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ET CA�N TUA ABEL, ROMAN DE ABDERRAHMANE YEFSAH
Une mise en r�cit de la d�cennie rouge
Publié dans Le Soir d'Algérie le 05 - 05 - 2012

Et Ca�n tua Abel est un roman dans lequel son auteur, Abderrahmane Yefsah, tente de mettre en r�cit les turbulences socio-historiques des ann�es 1990. Le livre, qui rec�le tous les ingr�dients d�une autofiction, � se fier, du moins, au �je� du narrateur et � d�autres �l�ments constitutifs de la narration, nous projette quelques ann�es en arri�re, dans une �poque qui n�est pas si loin, une trag�die dont nous ressentons jusqu�� pr�sent encore les sympt�mes post-traumatiques d�une violence sans �gal.
�Entre deux rafales de vent, ma compagne, comme sortant d�une profonde l�thargie, finit par me demander : - Devrions-nous avoir peur des forces de la nature, de Dieu ou de la m�chancet� des hommes ? - Il faut respecter Dieu et se pr�server de la m�chancet� des hommes, r�pondis-je sans me retourner, le regard plong� inlassablement dans les eaux en effervescence de la rivi�re, comme pour y d�chiffrer ou d�couvrir quelque chose de cach� ou une r�ponse plus appropri�e � nos interrogations. Dieu a donn� la vie et l�homme engendra la mort.� A la lecture de cet extrait puis� au d�tour d�une page du troisi�me chapitre du roman, on est frapp� par ce genre d�interrogation existentielle, une sorte d�incantation inclinant � un messianisme quasi biblique, d�o� sans doute le choix du titre qui r�f�re au mythe du crime original. Le passage illustre, en filigrane, un r�cit dont le propos est � appr�hender comme une mani�re de tracer une ligne de partage entre deux univers, deux visions du monde qui s�affrontent. D�sormais, le monde de tol�rance, de libert�, de beaut� et d�insouciance, celui sublim� par ce livre et dans lequel �voluent le narrateur et sa compagne va conna�tre un basculement dans le d�sordre et le chaos. Une r�alit� entre chiens et loups racont�e par ce r�cit � la premi�re personne qui a tout l�air d�une autofiction. C�est ce que sugg�rent, en tout cas, le �je� du narrateur, les innombrables r�f�rences factuelles, les attitudes et les points de vue, des indications textuelles qui peuvent �tre interpr�t�es comme une allusion � l�implication du scripteur/auteur dans des �v�nements qui constituent la trame du roman qui nous plonge dans l�ambiance de la d�cennie rouge avec comme fil conducteur les tribulations de Boualem, un journaliste et sa compagne, Taos, couturi�re et cr�atrice de mode quelque peu d�sar�onn�s par les transformations qui s�op�rent devant leurs yeux. Mais, face � cette r�alit� fa�onn�e par une violence implacable, le narrateur et sa compagne refusent de faire place nette au renoncement, � la r�signation, d�non�ant les exactions, les assassinats et, surtout, une id�ologie puritaine et rigoriste que ses tenants veulent imposer � la soci�t� par la peur et la violence. Une d�nonciation active puisque Boualem, le journaliste et Taos, f�rue d�art et de mode et, sans changer d�un iota leur fa�on de vivre et de se comporter, s�adonnant aux promenades, aux vir�es champ�tres, en un mot, aux plaisirs de la vie, multipliant les moments de f�licit� que procure l�amour comme pour se r�fugier contre les menaces ambiantes, s�engagent et s�impliquent, � leur fa�on, dans l�organisation de la r�sistance. Ils le font � c�t� d�autres acteurs, � l�image de Meziane, le syndicaliste, devenu chef d�un groupe de patriotes, pour d�fendre les espaces de libert� menac�s par nouvel ordre moral conqu�rant. Rouvrir �le dictionnaire de l�horreur �, raconter, rafra�chir les m�moires sur des �v�nements sanglants, les exactions des groupes terroristes du FIS, voil� ce que v�hicule ce livre dont le m�rite est de constituer un t�moignage romanc� sur ces ann�es de feu et de grande intol�rance. Seulement, le tout ne se fait pas sans accroc. Beaucoup de temps mort, d'inertie, un luxe de d�tails, des descriptions � rallonges� font que l'intrigue n'arrive pas � d�coller. On a l'impression de bien tout comprendre, mais il manque un je ne sais quoi qui perturbe l�harmonie de la trame et emp�che la narration d�atteindre son crescendo. Et puis, il y a ce titre un peu �gonfl�, quelque peu d�sincarn�, presque hors de propos. Rien ne vient corroborer nos intuitions quant � la compr�hension du sens telle que sugg�r� par le titre qui fait r�f�rence au mythe biblique du crime original (le fratricide de Ca�n sur Abel) mis en �vidence sur la page de couverture, sinon cette r�f�rence � un autre personnage ajout� dans l'alternance des chapitres. Un protagoniste, Badredine, �voqu� de fa�on subsidiaire et sans avoir toute l��paisseur qu�il devait avoir mais qui s'av�rera �tre, finalement, une cl� dans la compr�hension de ce qui est sugg�r� par le titre de roman, le premier �crit par Abderrahmane Yefsah. Une fiction qui est, certes, bien �crite, avec des pages et des tableaux narratifs non d�nu�s d��motion. Bref, ce premier roman de Abderahamane Yefsah a de quoi s�duire, m�me s'il d�gage un regrettable arri�re-go�t d'inachev�. Il reste, qu�aux yeux du lecteur attentif, le discours de ce roman constitue une belle all�gorie sur l�amour, la libert�, la tol�rance.
S. A�t-M�barek
Et Ca�n tua Abel, roman de Abderrahmane Yefsah, Editions Al Amal, avril 2012


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