Le pr�sident Ahmed Ben Bella est d�c�d� hier mercredi dans l�apr�s-midi dans son domicile familial � Alger suite � une longue maladie, � l��ge de 96 ans. Le premier pr�sident de l�Alg�rie ind�pendante avait dirig� le pays de juillet 1962 au 19 juin 1965. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Jusqu�� hier mercredi, Ben Bella �tait, en plus, le doyen de tous les dirigeants du mouvement national encore en vie. N� en 1916 � Tlemcen, il a �t� le t�moin et l�acteur direct de toutes les s�quences historiques du mouvement de lib�ration national depuis le PPA (Parti du peuple alg�rien) jusqu�� l�ind�pendance, en passant par l�OS (l�Organisation secr�te), le CRUA (le Comit� r�volutionnaire pour l�unit� et l�action), qui pr�parera le d�clenchement de la R�volution. Arr�t� en 1950 puis en 1952, il s��vade pour rejoindre, au Caire, Mohamed Khider et Hocine A�t Ahmed avec lesquels il formera d�ailleurs plus tard la d�l�gation du FLN � l�ext�rieur, qui deviendra la direction effective de la R�volution. Le 22 octobre 1956, cette m�me direction, comprenant �galement Mohamed Boudiaf, verra son avion devant la transporter de Rabat vers Tunis intercept� par les autorit�s fran�aises au-dessus d�Alger. Ben Bella et ses compagnons seront ainsi d�tenus en France jusqu�� l�ind�pendance. Houari Boumedi�ne qui, entretemps, r�ussira � s�emparer de la direction de l��tat-major g�n�ral de l�ALN et donc du pouvoir, d�p�chera � l�approche de l�ind�pendance un certain Abdelaziz Bouteflika dans une prison militaire fran�aise pour �persuader� Ben Bella de prendre la direction du pays d�s l�officialisation de la naissance de la R�publique alg�rienne d�mocratique et populaire. Ahmed Ben Bella aura ainsi l�honneur d��tre le premier pr�sident de la R�publique alg�rienne. Mais la cohabitation avec son tout-puissant ministre de la D�fense et avec l�arm�e ne tardera pas � se fissurer, avant de tourner au cauchemar pour Ben Bella. Accus� d�avoir �privil�gi� le pouvoir personnel �, entre autres griefs, il sera en effet renvers� par Boumedi�ne le 19 juin 1965. Il vivra l�enfer durant tout le r�gne de Houari Boumedi�ne : emprisonn�, Ben Bella sera en plus �effac� des m�dias, des manuels scolaires, et de l�histoire du pays tout simplement. Il ne refera surface qu�� la mort de Boumedi�ne et l�arriv�e au pouvoir de Chadli Bendjedid, en 1979. Lib�r� par le nouveau pr�sident, Ben Bella s�exilera en Suisse o� il cr�era un parti d�opposition, le MDA. Activant dans la clandestinit� jusqu�en 1989, Ben Bella rentre au pays apr�s l�ouverture au multipartisme. Seulement, il sera vite d��u par la modestie des r�sultats qu�il obtiendra, lui et son parti, aux �lections locales puis l�gislatives. Ouvertement pro-baathiste et pro-islamiste, il s�opposera fermement � l�interruption du processus �lectoral, le 11 janvier 1992, et sera m�me signataire du fameux contrat de Rome, ce qui le mettra une nouvelle fois en position de rupture avec le pouvoir en Alg�rie. Mais il sera r�habilit� une autre fois, d�s l�arriv�e de Abdelaziz Bouteflika au pouvoir, le 15 avril 1999. Pour tout dire, Ben Bella �tait l�une des tr�s rares personnes qui avait l�oreille de l�actuel locataire d�El Mouradia. A signaler enfin que, s�agissant des fun�railles de Ahmed Ben Bella, c�est la pr�sidence de la R�publique qui s�en occupera, et elles auront un caract�re solennel et officiel.