S�il estime que le risque de fraude �lectorale lors des prochaines �lections l�gislatives est quasi-totalement �vacu�, �tant donn� les mesures prises et les recommandations �mises, le ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales Daho Ould Kablia n�est, cependant, pas rassur� quant � la participation des �lecteurs au scrutin. �C�est une crainte qui m�habite�, a-t-il r�pondu, spontan�, � une question de la r�daction de la Cha�ne III relative au risque d�une forte abstention �lectorale en mai prochain. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - D�o� vient-il que le ministre de l�Int�rieur, qui rarement s�affiche pessimiste, se laisse gagner par la crainte d�une abstention �lectorale lors des prochaines �lections l�gislatives ? Du fait, d�abord, que les scrutins l�gislatifs pass�s ont tous �t� marqu�s par des taux d�abstention assez �lev�s. A cause, ensuite, de l�attitude de l��lecteur pour qui il ne sert � rien d�aller voter, tant est que, pour lui, les r�sultats sont connus d�avance. La fraude et la r�partition pr�alable des quotas, autrement dit. Daho Ould Kablia a imagin� la parade pour �viter cette situation de forte abstention : mener des campagnes soutenues de mobilisation. Mais pour cela, il lui faudra convaincre que le risque de fraude �lectorale, que certains partis soup�onnent d�avoir d�j� commenc�, est �vacu�. Opportunit� offerte, le ministre de l�Int�rieur a donn�, hier, � entrevoir la substance de l�argumentaire qui sera convoqu� pour cette campagne de mobilisation de l��lectorat. �La fraude �lectorale a toujours �t� l�alibi par qui certains justifiaient leurs d�faites �lectorales�, a-t-il ass�n�, rappelant au passage que 15 mesures ont �t� �dict�es pour garantir des �lections transparentes. De plus, a-t-il averti, les walis savent � quoi ils s�exposent au cas o� des fraudes sont signal�es : outre les poursuites p�nales, ils subiront la d�cision r�galienne de r�vocation. �Il n�y aura pas de fraude massive. Il y aura, peut-�tre, de petits incidents. La loi pr�voit les voies de recours.� Qu�en est-il de l�observation internationale que certains, � l�instar du RCD, r�clament massive et de qualit� ? Daho Ould Kablia a affirm� que toutes les institutions internationales ont �t� invit�es � envoyer des observateurs et que libre � elles d�envoyer des observateurs en nombre qu�elles d�sirent. �Elles peuvent envoyer 2 000 ou 5 000, si elles veulent. Nous les avons invit�s pour satisfaire les �ternels suspicieux et donner un gage pour l��tranger pour ne pas �tre montr�s du doigt.� Ahmed Ouyahia, le militant partisan, n�est donc pas seul � �carter une victoire islamiste lors des prochaines �lections l�gislatives. Le ministre de l�Int�rieur Daho Ould Kablia est �galement d�avis que les islamistes alg�riens ne parviendront pas � reproduire les sc�narios �lectoraux post-r�volutions dans les pays arabes. A ceux qui pr�disent la victoire de l��tendard vert, Daho Ould Kablia cite ce vieil adage : �Il ne faut pas vendre la peau de l�ours avant de l�avoir tu�.� Pour le ministre de l�Int�rieur, personne ne peut pr�voir de quelle mani�re le peuple se comportera lors du prochain scrutin. �Personne ne peut se mettre � la place du peuple pour dire vers quelle direction va se porter son choix. L�Alg�rie a ses sp�cificit�s et ses valeurs soci�tales qui ne ressemblent pas forc�ment � ce qui existe ailleurs o� les votes ont sanctionn� des politiques et non des valeurs. Alors restons sur la r�serve et attendons ce qui se passera.� Daho Ould Kablia, qui s�av�re disert lorsqu�il lui est donn� de disserter sur l�islamisme, ne croit pas, par ailleurs, � une possible alliance �lectorale entre les partis islamistes. �Les observateurs savent que ces partis ont des id�es et des ambitions diff�rentes�, a-t-il expliqu�, ajoutant qu��il ne s�agit pas d�ambitions doctrinales, mais d�ambitions de personnes. On ne voit pas qui pourra se placer sous la tutelle de l�autre au niveau de ces partis.� MSP : retrait tactique de l�Alliance pr�sidentielle Aboudjerra Soltani a beau s��chiner � convaincre que le retrait de son parti de l�Alliance pr�sidentielle est politique, il trouve d�sormais en Ould Kablia un franc contradicteur. Ce dernier a estim� que le retrait du MSP de l�Alliance est �tactique� et ob�it � des calculs purement �lectoraux. �Il (le MSP, ndlr) veut s�engager dans la bataille �lectorale avec un esprit de comp�tition, lib�r� de toute forme de tutelle.� Pas de partis pour les anciens du FIS Les anciens du parti islamiste dissous (ex-FIS) qui d�sirent s�investir � nouveau dans l�activit� partisane doivent, a insist� Ould Kablia, faire avec le tri administratif. Leur r�admission pour l�aventure partisane, surtout en qualit� de membres fondateurs de parti, est sujette � un examen s�curitaire pr�alable. Mais, en d�finitive, ils ne peuvent fonder des partis. Tout au plus, ils peuvent militer dans des partis. �Ceux qui ne sont pas vis�s par l�ordonnance de 2006 portant application de la charte pour la paix et la r�conciliation nationale peuvent adh�rer � des partis politiques, � condition de ne pas en cr�er un nouveau. Car s�ils le font, ils vont se baser sur l�id�ologie du parti dissous. Mais ils peuvent appartenir � des partis de la mouvance qu�ils souhaitent sans pouvoir �tre membres fondateurs. C�est pour cela que nous parlons d��tudes du cas par cas. Nous ferons des enqu�tes r�glementaires avec les trois services de s�curit�. Si les avis sont d�favorables, nous demanderons � ces partis d�exclure de leurs listes les membres fondateurs qui n�ont pas le droit de l��tre.�