Deux journ�es d'�tude sur le r�le des mus�es dans la revalorisation du patrimoine immat�riel ont eu lieu derni�rement avec comme exemple �orf Sidi Ma�mar�. L'�v�nement a eu lieu au mus�e r�gional de la cit� Aroudj, organis� par les directions du mus�e et de la culture, et le caf� litt�raire de la biblioth�que de wilaya. Apr�s des paroles de bienvenue de Amar Benrebiha, directeur de la culture, et M. Hasnaoui, directeur du mus�e, M. Boudia Mohamed, �crivain et pr�sident de s�ance, a invit� les conf�renciers � lire leurs communications. Les wilayas qui ont pris part � cette manifestation sont Alger, Chlef, M�d�a, Tiaret, Gharda�a, Laghouat, Biskra, Tizi-Ouzou, Bouira, Relizane, Mascara et Illizi. Le Dr A�t Djida, enseignant au d�partement de fran�ais de Chlef, va d�finir le personnage patrimonial. Il dira en substance qu'il y a une diff�rence entre le personnage historique et le personnage patrimonial. Un personnage est reconnu comme historique � partir du moment o� il a influenc� de mani�re importante le cours des �v�nements, alors qu�un personnage patrimonial ne peut �tre historique. Toutefois, il est la fiert� du groupe. il est au-dessus de la m�l�e politique. Il a rendu des services exceptionnels � la collectivit�. Il peut-�tre un bouffon ou un fou qui a fait un usage singulier de ses facult�s mentales. Il n'est pas n�cessaire qu'il ait r�ellement exist� � l�exemple de Don Quichotte qui a acquis une dimension universelle et mythique. M. Kassoul, chef de d�partement de fran�ais � Chlef, nous a parl� des walis, des saints et des marabouts. Il pense que la soci�t� alg�rienne est �prise de religiosit� et s'enferme dans des croyances occultes. Les walis poussent l'�tre � l'idol�trie. Il cite l'exemple de ces femmes parfois instruites qui vont en procession d�filant autour du d�me de Sidi Mezakou � El-Abadia (A�n-Defla), et l'assistance est stup�faite d'apprendre que c'est le nom d'�mile Zakou, pr�tre fran�ais qui a s�journ� dans la r�gion au XIXe si�cle. Quant aux �awliya salihine�, ce sont des saints hommes qui se consacrent � la d�votion et � la b�n�diction lumineuse du droit chemin. La notion de wali a �t� mal interpr�t�e de nos jours. Cette vision �n�gativisante� du concept est due � des repr�sentations �trang�res non islamiques qui glorifient l'humain qui pr�tend acqu�rir et accomplir des miracles ne rel�vant que de la grandeur de Dieu. Les �awliya salihine� s'en tiennent � Dieu avec une foi in�branlable. Ce sont des ermites sans pouvoir, ils ne vivent pas le c�nobite afin d'entrer en contact avec Dieu. L�intervention de M. Boudia Mohamed nous fait entrer dans le vif du sujet. Il nous �claire sur la personnalit� de Sidi Ma�mar � l�origine du �Orf Sidi Ma�mar�. C�est une tradition de la r�gion de T�n�s, qui permet un mariage avec une dot tr�s modeste et qui a �t� instaur�e par Sidi Ma�mar au XVIe si�cle. L'intervenant va surtout lever une confusion entre Sidi Ma�mar Benalia Boumoukhla, l'auteur du �Orf� et Sidi Ma�mar Benslimane Benalia Boubakria d'El-Bayadh. D'apr�s l'orateur, ils sont issus de la m�me famille. A la mort de Abou Bakr Essedik, des descendants de ce dernier, les Sidi Ma�mar, quittent l'Arabie et s'installent en Tunisie. En 1370, Abou Abb�s, de la dynastie des Hafsides, renverse son fr�re et s'empare de Tunis, il va s'attaquer � Sidi Ma�mar Boubakria, qui va alors fuir vers le sud-ouest alg�rien. De Sidi Ma�mar Benslimane vont descendre les tribus des Bensmaha, Lalla Sfia, Ouled Sidi Ahmed Medjdoub et Ouled Sidi Cheikh. Sidi Ma�mar serait mort � Arbaouet, au XIVe si�cle. Au XVe si�cle, un Sidi Ma�mar, un �rudit et enseignant, serait venu du Sud. Il aurait eu un gar�on, Ma�mar, qu�il a laiss� dans la r�gion de Ammi Moussa, avant de retourner chez lui, qui deviendra un saint et qui s'appellera Sidi Ma�mar Boumoukhla. Ce dernier est l'auteur du �orf Sidi Ma�mar�. A sa mort, il sera enterr� � Lahlef (Oued-Rhiou). La tradition de orf Sidi Ma�mar consiste en un mariage avec une dot de 20 fr. La mari�e n'a pas le droit de se maquiller ou mettre du henn�. Elle doit aller pieds nus chez sa belle famille. M. Allouache de Bouira va pr�senter son association qui a fait conna�tre �orf Sidi Ma�mar� � la jeune g�n�ration. C�t� hagiographie, M. Dahmani va nous parler des saints de la r�gion de Chlef et exprimer son exasp�ration devant le manque de culture de la soci�t� alg�rienne. Hadj Merouane Zerrouki et Rakass Sa�dia entonnent les chants qui accompagnent la mari�e quittant sa maison dans la tradition de �orf Sidi Ma�mar�. L�historien Khaldi va traiter du r�le de �orf Sidi Ma�mar� dans l'identit� alg�rienne.