J��tais au Palais des nations � Sidi- Fredj pour l�inauguration de la c�r�monie d�installation de la Commission nationale de supervision des �lections (CNSE). J�y �tais en tant que journaliste. Un travail de couverture, barbant entre nous, mais un truc qu�il faut faire aussi. Et je les ai vus. Et m�me s�ils n�avaient pas de barbes pour l�occasion, j�ai pu voir leurs yeux. Tous repli�s dans leurs coins et l�air de dire �notre heure arrive�. La nature pourtant ne pouvait pas ne pas nous avertir. La nature est parfaite. Je la trouve parfaite. Un signe comme seule la nature sait mettre en �vidence pour nous dire �attention�. Comme cette cloche qu�elle a mise � la queue du serpent � sonnettes, pour dire � l�homme de rester sur ses gardes. Cette marque brune sur leur front ne peut tromper personne. Entre deux notes, je les observais du coin de l��il. Et je me disais �est-ce vraiment des Alg�riens ?�. Dans la salle, ils �taient l�, silencieux et attendant. Et quand nous nous sommes lev�s pour l�hymne, l�un d�eux a tout fait pour bien montrer combien cela le faisait ch� ! Et le petit �wlid quartier populaire� que je suis, qui a toujours consid�r� que les chants patriotiques �taient faits pour endormir les masses, s�est mis � chanter de tous ses tripes. Et �a l�a bien agac�. Et c�est en m��coutant chanter l�hymne que j�ai red�couvert cette phrase �wa akadna el azm an tahia El Djaza�r !!!�. Et j�ai essuy� une larme. Mais je me suis senti plus fort encore. Je voulais juste partager �a. Nous sommes nombreux � partager le m�me id�al. �Tu vois les hautes tours s'�lever au dessus des maisons seulement quand tu as quitt� la ville.�