Il a, aux premi�res aurores, c'est-�-dire au �fedjr� de sa longue et d�sormais ancienne-future carri�re politique, commenc� par corrompre � dessein son ancestral nom de famille, en lui donnant une dissonante musicalit� islamiste, mal ponctu�e par l�arythmie � deux temps du suffixe choisi �Abu� et du pr�fixe �Djerra�, qui signifie pour ceux qui ne le savent pas encore, � le p�re de la tra�ne �! Il a effectivement tra�n� en longueur devant les diff�rents mangeoires et r�teliers du pouvoir, en avalant depuis pr�s d�un quart de si�cle, des r�sidus de sauces d�entrisme et de c�sarisme, � la p�riph�rie de coalitions � g�om�trie variable, que lui a gracieusement am�nag� un pouvoir en perte d�altitude politique et en manque flagrant d�inspiration esth�tique. Il vient surtout de r�ussir un �ni�me grand �cart politique, en s��rigeant en porte-parole d�une �coalition �lectorale� qui vient tout juste de venir au monde, avec l�objectif ostensiblement affich� d�une re-conqu�te du pouvoir par les urnes, alors qu�il n�a pas encore quitt� la toujours juteuse �Alliance pr�sidentielle� . Une tro�ka dor�navant bien inutile pour b�nir ses fulgurantes ascensions verticales et ses nombreux reniements horizontaux, dont le dernier en date, sous forme d�exfiltration, va sans aucun doute pr�cipiter dans un processus de d�composition non programm�. Lui, c�est l�in�narrable et intarissable Bouguerra Soltani, ancien imam coinc� entre une licence es-premi�res amours de po�sie bachique de la �Djahilia� (ant�islamique) et un tardif doctorat d�Etat sur la litt�rature de la �Sahwa� (l��claircie islamiste), ancien d�put�, ancien secr�taire d�Etat, plusieurs fois ancien ministre dont une fois ministre d�Etat et ind�tr�nable futur successeur depuis 2003, du cheikh Mahfoud Nahnah, le p�re spirituel de la branche alg�rienne des Fr�res musulmans ! Bouguerra Soltani s�est surpris le dimanche 5 mars, lors d�un bref passage dans sa ville d�adoption, Constantine, � paraphraser le c�l�bre �I have a dream� prononc� un jour de 1963, par le non moins c�l�bre Martin Luther King devant le Lincoln Memorial � Washington. Notre che�kh y caresse secr�tement le fol espoir et le r�ve insens� de devenir d�sormais entre chien et loup, l�un des continuateurs de l��uvre inaccomplie de Abassi Madani. Le �fr�re� Bouguerra a r�v� les yeux ouverts, de reprendre l��dification d�un Etat islamiste l� o� le p�re de l�ex-FIS l�a abandonn�, forc� et contraint. Un processus qui renouerait symboliquement son cours, par son intention de faire d�filer au cours de la nuit du 10 au 11 mai prochain dans le ciel franc et pur de la capitale, non pas un �Allahou Akbar� calligraphi� au rayon laser par d�habiles et machiav�liques pyrotechniciens, mais les chiffres suivis de plusieurs z�ros mat�rialisant la nouvelle revanche sur le sort des islamistes de �sa� coalition. Une coalition dont il se fait momentan�ment le soi-disant �clair� et d�sint�ress� ap�tre, avant de la soumettre � ses insatiables et f�roces app�tits politiques, encore inassouvis et intacts, malgr� ses �tats de service politiques multiformes d�clar�s et surtout clandestins. D�cid�ment, les islamistes alg�riens de tous bords, en panne d�id�es novatrices pour revitaliser les espaces d�sertifi�s de notre pays par leur indigence manag�riale av�r�e et leur seule soif de revanche toujours intacte, n�ont que les solutions qui ont d�j� lamentablement �chou� dans le pass� � nous proposer et leurs seuls yeux � nous pr�ter pour � pleurer sur les ruines �, comme ont su si bien le faire les po�tes de la �djahilia� si chers � notre v�n�rable cheikh Bouguerra, devant les campements encore fumants de leur bien-aim�e. �Qifa nabki �� semble �tre leur seul programme politique. Malheureusement, nous ne pouvons m�me plus contempler les ruines encore charbonneuses de notre bien-aim�e Alg�rie, car les id�ologues qui ont con�u leurs grilles de lecture des r�alit�s, sont des cheikhs � la c�cit� biologique confirm�e et � l�infirmit� politique av�r�e : du cheikh Abdelhamid Kachk en Egypte au cheikh Bennazzouz Zebda en Alg�rie !... Pour �tayer sa capacit� � �tre le premier � annoncer de sa voie gutturale mal polic�e les chiffres officiels d�finitifs avant ceux proclam�s par l�Etat alg�rien, Soltani joue comme � son habitude aux fanfarons : la capacit� de �sa� coalition � faire remonter au niveau national et avant le r�seau officiel du minist�re de l�Int�rieur les chiffres des dizaines de milliers de bureaux de vote, � un chiffre apr�s la virgule pr�s ! L�, les gesticulations, l�esbroufe et la vantardise du cheikh s�offrant un statut futur de cheikh-pr�sident qui r�gne sans avoir � gouverner, proche de celui de son ami Ghannouchi de Nahdha en Tunisie, sont perceptibles � l��il nu, car la t�che �chappe � ses r�elles capacit�s techniques � faire et surtout � ne pas faire, malgr� l�utilisation de technologies sophistiqu�es dont il dit pouvoir doter ses troupes, ce jour-l�. Pour pouvoir le faire, il faut s�improviser aussi puissant et autrement plus machiav�lique encore que ne l�a �t� le FIS en 1991 qui a �t� le seul et unique parti � devancer le d�funt Larbi Belkheir alors ministre de l�Int�rieur, dans l�annonce des r�sultats. Il doit surtout jouir de plus d�autonomie vis-�-vis des mangeoires du pouvoir, ce dont Soltani ne peut h�las se targuer, habitu� qu�il est au lucre et au luxe ininterrompu des r�sidences de Suisse, du Clubdes- Pins et d�ailleurs. Il doit surtout �tre en mesure d�inventer des proc�d�s et techniques de fraude �lectorale bien plus sophistiqu�es que celles qui l��taient d�j� � l��poque, du bulletin tournant et du djelbab tournoyant, utilis�es avec une redoutable efficacit� par le FIS! Et l� ses passages dans les diff�rents d�partements minist�riels qu�il eut � manager,sont l� pour attester de la nullit� proche de z�ro de ses apports� au pays ! Autre �cueil qui bloquera les app�tits et l�ascenseur politique multidirectionnel du che�kh : la galerie des personnalit�s qui voudront faire un coup d�Etat au ministre de l�Int�rieur de la R�publique en cette soir�e tant attendue du 10 mai 2012,sera bien fournie : en plus d�Ahmed Ouyahia, l�ancien compagnon de fortune de Bouguerra qui d�fendra bec et ongles les chiffres du ministre Ould Kablia, deux autres enturbann�s se bousculeront s�rieusement au portillon de l�arriv�e des courses : Belkhadem, le nationaliste ancien futur islamiste, qui a d�j� d�clar� � maintes reprises qu� �il n�avait pas besoin de faire campagne, car le FLN gagnera le match� et le revenant Abdellah Djaballah, jadis docile li�vre de Bouteflika, redevenu ambitieux moudjahid, gr�ce � l�air frais du maquis politique qu�il s�est all�grement offert depuis et � �l�attestation communale� et au �certificat de virginit� politique� avec le pouvoir, qui manque terriblement au dossier de candidature du che�kh Ab� Djerra. Sans compter le discret et dangereux Menasra� Devant ces anciens et nouveaux poids lourds qui consid�rent � raison plus qu�� tort, que la coalition de Soltani n�est qu�un ramassis de ren�gats et d�infid�les au code d�honneur des �vrais� islamistes qu�ils seraient, que restera-t-il du �p�re de la tra�ne� Abu Djerra et de ses ambitieux compagnons ? Un tas d�ossements � l�avenir conjugu� au pass� et deux versets du Saint Coran pour accompagner six pieds sous terre, la r�- inhumation politique de leur d�pouille, elle aussi en voie de d�composition avanc�e au sens propre, figur� et politique du terme. �Ressusciteriez-vous les morts, alors qu�ils sont d�j� ossements !� (Oua hal touhyou el mawta oua houm iidham ?� ou encore le verset 78, de la sourate Yacine que je laisse le soin � nos chouyoukh de trouver, consulter, lire et m�diter ! M�hand Kasmi