Par Hassane Zerrouky Avec le soutien des Etats-Unis et de leurs alli�s occidentaux, la France en particulier, le Qatar s�est mis en t�te de stabiliser les pays arabes � r�gime r�publicain � les monarchies n��tant pas concern�es � en soutenant activement les partis islamiques. Son argument massue, relay� par Al Jazeera, est que ces pays � r�gime r�publicain autoritaire doivent entreprendre des r�formes politiques que le Qatar, pays sans Constitution, ni opposition, ni pluralisme politique, serait bien avis� d�engager d�abord chez lui, ne serait-ce que pour donner l�exemple ! En Libye, les Qataris ont fourni de l�argent et des armes aux �rebelles�. L�ex-djihadiste et membre du GICL (Groupe islamique combattant en Libye), Abdelhakim Belhadj, et ses hommes ont d�abord b�n�fici� d�un entra�nement militaire de deux mois au Qatar, assur� par des militaires am�ricains, avant leur retour en Libye o� gr�ce � Al Jazeera, on a fait croire aux Libyens que Belhadj avait lib�r� Tripoli. Contest� aujourd�hui par les groupes arm�s de Misrata, Abdelhakim Belhadj ne sort plus de Tripoli. En Tunisie, o� les Qtaris ont renflou� � coups de millions de dollars les caisses d�Ennahda, on a vu l��mir du Qatar venir adouber les nouvelles autorit�s tunisiennes comme s�il �tait l�artisan de la chute de Ben Ali. Mais concernant la Syrie, les choses ne se passent pas telles que pr�vues par Washington et son alli� r�gional qatari. Ce dernier, qui a pris la t�te du front anti-Assad au sein de la Ligue arabe en alliance avec les autres monarchies du Golfe, voit son r�ve de faire chuter le r�gime de Bachar s��loigner du fait du veto russe et chinois au Conseil de s�curit� de l�ONU. En fait, la Russie n�a pas encore dig�r� que le vote de l�ONU pour instituer une zone d�exclusion a�rienne en Libye ait servi de pr�texte � une intervention militaire de l�Otan avec pour r�sultat un pays o�, en lieu et place de la d�mocratie promise, ce sont les �bandes arm�es� qui font aujourd�hui r�gner la loi � coups de kalachnikovs ! Outre ses int�r�ts strat�giques, c�est la crainte d�un sc�nario � la libyenne qui a pouss� Moscou � mettre son veto � une condamnation du r�gime syrien. Il n�emp�che, comme dans le cas libyen, le Qatar est tent� par une aide militaire directe aux insurg�s syriens. Et ce, par le biais du �Groupe des amis du peuple syrien� dont l�initiateur � c�est lui qui en a �mis l�id�e � n�est autre que Nicolas Sarkozy. Ce dernier, dont l�impopularit� en France a atteint son summum, est � la recherche de la moindre occasion pour rebondir dans les sondages afin de se faire r��lire en avril prochain. Une petite guerre ferait peut-�tre l�affaire. Apr�s la C�te d�Ivoire et la Libye, pourquoi pas la Syrie ! En outre, M. Sarkozy n�avait-il pas lors de son s�jour � Benghazi susurr� au pr�sident du CNT libyen Mustapha Abdeljalil �dans un an l�Alg�rie, dans trois l�Iran� ? Et que dire du silence du m�me Nicolas Sarkozy concernant son ministre de l�Int�rieur, Claude Gu�ant, dont les derniers propos frisent le racisme ordinaire. Ainsi en est-il de sa derni�re sortie o� il a affirm� sans crainte du ridicule que �toutes les civilisations, toutes les pratiques, toutes les cultures, au regard de nos principes r�publicains, ne se valent pas�. Alain Jupp�, le chef de la diplomatie fran�aise, qui a tent� de rattraper la b�vue de son coll�gue du gouvernement, a expliqu� que le mot �civilisation� �tait �inad�quat� et que Gu�ant avait �voulu dire que toutes les id�es, tous les syst�mes ne se valent pas� ! Les concern�s, � commencer par leurs alli�s, les monarchies du Golfe, sur lesquelles Paris s�appuie pour renverser Bachar al-Assad, appr�cieront. Quoi qu�il en soit, on est en pr�sence d�une seule et m�me strat�gie : faire dans l�amalgame immigration-islamisme pour caresser dans le sens du poil l��lectorat raciste afin de se maintenir au pouvoir ; ce qui n�est pas contradictoire avec le fait de jouer la carte de l�islam politique dans le monde arabe dans la mesure o� les islamistes garantiront les int�r�ts imp�rialistes dans cette partie du monde. Et ce, quitte � s�asseoir sur les �valeurs� dont se r�clame M. Jupp� comme on l�a vu dans le cas libyen o� la premi�re mesure du nouveau pouvoir a eu pour cons�quence la r�gression au plan du statut des femmes : retour � la polygamie et � l�autorisation de la r�pudiation au nom de la Charia !