Lors d�un point de presse anim� jeudi par la cellule de communication de la police de Tipasa et le commissariat de Fouka, il a �t� r�v�l� � l�assistance les dessous d�une scabreuse et �nigmatique affaire criminelle qui a mis en �moi les villes de Kol�a et de Fouka au cours de la semaine �coul�e. Les policiers ont indiqu� qu�� l�origine de cette affaire, il y a la disparition d�une personne qui a �t� signal�e dans la soir�e du 21 mai � 23 heures, par une famille dont le p�re, le d�nomm� A. Allel, entrepreneur de son �tat, mari� et �g� de 53 ans, n�avait pas donn� signe de vie. Le fils du disparu s�est pr�sent� � nouveau � la police de Kol�a aux environs de 2 heures du matin, pour signaler que le v�hicule du p�re disparu, une Clio noire, avait �t� signal�e au niveau du coll�ge Khider de Douaouda. Ce fils a encore d�clar� � la police, qu�un ami du disparu alert� par cette absence, l�avait appel� pour l�informer qu�il avait contact� son p�re dans cette soir�e aux environs de 21h30, et qu�il �tait tr�s souffrant. Partant de ces indices, la police a r�cup�r� le v�hicule � Douaouda et a commenc� � proc�der � l�enqu�te d�usage et utiliser les techniques scientifiques d�investigation criminelle, notamment les empreintes digitales, et l�appel � t�moins pour tracer le portrait robot du ou des ravisseurs ou criminels potentiels. Les r�sultats furent surprenants, car l�enqu�te a r�v�l� que le disparu a �t� vu en compagnie de K. A,. 55 ans , mari� , p�re de 3 enfants, surnomm� le �cordonnier�, un pseudo qui permettra de remonter la fili�re et de parvenir au lieu de r�sidence du �cordonnier�, le premier suspect. La famille du �cordonnier�, qui n�aurait rien vu et rien entendu, a �t� mise � contribution pour signaler l��ventuelle arriv�e de la personne recherch�e. �Le cordonnier� en contact avec son conjoint, s�est ravis� et n�a pas voulu rejoindre sa maison, toujours surveill�e par la police. Se voyant cern� et d�couvert, le suspect dans cette affaire de disparition, a pr�f�r� se livrer � la police le 22 mai au matin et tout avouer du crime dont il est accus�. Ainsi, le d�nomm� K. A., en se rendant � la police et en avouant son forfait dans les d�tails, a aussi avou� comment il a foment� une histoire cabalistique pour app�ter sa victime , mais aussi son bienfaiteur, dans un pi�ge insens�, ou se m�lent djinn, fabuleux tr�sor enfoui, exorcisme (�rokia�) et formules cabalistiques, le tout brod� dans un sc�nario digne des polars d�Agatha Christie . Cet assassin, connu � Douaouda, d�abord comme cordonnier, se r�v�le avoir exerc� comme exorciste de circonstance �raki� aupr�s de personnes cr�dules, na�ves et mises en confiance par une �loquence digne d�un pr�dicateur qui allie la verve, l�improvisation et la harangue dans la ferveur religieuse. Des t�moins de Kol�a et de Douaouda dressent son portrait en affirmant que �lors de ses s�ances d�exorcisme, o� il organise un psychodrame improvis� pour sa th�rapie d�un groupe de cr�dules, qu�il manie � volont�, K. A., appara�t quelquefois tant�t comme un exalt�, tant�t comme un mystique et tant�t comme un illumin�. Dans ses �techniques� il m�le religiosit� et spiritualit�, pour mettre ses �clients�, dans une confiance absolue � travers des liturgies et un rituel o� le fanatisme semble l�emporter sur le dogmatisme d�une personne pr�te � utiliser tous les moyens pour parvenir � des fins inavou�es. Mais ceux qui l�ont approch�, pour utiliser ses services d�agent b�n�vole de nettoyage dans la cit� EPLF de Kol�a, le d�crivent sous un aspect social plut�t de personne vivant � la limite du mis�rabilisme �c�est plut�t une personne pauvre, dont la condition attire la piti� et bienveillance. Tant�t, on lui offre des v�tements usag�s pour ses enfants, tant�t de l�argent pour sa famille, et quelquefois des aliments�, d�clare un habitant de Kol�a. Lors de ses aveux empreints de larmes et de regrets, cet assassin hors du commun, plus raffin� que le tueur en s�rie Landru avait racont� qu�il a connu la victime A. A., un entrepreneur en b�timent, affable et plein d�attention pour lui, dix jours auparavant. Dans ses aveux, l�assassin exorciste �raki� d�clara : �Il me racontait ses peines, sa faillite commerciale et ses souffrances. Je tentais de le soulager et de devenir son confident. Soudain, jaillissait dans mon esprit l�id�e de profiter de cette situation et de lui soutirer de l�argent, car j�en avais besoin. J�ai �chafaud� une id�e selon laquelle, je suis � la recherche d�un tr�sor enfoui dans un champ � Douaouda, que m�avait r�v�l� un djinn lors d�une �Rokia�, une s�ance d�exorcisme sur la personne de l�entrepreneur . J�ai senti que l�entrepreneur �tait int�ress� par mon histoire, et je continuais. Je lui disais, que cette op�ration requiert des fonds et beaucoup d�argent. Combien ? Me demandait-il. Je lui r�pondis qu�il s�agissait de d�terrer un tr�sor mill�naire fabuleux et que le djinn bienfaiteur exigeait des poudres magiques et des incantations sp�ciales qui lui sont d�di�es et qu�on ne peut faire que dans des conditions de transe particuli�re et d�une communication directe entre lui et ce djinn. Je sentais que l�entrepreneur excit� a �t� app�t� par mon histoire. Je vous procurerai les fonds, m�a-t-il r�pondu enflamm� et tr�s excit� par cette aventure. Je lui ai fix� plusieurs rendez-vous, au cours desquels, il m�avan�a plusieurs montants. Mais, tout en fournissant l�argent, il s�impatientait de voir �le tr�sor enfoui�. N�ayant aucun tr�sor � lui montrer, j�ai d�cid� d�en finir avec lui. J�ai fix� alors le dernier rendez- vous pour le 20 mai � 21 heures, soir�e au cours de laquelle, il devait me remettre la somme de 15 millions de centimes, sur un total de 28 millions. Dans la soir�e du 20 mai, il vint au rendez-vous. Je lui ai demand� de cacher son v�hicule plus loin sur la route menant de Fouka � Douaouda, et on devait rejoindre le lieu du tr�sor, suppos� �tre enfoui plus loin, pr�s d�une ferme agricole. L�entrepreneur tout excit� �tait en extase. Il d�posa sa voiture comme convenu et la somme de 15 millions s�y trouvait � l�int�rieur du v�hicule. Je lui disais qu�il faut laisser le v�hicule �loign� des regards car la priorit� c�est de d�terrer le �tr�sor�. ll marcha droit devant moi. J�ai d�j� achet� une bouteille d�eau et du poison, de la mort aux rats. Il �tait confiant. J�ai vers� le poison dans la bouteille et lui avais demand� de s�arr�ter et de boire �la potion magique� qui permettrait de communiquer en transe avec le djinn. Il but une gorg�e, et s�arr�ta. Je vais vomir ,m�a-t-il d�clar�. Je lui ai exig� de boire toute la bouteille, sinon, pas de transe, pas de djinn et donc pas de tr�sor. Il but la moiti� de la bouteille et eut des convulsions atroces en criant qu�il avait mal � l�estomac qui br�lait. Je me suis �loign�, j�ai pris les cl�s et me suis dirig� vers la voiture. J�ai r�cup�r� l�argent. J�ai ferm� la porti�re et je me suis rappel� qu�il avait un portable, que je devais r�cup�rer absolument. En allant r�cup�rer le portable, je constatais que l�entrepreneur agonisait , qu�il se d�battait dans d�effroyables convulsions et qu�il n��tait pas encore mort. Je pris mon ceinturon et l��tranglais en serrant tr�s fort, jusqu�� ce qu�il fut totalement mort.� Pr�sent� par-devant le procureur de la R�publique de Kol�a, l�assassin a �t� mis sous mandat de d�p�t et accus� d�arnaque, d�abus de confiance et d�assassinat avec pr�m�ditation dans le but de voler sa victime.