Le gel de l�exportation des d�chets ferreux et non ferreux serait-il contraignant pour l��conomie nationale ? Oui, en ce sens que cette mesure, selon des op�rateurs, g�n�re un pr�judice de 700 millions de dollars pour le Tr�sor, voire n�emp�che pas la prolif�ration de la contrebande� Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Sous l��gide de l�Union g�n�rale des commer�ants et artisans alg�riens (UGCAA, pr�sid�e par Salah Souilah), le comit� national des exportateurs des d�chets ferreux et non ferreux a, hier � l�h�tel Es Safir, r�uni ses adh�rents. L�occasion pour le comit� qui compte quelque 300 collecteurs et exportateurs et repr�sente 40 000 postes d�emploi, de se muer effectivement en f�d�ration nationale affili�e � l�UGCAA. Mais aussi de se tracer une ligne de conduite et un programme d�actions n�cessit�es, argue-t-on, par les difficult�s et la �situation catastrophique� que subissent ces op�rateurs. Ces derniers s�estiment, en effet, l�s�s par l�interdiction de l�exportation de ces d�chets, effective depuis 2009 pour les non ferreux et depuis 2010 pour les ferreux. Certes, prise dans le cadre de deux lois de finances compl�mentaires, cette mesure visait � mieux lutter contre la contrebande mais aussi, et objectif annonc� r�cemment, � garantir l�approvisionnement des futurs complexes sid�rurgiques. N�anmoins, les op�rateurs concern�s, notamment le vice-pr�sident du comit�, Ahmed Chenine, ainsi que l�ancien secr�taire g�n�ral du comit�, Noureddine Sergoua, d�plorent le fait que cette mesure a provoqu�, et de facto, la mise en ch�mage de cet important effectif, l�entassement de quantit�s importantes dans les hangars. Mais aussi le fait que cette mesure nuise aux investissements importants et co�teux consentis pour leurs �quipements et n�a pas �t� profitable � l��conomie nationale, le vice-pr�sident du comit� �voquant un pr�judice de 700 millions de dollars au Tr�sor, en rappelant que le volume d�exportation avoisinait les 500 000 tonnes et que les contrats contract�s avec des clients �trangers sont devenus caducs. Et d�autant que des centaines de millions d�euros de b�n�fices ne sont pas rapatri�s, en consid�rant que la tonne de ferraille fluctue actuellement autour des 350 euros et qu�un kilo de d�chets non ferreux est estim� � 5,70 euros, au niveau du march� mondial. Or, l�Etat �ne r�cup�re rien�, rel�ve Noureddine Sergoua qui rel�ve que c�est la contrebande qui profite davantage. Une contrebande qui augmente, dira le vice-pr�sident du comit�, a contrario justement de l�objectif initial des pouvoirs publics. Ainsi, entre 6 � 7 000 tonnes de cuivre et des milliers de tonnes de ferraille font l�objet d�une contrebande r�guli�re, indique-t-on. Or, la d�cision gouvernementale d�obliger les entreprises publiques de r�cup�ration, en contrepartie d�un pr�t de 4 milliards de dinars, � stocker les d�chets durant deux ans en attendant que les futurs complexes de Boumerd�s, Oran et Bellara (Jijel) soient op�rationnels, semble al�atoire. Faisant �tat d�un important stock de d�chets inutilis�s mais aussi d�une incapacit� � couvrir totalement la demande en mati�res premi�res des futurs investisseurs, l�ancien dirigeant du comit� estime qu�une lev�e partielle de la mesure d�interdiction est possible. A charge cependant de permettre � toute entreprise, publique ou priv�e, d�agir pour prot�ger la production nationale et que les prix de vente pratiqu�s par les futurs investisseurs soient index�s sur les prix � l�export moyennant les frais. Au-del� des diverses propositions et actions que cette f�d�ration formule ou compte prendre, l�organisation de rassemblements devant les Douanes nationales et le blocage de voies de circulation ayant �t� �voqu�s r�cemment, il s�agit surtout de relancer le dialogue entre ces op�rateurs et les pouvoirs publics, un dialogue inabouti jusque-l�, rel�ve-t-on.