Une ambiance presque ordinaire r�gnait hier � Alger autour des mosqu�es, pendant et apr�s la pri�re du vendredi. Point d�appels � la marche ou aux regroupements, et par-dessus tout, le discours des imams pr�nait le calme et la retenue. En pr�vision de possibles agitations, la police s�est limit�e � mobiliser ses agents en civil. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Kouba, vendredi 14 septembre 2012. Il est 13h. A la mosqu�e du quartier l�Aproval, les fid�les prenaient place dans le calme et la s�r�nit�. Peu de gens �voquent, d�ailleurs, le sujet qui agite depuis quelques jours le monde arabe, � savoir le film sur le proph�te Mohamed. Cette mosqu�e, qui accueille ordinairement la grande foule, � tel point que les fid�les font la pri�re sur les trottoirs � la sortie, n�est pas archicomble. Les places de stationnement sont disponibles et la circulation est fluide. Un policier en civil lance � son coll�gue vers 13h20 : �Je crois qu�il n�y aura pas de d�passements.� En effet, des rumeurs font, depuis mercredi et jeudi, �tat d�une marche apr�s la pri�re du vendredi, partout dans le monde arabe, en guise de protestation contre le film en question. En pr�vision de possibles perturbations de l�ordre public, la police n�a pas jug� cette fois-ci, utile de mobilier ses engins et son personnel anti�meute. Seulement des agents en civil, quoique mobilis�s en grand nombre, r�daient autour des mosqu�es. 13h30, l�imam aborde dans la deuxi�me partie de son pr�che du vendredi la question qui agite les esprits. Mais c�est un langage tr�s fin et subtil qu�il utilise, pr�nant le calme et la retenue. �Notre Proph�te est plus grand et au-dessus de ce film abject qui ne diminuera en rien en sa grandeur�, a-t-il lanc� aux fid�les, tout en citant des r�cits historiques li�s au Messager de Dieu. Il est 14h. La pri�re vient de prendre fin et les fid�les quittent la mosqu�e dans l�ordre et la tranquillit�. Quelques-uns profitent de la pr�sence des marchands de fruits et l�gumes stationn�s � la sortie pour faire quelques achats � bon march�. Des enfants �g�s de 10 � 14 ans interrogent leurs a�n�s : �Il n�y aura pas de marche, il n�y aura pas de marche� ?� Des adultes leur sourient et leur donnent l�accolade. Destination Bab El Oued, il est 14h50. Quelques enfants courent autour du dispositif policier install� � El Ketani. Dans ce quartier populaire, la police a jug� plut�t utile de recourir aux moyens lourds. Des fourgons anti�meutes et des agents de r�tablissement de l�ordre public avaient pris place d�s la matin�e, quoique en nombre inf�rieur que d�habitude. A partir des balcons des immeubles, quelques familles scrutent curieusement du regard les rues de Bab El Oued, essayant ainsi de rep�rer le moindre mouvement. Mais c�est le calme absolu, si ce n�est une vingtaine d�enfants qui s�amusent � emb�ter les policiers qui ne voulaient pas tomber dans le jeu du chat et de la souris. Quelques jets de pierres s�en suivent mais au bout de deux minutes, les enfants finissent par se lasser et rentrer chez eux. Alger, rien n�� signaler.