Ce n�est que dans l�apr�s-midi de ce mardi 3 avril que le tribunal criminel pr�s la cour d�Alger a entam� officiellement le proc�s de l�affaire Achour Abderrahmane. Dans la matin�e, les magistrats composant le jury devaient statuer sur la requ�te introduite par les avocats de la d�fense relative � la d�marche d�extradition du principal accus� du Maroc vers l�Alg�rie. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - A travers cette d�marche, les robes noires ont plaid� �l�extinction des poursuites judiciaires engag�es contre Achour Abderrahmane� et �l�annulation du proc�s�. Apr�s plusieurs reports, le proc�s de l�affaire dite Achour Abderrahmane-BNA a �t� ouvert au tribunal correctionnel de Sidi M�hamed. Alors qu�il devait se tenir au niveau de la cour d�Alger, le proc�s a �t� d�localis� au tribunal de Sidi M�hamed, pour des raisons, dit-on, de �commodit�. Ainsi, � l�exception de la requ�te introduite par l�avocat de Achour Abderrahmane, qui a �t� rejet�e par le pr�sident du tribunal criminel apr�s deux heures de d�lib�rations, aucun fait marquant n�est � signaler pour cette premi�re journ�e. Le d�but effectif du proc�s a �t� marqu� par la lecture d�un volumineux arr�t de renvoi. Une lecture qui a dur� pr�s de deux heures et lors de laquelle il a �t� rappel� la gen�se de cette affaire. Pour rappel, le proc�s a �t� report� � plusieurs reprises suite � la demande introduite par la d�fense concernant la pr�sence du corps du d�lit, soit les 1 957 ch�ques de cavalerie � l�origine du scandale de l�affaire BNA. En effet, poursuivi dans le scandale de la BNA pour d�tournement de 22 milliards de dinars par le biais de cr�dits sans garantie, de jeu de traites creuses et crois�es et de ch�ques de cavalerie, Achour Abderrahmane, le principal mis en cause, est �galement poursuivi dans quatre autres affaires de faux et usage de faux, escroquerie et d�tournement de terres agricoles. Signalons que ces affaires n'ont connu leur �pilogue qu�une fois Achour Abderrahmane a pris la fuite vers le Maroc, suite � l'�clatement de l'affaire BNA, banque � laquelle il aurait caus� un pr�judice de plus de 22 milliards de dinars, selon certains, et de 32 milliards de dinars, selon des sources proches du dossier, expliquant que les pertes occasionn�es n'ont pas encore �t� d�finitivement arr�t�es. Au d�but des ann�es 1980, M. Achour avait une petite boutique � la rue Benazouz, au centre de Kol�a, de caissettes pour g�teaux et de papier glac�. Ami proche de La�d Berradi, il s�est retrouv� � la t�te de nombreuses soci�t�s, au moins une dizaine, et entre 2001 et 2005, il devient un client privil�gi� de la BNA et est � la t�te d'un empire financier. Selon l�accusation, Achour Abderrahmane a cr�� des soci�t�s fictives avec ouverture de comptes commerciaux au niveau des agences de Bouzar�ah, Cherchell et Kol�a, pr�cisant qu�il a d�tourn� des deniers publics avec la complicit� des directeurs des agences de Bouzar�ah, Cherchell et A�n Benian. Lors de l�op�ration d�inspection qui a commenc� � l�agence de Bouzar�ah, la BNA a mis au jour des dysfonctionnements et des zones d�ombre dans les comptes de la soci�t� de travaux publics �National Plus�, dirig�e par Achour Abderrahmane. Ces dysfonctionnements r�sident dans le d�p�t, par Achour Abderrahmane, de ch�ques � l�encaissement � l�agence de Bouzar�ah qui les a envoy�s, � son tour, � l�agence de Cherchell pour v�rification du compte du b�n�ficiaire avec avis de sort (sachant que le b�n�ficiaire est une seule et m�me personne), selon l�arr�t de renvoi. Lorsque l�avis est parvenu � l�agence de Cherchell, souligne la m�me source, cette derni�re a retourn� les ch�ques avec avis de sort sans mention de paiement. Ces ch�ques ont continu� � faire des allers-retours entre les deux agences de 2004 � 2005 jusqu�� atteindre 1 083 ch�ques d�couverts au niveau de l�agence de Cherchell en octobre 2005. Selon l�arr�t de renvoi, le but �tait la non-r�gularisation de ces op�rations tout en garantissant la non-d�nonciation de ces d�tournements. L�accus� Achour Abderrahmane a �t� condamn� le 15 juin 2009 � 18 ans de prison. En janvier dernier, il a �t� condamn� par la m�me instance � 8 ans de prison pour une fraude fiscale atteignant les 53 milliards de dinars.