Quoi de mieux pour comm�morer la dix-huiti�me ann�e de la disparition de Abdelkader Alloula que d�aller � la rencontre de ceux qui ont repris le flambeau ? Certes, ils le font � leur mani�re, mais ils se sont int�ress�s � l��uvre �alloulienne�. Ainsi, le g�nie de ce dramaturge de renom a trouv� �cho aupr�s de cette g�n�ration qui ne l�a pas connu, mais qui s�y int�resse et ose non pas se mesurer au talent du dramaturge qui a su laisser son empreinte dans le quatri�me art. A leur mani�re, ils choisissent d�apporter � ses �uvres leur propre style, leur vision. Jamil Benhamamouch fait partie de cette jeune g�n�ration de metteurs en sc�ne qui n�aiment pas s�enfermer dans le conventionnel. Ce n�est ni un imitateur ni un reproducteur, c�est un jeune de trente ans qui veut vivre et faire partager sa passion et ses exp�riences artistiques. En 2004, il d�cide d�entamer un parcours de metteur en sc�ne et son instinct lui dicte de commencer ce chemin en mettant en sc�ne des textes de Abdelkader Alloula. �En lisant les textes de Alloula, je sentais que les mots me parlaient, c�est pour �a que je ne m�imposais pas de barri�res dans la mise en sc�ne en me demandant comment �ventuellement Alloula l�avait mont�e. Je travaille au feeling �, nous dira Jamil. Homk Salim a �t� l�une des premi�res pi�ces (2004) que Jamil a d�cid� de mettre en sc�ne et le plus singulier dans cette d�marche c�est qu�il n�avait jamais visionn� auparavant la pi�ce originale mont�e par feu Alloula. Il a tout simplement �t� s�duit par le texte qui a inspir� son travail. Jamil n�avait rien d�cid� auparavant, il se laissait tout simplement guider par son feeling � chacune de ses lectures des textes de Alloula et c�est ainsi qu�il d�cida de monter d�autres textes de Alloula : Echaab fak, Eteffah et derni�rement Quissass Nessin,en l�occurrence El Wissam et El Wajib watani. Pour sa premi�re exp�rience avec Homk Salim, Jamil Benhamamouch ne per�oit pas ses choix de mise en sc�ne comme �tant des risques qui puissent faillir � l��uvre �originale� de Alloula, la pi�ce �tant � la base sous forme de monologue a �t� travaill�e par ce jeune metteur en sc�ne avec une toute autre vision : �J�avais le texte et quatre com�diens, je n�ai pas eu de vision artistique mais j�avais quatre com�diens et j�ai d�cid� de faire un d�coupage du texte en quatre personnages. Ce qui est important ce n�est pas d�avoir un contenu mais plut�t quoi en faire de ce contenu, d�autant qu�en ce moment, on travaille beaucoup avec l�improvisation.� Pour Jamil, travailler avec �des outils allouliens � ne veut en aucun cas vouloir dire qu�il s�agit de reproduire son �uvre ; �pour un jeune dans notre �poque, c�est difficile de reproduire, c�est limite pas agr�able. A aucun moment je ne me suis demand� comment Alloula a voulu faire, ou je me suis arr�t� sur une phrase, les textes de Alloula te parlent il n y a aucune ambiguit�. Ce qui me plais dans les textes de Alloula, ce sont ses vannes subtiles au sens propre et pas le c�t� engag�, des tournures de phrases qui font rire, sourire et procurent du plaisir et rarement ne sont utilis�s pour faire pleurer. Les textes d�Alloula sont touchants sans pour autant �tre dramatiques �. La derni�re mise en sc�ne de Jamil Benhamamouch, assist� par Rihab Alloula, consiste en deux textes de Quissass Nessin qu�il a mont�s avec la troupe Istijmam. Il s�agit de textes que Abdelkader Alloula lui-m�me avait adapt�s � partir de nouvelles du c�l�bre �crivain turc Aziz Nessin (1915-1995). Le travail est produit par la Fondation Alloula et interpr�t� par de jeunes com�diens : Abdallah Nemiche, Amine Habib Hadef, Malik Benchiha, Mustapha Ghouti et Youcef Gouassmi. Ils seront bient�t en tourn�e.