002. Et c�est sur ce d�calage entre mandats que Bouteflika ins�re sa jurisprudence. �Bessa�eh n�avait, selon cette lecture, que continu� le mandat inachev� de Bejaoui, ce dernier n�expirant officiellement qu�en mai 2008. D�s lors, le mandat de Bessa�eh n�est comptabilis� qu�� partir de cette date.� A en croire toujours la m�me source, tout sera �l�galis� � travers un d�cret pr�sidentiel dont on ignore, cependant, la forme. A savoir publiable ou non publiable. Pourquoi toute cette gymnastique juridique pour faire dire aux lois ce qu�elles ne pr�voient pas forc�ment ? Tout r�side dans la m�fiance l�gendaire de Abdelaziz Bouteflika. Le prolongement du mandat de Boualem Bessa�eh est une n�cessit� de survie pour Bouteflika. Ce poste n�vralgique lui permet, en fait, de se pr�munir de toute mauvaise surprise. L�homme, d�crit comme ayant la hantise des coups d�Etat, n�ignore, par exemple, pas le r�le pr�pond�rant jou� par le Conseil constitutionnel en janvier 1992 lorsqu�il avait fallu �l�galiser� le d�part de Chadli Bendjedid et l�arr�t du processus �lectoral. Bouteflika, chez qui la loyaut� est le premier crit�re � prendre en compte, aura, l�, verrouill� tout � la veille d��ch�ances cruciales. Boualem Bessa�eh, qui �tait d�j� son directeur de cabinet du temps o� il �tait ministre des Affaires �trang�res, est l�un des rares hauts responsables � avoir la confiance et l�acc�s au locataire du palais d�El Mouradia. Tout comme le pr�sident du S�nat, Abdelkader Bensalah. Soit deux hommes du premier cercle en termes de proximit� mis l� o� il faut. En cas d��v�nements majeurs, tout passe et m�me rien ne se fait sans ces deux institutions- cl�s. Si l�on y ajoute le minist�re de la D�fense, d�tenu par Bouteflika en personne et qu�il g�re par une d�l�gation bic�phale, pour s�assurer le privil�ge de l�arbitrage permanent, on peut dire que le puzzle est vraiment compl�t� : ni coup de force � redouter, ni putsch �� la Bourguiba�, � savoir la proclamation officielle de l�incapacit� de poursuivre la fonction de chef d�Etat pour cause de maladie, par exemple.