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«Ce sont les réseaux de la contrebande qui profitent de cette mesure» Noureddine Sergoua, président du Comité national des exportations des métaux ferreux et non ferreux, au sujet de l'interdiction d'exporter les déchets ferreux et non ferreux
La valorisation des déchets ferreux et non ferreux n'est pas encore possible en Algérie.C'est ce que pense Noureddine Sergoua, président du Comité national des exportateurs des métaux ferreux et non ferreux, en réaction à la nouvelle mesure d'interdire l'exportation des déchets ferreux et non ferreux qui sera introduite dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2010. «Ce sont les réseaux de la contrebande qui profitent par contre de cette mesure», nous a-t-il confié. Par le biais de la contrebande, «les pays voisins bénéficient pleinement de cette décision puisque les déchets exportés frauduleusement vers ces pays sont réexportés vers l'Europe», a-t-il soutenu. Après le gel de l'exportation des déchets ferreux depuis février 2009, la nouvelle interdiction de l'exportation des déchets non ferreux qui sera introduite dans la loi de finances complémentaire 2010 ne fera qu'aggraver la situation déjà précaire. Même si des irrégularités ont été constatées par le passé, «le ministère devrait plutôt œuvrer pour un respect rigour eux des lois qui régissent cette branche d'activité, au lieu de prendre des décisions radicales qui ne sont pas favorables pour l'économie nationale», a proposé M. Sergoua. De son avis, «il ne sera pas possible d'investir dans cette filière qui nécessite d'importants fonds et d'énormes quantités de déchets pour pouvoir rentabiliser de tels projets». Les déchets collectés en Algérie ne suffiront pas pour faire fonctionner ce type d'industrie. Certains experts en industrie affirment, par contre, qu'il est possible de créer des affineries de métaux non ferreux à l'image de ce qui est fait au Maroc, par exemple. Pour M. Sergoua, l'Algérie ne dispose plus de fonderies pour prétendre transformer les métaux comme le zinc, le plomb et l'aluminium. En l'absence d'une industrie d'affinage, l'interdiction de l'exportation engendrera l'abandon de l'activité. «La récupération peut être une mine de surface», mais face au mutisme des pouvoirs publics, les professionnels n'ont qu'une seule solution : déposer le bilan et abandonner l'activité. Même l'objectif d'avoir une traçabilité des déchets ferreux et non ferreux n'a pas été atteint du moment que les pouvoirs publics restent confrontés au vol de câbles électriques et téléphoniques notamment. 40 000 emplois directs et indirects menacés Les multiples courriers adressés au premier ministre et au ministre du Commerce sont restés sans suite, a déploré Noureddine Sergoua. «Malgré nos incessants appels pour rencontrer les responsables du ministère du Commerce pour avoir des explications, aucune audience ne nous a été accordée. Nous n'avons pas d'interlocuteurs», a-t-il déploré. Les déboires de ces professionnels ont commencé depuis le refus du ministère de l'Intérieur de leur attribuer l'agrément pour créer une association professionnelle. Après une attente de plus de six ans, ils ont décidé de s'affilier à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) à travers un comité qui regroupe ces opérateurs depuis deux ans. L'interdiction de l'exportation signifie simplement «la mort de cette filière qui emploie 40 000 personnes de façon directe et indirecte». Pour rappel, le ministère du Commerce vient d'informer les entreprises économiques publiques de l'est, du centre et de l'ouest activant dans la récupération, de la prochaine interdiction de l'exportation des déchets non ferreux. Des centaines d'emplois sont menacés, s'inquiètent les responsables de ces entreprises qui subiront un préjudice à cause de cette interdiction, à l'image des exportateurs qui subissent les conséquences depuis plus d'une année.