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L�ENTRETIEN DE LA SEMAINE
DR ABDELKRIM DJELLOULI, M�DECIN ESTH�TIQUE, SP�CIALISTE DE L�OB�SIT� AU SOIR MAGAZINE : �Il y a de plus en plus d�ob�ses en Alg�rie�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 05 - 2012

Dr Abdelkrim Djellouli est m�decin esth�tique, sp�cialiste de l�ob�sit�. Une discipline r�cente n�e des troubles alimentaires et du surpoids avec ce qu�ils charrient comme maladies. Dans cet entretien, il nous fait part de son appr�ciation de l�ob�sit� et des r�gimes qu�il propose � ses patients.
Le Soir d�Alg�rie : Parlez-nous de la discipline que vous exercez...
Dr Abdelkrim Djellouli : C�est une discipline m�dicale r�cente. En fait, j�ai suivi une formation en France en m�decine esth�tique qui intervient sur le corps et le visage par injection de botox, de peeling, de liposuccion, de m�soth�rapie, m�sodissolution, etc., mais en me sp�cialisant particuli�rement dans les probl�mes de surpoids et d�ob�sit�. J�exerce depuis huit ans en me consacrant uniquement � l�ob�sit� car il y a une forte demande.
Diriez-vous que le niveau d�ob�sit� a augment� chez nous ?
Absolument, il y a de plus en plus d�ob�ses et de personnes en surpoids en Alg�rie avec des risques de mortalit�. Je re�ois des hommes dont le poids d�passe largement les 100 kg. J�ai m�me eu un patient qui pesait plus de 226 kg. Il ne pouvait plus s�asseoir convenablement, ni faire la pri�re, ni marcher, ni monter les escaliers. Cela devenait un handicap. Je lui ai fait suivre un r�gime soutenu et son poids a �t� r�duit consid�rablement. Aujourd�hui, il p�se 96 kilos. Il a repris une vie normale, et il est plus confiant et plus s�r de lui.
Quels types d�ob�ses viennent vous voir ?
D�abord, il y a des jeunes femmes qui veulent maigrir pour �tre belles et en forme. Les jeunes filles qui pr�parent leur mariage et qui veulent para�tre jolies le jour J. Les femmes qui n�arrivent pas � se d�barrasser de leur graisse apr�s une grossesse. Celles qui n�arrivent pas � enfanter alors qu�elles ne pr�sentent aucune anomalie. Il est utile de signaler que l�ob�sit� peut �tre un facteur d�clenchant de la st�rilit� chez les femmes qui sont f�condes. Des femmes qui sont hypertendues ou insulinod�pendantes et qui sont contentes apr�s un r�gime de prendre moins de m�dicaments. Il y a pratiquement les m�mes soucis chez les hommes. Ils ont �galement un d�sir esth�tique car ces hommes veulent plaire aux femmes, ou sont sur le point de se marier et veulent �tre beaux le jour de leurs noces. D�autres ont des raisons professionnelles et de pr�sentation physique, notamment ceux qui travaillent dans les relations publiques ou commerciales. Cependant, la st�rilit� masculine r�pond � d�autres probl�mes qui n�ont rien � voir avec le poids. Les enfants font partie �galement de mes patients, ce qui est assez grave � cet �ge.
Est-ce que les femmes et les hommes r�agissent de la m�me fa�on au r�gime ?
Les hommes perdent plus rapidement du poids mais reprennent plus vite que les femmes. Tr�s peu r�ussissent le d�fi. Les femmes sont plus assidues et plus pers�v�rantes. Cela est d� au fait que les hommes sortent plus, sont souvent avec des copains, mangent dehors. Ils sont plus tent�s et moins d�termin�s. Cependant, il y a des exceptions. Cela d�pend g�n�ralement du caract�re de chacun et de l�objectif qu�il s�est assign�.
Est-ce que vous proposez un r�gime au cas par cas ?
Non, la graisse est la m�me chez tout le monde. Elle ne peut �tre �vacu�e qu�avec un r�gime mixte hypocalorique et di�te prot�in�. Il n�y a pas 36 moyens de s�en d�barrasser. Un r�gime hypocalorique seul peut donner beaucoup de carences. Sur 10 kilos de perte de poids, on perd 6 kilos de muscles, 2 kilos d�eau et seulement 2 kilos de graisse. C�est dangereux. De m�me qu�un r�gime di�te prot�in� seul est d�conseill�. Les prot�ines sont filtr�es par les reins et cela peut donner lieu � des complications comme la goutte. C�est pour cette raison qu�il ne faut pas s�amuser � suivre un r�gime sans contr�le et sans surveillance m�dicale. Dans les r�gimes que je d�livre, je pr�conise beaucoup de l�gumes et des prot�ines de lait naturelles et non synth�tiques. Elles permettent de perdre du poids tout en pr�servant les tissus musculaires et emp�chent les sensations de creux. Un vrai r�gime ne donne pas lieu � des carences ou aux frustrations dues � la faim. Il y a cinq �tapes � suivre dans un processus d�amaigrissement, la premi�re est une di�te stricte. Elle consiste � prendre des l�gumes et 4 � 6 sachets de poudre prot�in�e. Elle permet une perte moyenne de 2 kilos par semaine, mais elle ne dure pas 15 jours car elle est contraignante. Apr�s, de la deuxi�me � la cinqui�me �tape, on introduit graduellement les viandes, les fruits, les laitages l�gers, les f�culents avec les compl�ments alimentaires et certaines vitamines essentielles. Cela permet une perte de poids contr�l�e sans la sensation de faim qui accompagne souvent les r�gimes draconiens. L�objectif est d�apprendre � manger sainement, en �tant m�ticuleux sur ce qu�on met dans son assiette sans se priver. Personnellement, je conseille ce r�gime soft car il est plus efficace et donne de bons r�sultats. Il n�est pas permis de tricher, car la tricherie interrompt le processus. Il faut s�astreindre � un r�gime alimentaire et s�en tenir jusqu�au bout, r�apprendre � manger, faire de l�exercice et bannir les produits industrialis�s raffin�s qui sont la cause de probl�mes de surpoids.
Quelles sont les cat�gories sociales qui viennent vous consulter ?
Toutes, femmes, hommes, enfants quel que soit leur �ge, leur niveau d�instruction ou leur statut professionnel.
Nombreux sont ceux qui apr�s un r�gime recommencent � grossir et de fa�on rapide et assez spectaculaire...
Il faut � mon sens �tre s�rieux et vigilant quand on suit un r�gime. Perdre du poids ne doit pas �tre le seul objectif. Il faut �galement apprendre � avoir une bonne hygi�ne de vie. Garder son poids id�al apr�s avoir souffert de surpoids n�cessite une certaine discipline. Il ne s�agit pas de tomber sur la nourriture et manger n�importe quoi � toute heure et reprendre ses mauvaises habitudes. II ne s�agit pas de s�exclure de la soci�t� mais s�imposer une nouvelle mani�re d�appr�hender la nourriture, une nouvelle fa�on d�appr�cier les joies de la table sans s�esquinter la sant� ou retomber dans les m�mes erreurs. Il est vrai qu�il y a un diktat des multinationales qui commercialisent un certain nombre de produits bourr�s de calories, de sucres et d�autres ingr�dients favorisant le surpoids qui submergent nos march�s, les produits raffin�s � l�extr�me qui finissent par perdre leurs vertus et les valeurs nutritives, les fast-foods, etc. Ajoutez � cela le stress de la vie moderne, mais il faut savoir se dire que je me laisse aller, je vais reprendre de plus belle, je ne serais peut-�tre pas capable de recommencer un r�gime. Il faut se mettre en t�te que la graisse n�est pas le fait du hasard, elle est l� pour des raisons bien pr�cises et elle a une m�moire solide. Le corps stocke la graisse par pr�caution quand la nourriture qu�il re�oit d�passe la ration journali�re dont il a besoin. Ce sont des r�serves qu�il accumule en cas de famine ou de manque de nourriture. Pour la femme, elle la prot�ge, elle et son b�b�, pendant la grossesse et lui procure les �l�ments essentiels � sa survie. Ce n�est pas compliqu�, la graisse est li�e � notre instinct de survie, elle a la facult� de r�sistance et elle ne c�de pas facilement, notamment au d�but du r�gime car son r�le est de prot�ger le corps. Il y a une d�marche tr�s simple � suivre, dites-vous que si votre corps a besoin d�uniquement de 1500 calories/jour, si vous d�passez cette dose, le reste sera stock� et ce sera difficile de le d�boulonner alors le moyen est de se prendre en main et de se surveiller.
Les carences des r�gimes v�g�taliens et v�g�tariens
Interrog� sur les carences des r�gimes v�g�tariens et v�g�taliens, le Dr Djelllouli estime que �cette cat�gorie de gens n'est pas sujette au surpoids mais elle est potentiellement sujette aux risques de carences�. En effet, selon lui �le risque majeur d�un r�gime v�g�tarien est celui de souffrir de carences en certains vitamines, min�raux ou acides gras essentiels. Les plus courantes : d�ficit en om�ga-3, en vitamine B12, en zinc et en fer�. Les sp�cialistes recommandent aux adeptes du r�gime v�g�tarien �de porter une attention toute particuli�re aux apports alimentaires
afin de ne manquer de rien. Plus le r�gime est s�v�re et exclut des aliment, plus il est difficile de r��quilibrer le tout d�un point de vue nutritionnel�.
� Les carences en vitamine B12, ou cobalamine, essentielle au bon fonctionnement des cellules de notre organisme et � l��quilibre du syst�me nerveux, sont courantes chez les v�g�tariens car cette substance
se retrouve essentiellement dans les aliments d�riv�s des animaux (foie, rognon, cervelle, palourde...).
� Les v�g�taliens ne consomment aucun produit laitier. Il n�est donc pas rare qu�ils manquent de calcium.
� Le calcium est un oligo-�l�ment dont la principale fonction est la min�ralisation de l�os.
� L�absorption du calcium est favoris�e par la vitamine D, �l�ment qui est peu accessible aux v�g�taliens. En effet, les principales sources alimentaires de vitamine D sont le poisson et le lait enrichi.
Les �tudes arrivent toutes � la m�me conclusion : les v�g�taliens ont une densit� min�rale osseuse plus faible que les omnivores.


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