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Diplomatie alg�rienne : l'urgent �tat des lieux
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 03 - 2012

Cette contribution � une r�flexion urgente sur l'�tat actuel de la diplomatie alg�rienne m'a �t� inspir�e par les diff�rentes interventions qui ont eu lieu lors de l'assembl�e g�n�rale extraordinaire tenue le 21 d�cembre 2011 par le Syndicat autonome des personnels des affaires �trang�res, les diff�rents comptes-rendus �tablis par le bureau de ce dernier � la suite des rencontres qu'il a eues respectivement avec le ministre des Affaires �trang�res, le secr�taire g�n�ral et le directeur g�n�ral des ressources du MAE, ainsi que par l'appel �mouvant que plusieurs coll�gues femmes cadres au MAE ont lanc� aujourd'hui dans le quotidien national El Watan, pour une parit� avec leurs coll�gues hommes concernant la r�partition des postes de responsabilit�, � la Centrale et � l'Ext�rieur.
Je soutiens sans r�serve cette revendication l�gitime m�me si de nombreux coll�gues hommes l'ont jug�e trop �sexiste�. Mais avant cela, je suis s�r que de nombreux lecteurs, qu'ils soient coll�gues ou non du MAE, vont se joindre � moi pour f�liciter et encourager ensemble notre Syndicat pour l'excellent travail qu'il a accompli en quelques mois malgr� les difficult�s et contraintes que son secr�taire g�n�ral, M. Kamel Yousfi, a souvent �voqu�es. Pour cela, ils m�ritent notre enti�re confiance et nous leur disons : � Ya�tikoum essaha, continuez dans cette voie, nous sommes � vos c�t�s.� La d�marche qu'ils ont choisie est bonne, car seuls le dialogue et la n�gociation clairs, la fermet� dans la n�gociation et la loyaut� vis-�-vis des fonctionnaires, qui les ont mandat�s, pourront leur permettre d'aboutir � des r�sultats tangibles. J'ai personnellement identifi� deux axes principaux pour bien mener cette n�gociation :
1� L'�volution de la carri�re des coll�gues du corps commun et les voies et moyens de l'am�liorer conform�ment � leurs souhaits.
2� Les probl�mes inh�rents � la mise en �uvre du statut r�gissant la carri�re des diplomates � la Centrale et � l'Ext�rieur.
Concernant le 1er point, le secr�taire g�n�ral du Syndicat a �num�r� les nombreuses d�marches qui ont �t� entreprises aupr�s de l'administration (DGR, SG et ministre) et nous a expos� les r�sultats obtenus sous forme de promesses ou d'engagements de l'administration qui n'ont pas encore �t� tenus. Globalement, le Syndicat a pris en charge toutes les questions soulev�es par nos coll�gues du corps commun, dont nous comprenons l'impatience et l'inqui�tude l�gitimes. A mon avis, l'objectif majeur reste l'adoption d'un nouveau d�cret, c'est l'id�al, sinon la promulgation, dans les meilleurs d�lais possibles, de plusieurs arr�t�s d'application pour faire b�n�ficier nos coll�gues du corps commun de certaines dispositions du d�cret 91/335 en vigueur. S'agissant des diplomates, le secr�taire g�n�ral du Syndicat a soulign� que l'administration (DGR, SG et ministre) a �t� saisie au sujet des multiples lacunes relev�es dans la gestion de leur carri�re. Ces lacunes sont essentiellement dues � une interpr�tation erron�e ou tendancieuse des dispositions du statut du corps diplomatique et � des abus inh�rents � la nature bureaucratique des relations, pour ne pas dire le dialogue de sourds, que l'administration entretient avec les fonctionnaires. Ceci est aussi valable pour les personnels du corps commun. M�me nos jeunes coll�gues, � qui nous souhaitons la bienvenue au minist�re des Affaires �trang�res et le plein succ�s dans leur carri�re, savent qu'un climat de travail sain et une gestion juste et intelligente des ressources humaines et structurelles du minist�re contribueront � am�liorer consid�rablement les conditions mat�rielles et psychologiques de travail ainsi que le rendement des fonctionnaires et am�lioreront la qualit� de notre diplomatie en r�duisant au maximum les risques d'erreurs et les incoh�rences qui pourraient en d�couler. Nul n'a le droit de compromettre l'avenir de notre diplomatie par une gestion irrationnelle de ses ressources. Je suis personnellement convaincu qu'avec la bonne volont� et une mise en �uvre objective des textes r�glementaires, relatifs au MAE, existant actuellement, tous les fonctionnaires pourront b�n�ficier des possibilit�s de promotion offertes par notre statut et par l'organigramme du MAE, � la Centrale et � l'Ext�rieur. Malheureusement, ce sont souvent les interpr�tations abusives qu'en font certains, qui sont pourtant charg�s, de par leurs fonctions, de veiller � la bonne et juste application de ces textes, qui engendrent des inqui�tudes, des doutes ou des r�serves fond�es chez les fonctionnaires et contribuent � tendre, voire � d�t�riorer le climat de travail au MAE, avec toutes les cons�quences n�fastes de cette situation sur notre diplomatie. Parmi ces aberrations et � cause de l'absence d'un programme pr�visionnel pluriannuel de gestion des ressources humaines, certains fonctionnaires doivent attendre longtemps avant que des postes de responsabilit� soient lib�r�s pour �tre propos�s � ces postes et les occuper. Pour d'autres coll�gues, par contre, ce sont les postes qui attendent qu'ils soient libres pour les occuper. Je comprends la frustration et la tristesse, voire m�me la d�mobilisation que ce genre de d�ceptions et d'injustices provoquent chez les fonctionnaires qui les ressentent ou en sont victimes. En r�alit�, ces situations ne sont pas le produit du hasard, car elles ont �t� cr��es par des �responsables�, qui n'ont pas, par incomp�tence ou par omission, le r�sultat est le m�me, rempli convenablement leurs obligations professionnelles, pour lesquelles ils sont pourtant bien pay�s. Quand un responsable n'a pas le sens du ridicule, il agit comme bon lui semble et abuse forc�ment de sa responsabilit�. C'est naturellement le r�le du Syndicat et des commissions paritaires de d�noncer et de condamner ces abus de pouvoir, ces d�nis de justice et ces d�rives bureaucratiques qui transforment des droits en faveurs, accord�es � tort et � travers sur des crit�res subjectifs. Je crois que ces structures l�gales constituent d'excellents garde-fous pour parer aux lacunes des �responsables� d�faillants qui se sont content�s de servir leur entourage et de partir en poste, comme la plupart de ceux qui les ont pr�c�d�s � ces fonctions, en laissant derri�re eux un bilan souvent d�sastreux � cause de leur arbitraire. Etre responsable, c'est aussi et surtout �tre comptable des d�cisions prises, dans l'exercice de ses fonctions, bonnes ou mauvaises et quelles que soient ces fonctions. Selon les derniers comptes-rendus du Syndicat, ces d�cisions sont plut�t mauvaises que bonnes. Comme ces responsables avaient dit au Syndicat que les promesses de leurs pr�d�cesseurs ne les engageaient pas, ceux qui vont les remplacer diront la m�me chose de leurs promesses non tenues. Ce comportement n'est pas du tout professionnel, car il viole le principe de la permanence de l'Etat et son corollaire relatif � la continuit� de l'administration ou du service public. Mais, apr�s eux le d�luge ! La facture de leurs d�g�ts consid�rables, ce sont le pays et les fonctionnaires du MAE qui la payeront. Justement, nous refusons de la payer. Pour paraphraser nos amis les �colos, nous dirons que les magouilleurs, qui ont contrari�, entrav� ou sabot� la carri�re de nombreux diplomates doivent �tre les payeurs ! Je comprends parfaitement la tristesse et la col�re de la majorit� des diplomates qui constatent impuissants que malgr� les ressources importantes, dont ses dirigeants disposent aujourd'hui, notre diplomatie reste encore timor�e et se porte p�le dans les principaux fora r�gionaux et internationaux. C'est vraiment dommage, car des occasions comme celle du printemps arabe par exemple se pr�sentent une fois dans le si�cle. Quel g�chis de ne pas avoir pu en tirer profit, comme l'ont fait certains pays, qui en ont profit� pour mettre � jour et refonder leur diplomatie ! Je crois qu'il est temps d'insuffler une bonne dose de vigueur et de rigueur � notre appareil diplomatique frapp� de rachitisme et de d�sordres structurels et de donner de la couleur et de la hauteur d'esprit � notre diplomatie qui est prise dans le tourbillon des �v�nements nationaux, r�gionaux et internationaux, auxquels elle se contente, h�las, de r�agir passivement ou timidement � cause d'une imagination st�rile ou brid�e par des calculs �troits qui ob�rent consid�rablement ses capacit�s op�rationnelles et son potentiel d'initiative et d'anticipation. A cause de cette inertie, l'Alg�rie, dont 70% de la population est �g�e de moins de 30 ans, est aujourd'hui per�ue comme la veuve Bettencourt, l'h�riti�re de l'empire de produits de beaut� l'Or�al, que nos coll�gues femmes connaissent bien. Ses voisins en crise, qui convoitent ses bijoux, lui font la cour et font la queue pour venir lui rendre visite et la flatter dans l'espoir de profiter d'une partie de sa fortune, qu'elle entasse dans des coffres forts � l'�tranger et qui suscitent des querelles au sein de sa propre famille. C'est en quelque sorte la version moderne de la fable de La Fontaine Le Corbeau et le Renard. Par notre action complaisante ou par notre silence int�ress� sur les abus et lacunes des uns et des autres, nous sommes tous plus ou moins responsables de l'impasse dans laquelle se trouve notre diplomatie. Par ailleurs, sur le plan interne, de n�gligences en concessions unilat�rales, le minist�re des Affaires �trang�res a perdu des pans entiers de ses pr�rogatives de souverainet� au profit de certains d�partements minist�riels techniques. Pour illustrer cette r�gression, je citerai un exemple parmi tant d'autres, celui de la formation � l'�tranger, qui concerne tous les diplomates jeunes et moins jeunes et qui a pratiquement �t� abandonn�e au minist�re de l'Enseignement sup�rieur et de la Recherche scientifique. C'est, je crois, le d�funt M'hamed Yazid, ancien ministre de l'Information du GPRA (Gouvernement provisoire de la R�publique alg�rienne, pour ceux qui l'aurait oubli�), brillant diplomate et grand communicateur, qui a dit, au d�but des ann�es 1970, au sujet des pays arabes, qu'ils avaient �une diplomatie des garagouz, qui brille par son silence et son inertie. Quand elle parle, elle b�gaie et quand elle bouge, elle titube�. Depuis cette date, la plupart des monarchies arabes ont adapt� leur diplomatie aux nouvelles r�alit�s et n�cessit�s de la sc�ne internationale, tandis que les r�publiques monarchiques arabes continuent � balloter entre principes d�suets et int�r�ts personnels de leurs dirigeants cupides et obstin�s. Pour terminer, je voudrais rappeler, comme le Syndicat l'a d�j� fait, que l'option de la gr�ve g�n�rale reste ouverte et que la plaisanterie du secr�taire g�n�ral partant du MAE de �faire remplacer les gr�vistes du MAE par des ouvriers chinois� �tait incongrue. Car, pour rester dans l'humour jaune, nous savons tous que c'est plut�t au niveau de la conception, c'est-�-dire du sommet, et non pas � celui de l'ex�cution, la base, que notre diplomatie a le plus besoin de la sagesse et de la comp�tence chinoises pour prendre les bonnes d�cisions au bon moment et ne pas se contenter de r�agir souvent tardivement aux �v�nements. Vouloir c'est pouvoir, dit un vieux proverbe. Et je suis s�r que nous voulons tous que notre diplomatie sorte de l'impasse o� elle v�g�te actuellement et que, si elle n'�tait pas assainie d'urgence, l'ambiance lourde qui r�gne au MAE pourrait l'aggraver davantage.


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