De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari L�islamisme partout, au Machrek et au Maghreb, oui, c�est bon pour justifier le caract�re juif d�Isra�l, pour mettre, d�finitivement, � l�abri l�Etat h�breu, mais cela comporte des risques. D�o� la valse h�sitation damasc�ne et la r�sistance, pourquoi le nier, du r�gime de Bachar Al Assad. Les guerres de Syrie commencent, et c�est un tournant majeur, un marqueur g�o-strat�gique. Plus rien ne sera comme avant. A bien y r�fl�chir, plus rien n�est, d�j�, plus comme avant. �Les amis du peuple syrien�, doux g�n�rique pour ne pas nommer les partisans d�une intervention militaire contre le r�gime en place. L�ONU est d�sactiv�e par la Russie et la Chine par rapport � cette mission. Restent les USA, la France et le Royaume-Uni. Ces trois-l� ne semblent pas vouloir la m�me chose m�me si, d�apparence et d�apparence seulement, ils disent vouloir en finir avec Bachar Al Assad. Comment, quand et pourquoi ? A ce triptyque, essentiel, pourtant, ni Washington, ni Londres, ni Paris n�abattent leurs cartes. La France, depuis le d�part de Sarkozy, a chang� de ton et ne se met pas en avant pour une exp�dition guerri�re sans l�aval de l�ONU. F. Hollande, ferme, il est vrai dans son discours et appelant ouvertement au d�part de Assad, n�en reste pas moins attach� � une l�galit� internationale formelle. Le locataire de l�Elys�e est sur une ligne de principe dure mais ne veut pas faire sans la Russie et la Chine. Le pr�sident fran�ais n�ira pas en dehors de l�ONU guerroyer en Syrie. Le Royaume-Uni, va-t-en-guerre devant l�Eternel, attend les signaux venant d�Am�rique. Ces derniers tardent � �tre envoy�s. B. Obama semble avoir temp�r� les ardeurs meurtri�res de H. Clinton. La relex des States anti-Assad et pro-Isra�l � mort, c�est le cas de l��crire, peine � proposer un plan valide et cr�dible � l'administration am�ricaine pour g�rer l�apr�s-Assad en �vitant les enfers afghan et irakien, voire �gyptien et libyen. Une chose est de d�manteler un r�gime, une autre est de contr�ler la suite, toute la suite des �v�nements. Le chaos peut, il est vrai, �tre l�objectif � atteindre, sans doute �tait-ce le v�ritable dessein des Bush, p�re et fils, et leurs commanditaires, le complexe militaro-industriel et les lobbys sionistes. Pour la Syrie, toutefois, les choses apparaissent plus compliqu�es. D�abord, Moscou et P�kin n�en d�mordent pas, ils ne l�cheront pas Damas pour des prunes. Ensuite, il y a l�Iran et l�ensemble des communaut�s chiites dans la r�gion Irak- Liban-Syrie-Bahre�n, diss�min�es un peu partout ailleurs en Extr�me-Moyen-Proche-Orient. Qui, apr�s Assad ? Les islamistes, oui, Washington peut l�accepter, elle le souhaite m�me, mais les islamistes damasc�nes sont arm�s, surarm�s. M�me en cas d�accord avec leurs chefs, ce qui semble �tre le cas, il n�est pas certain que les alc�ves secr�tes et les alliances dans les h�tels occidentaux, o� tout para�t simple, r�sistent aux �preuves, aux rapports de force sur le terrain, � la base islamique, manipulable, �videmment, mais anti-sioniste et anti-Isra�l r�ellement. D�o� le sentiment mitig� par rapport � la Syrie qui fait croire � de l'ind�cision, mais en fait, ce ne sont l� que prudence, calcul et strat�gie. Un monde arabo-islamiste avec ces deux versants oriental et maghr�bin, tout islamiste et chose tentante pour justifier l�existence du caract�re juif d�Isra�l, mais cela comporte des risques. D�o� la question damasc�ne.