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Jasmin � l��trange odeur de salafisme
Publié dans Le Soir d'Algérie le 17 - 06 - 2012


Par Arezki Metref
[email protected]
Dimanche 10 juin. Exposition Printemps des arts dans une galerie au Palais El Ebdellia � la Marsa, dans un quartier de Tunis. Des activistes salafistes d�boulent et vandalisent des �uvres jug�es �insultantes pour l�islam�.
Signes ext�rieurs : une haine de l�art grima�ante. Celles qui ont �chapp� � l�autodaf� sont bloqu�es le lendemain par les autorit�s elles-m�mes. Et comme si l�op�ration coup-de-poing ne suffisait pas, 2 500 salafistes d�ferlent sur Tunis attaquant des commissariats, incendiant, comme � Essijoumi, le tribunal ainsi que le bureau du procureur, laiss� totalement en cendres. Affrontements avec les forces de l�ordre dont les chefs avouent n�avoir pas re�u de consignes : 65 policiers sont bless�s, 162 personnes interpell�es. Le gouvernement Ennahda renvoie dos � dos le bourreau et la victime. Au lieu de d�fendre les artistes agress�s, parmi lesquels les plus cr�atifs de Tunisie, le ministre de la Culture s�en prend� � eux, les accusant de commettre des atteintes au sacr�. Cerise sur le g�teau, il veut porter plainte contre les organisateurs de l�exposition. Les artistes sont arr�t�s par la police � l'�gal des salafistes qui viennent de br�ler leurs �uvres et des b�timents officiels. Le mouvement salafiste est d�une telle ampleur agressive qu�il contraint le gouvernement � d�cr�ter l�Etat d�urgence. Un couvre-feu, de 21h � 5h du matin, a �t� impos� dans huit r�gions dont la capitale. Comme si le tisonnier pour activer le brasier n��tait pas assez agit�, Ayman al Zaouari, successeur autoproclam� de Ben Laden � la t�te d�Al Qa�da, en ajoute un moulinet. Il appelle les Tunisiens � d�fendre la Charia, accusant au passage les islamistes d�Ennahda au pouvoir de ne pas en faire assez. Rappelons que ces derniers, extr�mistes eux-m�mes comme le montre cette affaire, ont laiss� les radicaux s'approprier l�universit� de la Mendouba. Eh bien, al Zaouari ne les rend pas moins coupables de s��tre reni�s et d�avoir trahi l�islam. Le ministre des Affaires religieuses, Noureddine Khademi, dop� � ce soutien inattendu de la pieuvre int�griste, pr�conise qu�on consacre l�gislativement les atteintes � l�islam. Commentant le raid salafiste contre la galerie, c�est sur les �uvres qu�il focalise. En critique d�art averti, il commente : �Certaines �uvres vont � l�encontre des principes m�mes de l�Islam.� D�fenseur bien entendu �de la libert� d�expression ou de cr�ativit� �, il n�accepte pas que celle-ci �s�attaque � la religion�. Si, comme celle du ministre de la Culture, la d�claration du ministre des Affaires religieuses sur cette affaire ne vaut pas position officielle, alors qu�est-ce qui le serait ? La pr�conisation de constitutionnaliser �les atteintes � l�islam� est une autre fa�on d�entrer la loi islamique dans la l�gislation apr�s l��chec essuy� � l�automne dernier par Ennahda d�inscrire la Charia dans la Constitution. Tout indique que le pouvoir abdique sans se battre devant le salafisme laissant entrer le pays, dont les acquis la�ques ont �t� h�rit�s de Bourguiba et de sa Constitution de 1959, la premi�re de la Tunisie ind�pendante, dans une zone de temp�tes o� le spectre de la guerre civile n�est pas aussi d�lirant que �a ! Pour l�avoir pay� cher, nous autres Alg�riens sommes familiers de l�encha�nement de ces faits qui tissent le chaos. D�j�, il y a quelques mois, on a vu la r�p�tition en Tunisie d�un acte liberticide que nous ne connaissons que trop bien pour l�avoir abrit� au temps de la mont�e de l�islamisme. La diffusion de Pers�polis, film d�animation francoiranien de Vincent Paronnaud et Marjane Satrapi sur la cha�ne priv�e Nessma TV, a valu � cette derni�re une tentative de saccage de ses locaux et la d�vastation de la demeure de Nabil Karoui, son directeur g�n�ral. �a ne s�est pas arr�t� l� ! Accus� de �porter atteinte � l�ordre public et aux symboles religieux�, il a �t� pr�sent� devant un tribunal o� un procureur n�a pas h�sit� � requ�rir contre lui la peine de mort. De report en report, subsistera une amende, mais le signal est envoy�. On l�entend � l�universit� de La Menouba o� le corps enseignant, progressiste et acquis aux id�es de la�cit�, et l�UGET, l�Union g�n�rale des �tudiants tunisiens, se battent contre les salafistes pour que soit appliqu�e la loi interdisant le niqab. Ce conflit qui dure depuis des mois a connu des moments de v�rit� comme celui qui a vu un de ces salafistes �trangers � l�universit�, appel�s au secours de l�islamisation de la facult�, retirer le drapeau tunisien pour le remplacer par le drapeau d�Al Qa�da� Cet affrontement que le gouvernement se garde de trancher condense la tension entre l��lite moderniste la�que et les salafistes dans le pays. L��miettement des partis d�mocrates laisse, en face des islamistes, des individus ou des groupes corporatistes dispers�s. Ne disait-on pas d�j� que les islamistes qui n�avaient pas aventur� la moindre phalange dans la �r�volution de jasmin�, �taient comme d�habitude prompts et habiles � moissonner les sacrifices des autres ? L�arriv�e au pouvoir d�Ennahda qui jure ses grands dieux de faire montre de mod�ration a exacerb� le mouvement salafiste qui agit d�sormais � visage d�couvert et dans l�impunit�, parce qu�il exprime sans doute ce que, contraints par la realpolitik, les comparses de Ghennouchi sont oblig�s d�euph�miser.On en est l�! Mainmise des salafistes qui, � partir de la rue, avec violence, font pression sur un gouvernement qui ne demande que �a. Censure des artistes, r�pression des d�mocrates, attaques contre l'intelligence, panoplie que l'on a bien connue autrefois chez nous ! Autre ph�nom�ne que nous avons aussi connu par le pass�, le ralliement au salafisme des �d�mocrates mod�r�s� qui y voient une sorte d'aspiration populaire tandis que c'est tout l'inverse, et la tendance de nombreux amis tunisiens � relativiser la gravit� de la situation � laquelle a conduit la �r�volution du jasmin�. Beaucoup d'entre eux n'y voient que des d�rapages sans cons�quences d'une r�volution en train de proc�der � de nouveaux r�glages. Nous avons aussi connu ce genre d'analyse. Des d�mocrates et des intellectuels qui valident l'islamisme comme expression populaire, c�est d�j� vu ! Mais � et �a aussi nous connaissons � des intellectuels se dressent contre ce mouvement brutal, conqu�rant, sanglant qui entend �moraliser� la soci�t� en en extirpant la diversit�, en s'attaquant � l'art. Soixante-dix intellectuels tunisiens de haut niveau viennent de publier dans la presse internationale un manifeste dans lequel ils mettent en garde contre �le sixi�me califat�. Ce manifeste, intitul� �L'avenir de la d�mocratie en Tunisie�, est sign� entre autres par l'�crivain Fethi Belhaj, l'artiste Meriem Bouderbala, les universitaires Emna ben Miled, Abdelwahab Medeb, le cin�aste Fadhel Jaziri, ou encore les po�tes Mohamed Sgha�r Oueld Ahmed et Tahar Bekri, l'�conomiste G�rard Maarek... Dressant un constat alarmant de l'avanc�e du salafisme comme perversion de la r�volution tunisienne, les signataires soulignent : �Le discours de l'identit� ethnique et confessionnelle envahit le pays. Cette propagation du fanatisme est exacerb�e par les pr�dicateurs les plus archa�ques et les plus haineux du Moyen-Orient qui sont re�us en ma�tres � penser. Aux yeux d'Ennahda, la tunisianit� est secondaire par rapport � cette identit� exalt�e.� Devant l'incapacit� peut-�tre programm�e du gouvernement Ennahda � prot�ger les institutions et les personnes des atteintes salafistes, devant la d�faillance organis�e de l'autorit� de l'Etat qui favorise le climat d'ins�curit� propice � la conqu�te extr�miste, d'autres voix s'�l�vent pour des solutions plus radicales. Ainsi Mezri Haddad, philosophe et ancien ambassadeur de Tunisie aupr�s de l'Unesco, n'y va pas par trente-six chemins. Il appelle l'arm�e � �prendre le contr�le du pays, instaurer l'�tat d'urgence, et r�tablir l'ordre r�publicain�. Voil� qui nous rappelle un certain janvier 1992 en Alg�rie. Mezri Haddad n'est pas le seul, le chef du N�o Destour, Ahmed Mansour, appelle lui aussi le g�n�ral Rachid Ammar � constituer un gouvernement de transition avec des politiciens honn�tes de l'ancien r�gime comme Ahmed Mestiri, Ahmed Ben Salah, etc. Tandis que les salafistes saccageaient les quartiers de Tunis, un tribunal condamnait Ben Ali � la prison � perp�tuit�, ce qui lui fait une belle jambe. Vraiment�


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