L�intervention militaire au nord du Mali, si elle semble lointaine, se pr�cise de plus en plus. L�option farouchement d�fendue par nombre de pays, notamment la France et les Etats-Unis, suscite, n�anmoins, les r�serves d�autres dont, principalement, l�Alg�rie. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Deux sommets ont �t� consacr�s ce vendredi � cette question qui pr�occupe nombre de pays, d�organisations r�gionales et l�ONU. Deux rencontres de haut niveau tenues simultan�ment � Bamako et � Bruxelles au cours desquelles l�appel pressant du pr�sident malien par int�rim pour une intervention militaire urgente � l�effet de reprendre le nord du pays occup� depuis des mois par des groupes islamistes, dont certains se revendiquant d�Aqmi et semant mort et d�solation, ne semble pas trouver, du moins pour le moment, l��cho escompt� aupr�s de certains, dont notre pays, qui veulent laisser encore une chance au dialogue, croyant dur comme fer en une issue sans une intervention sur le terrain dont on ignore la dur�e et les cons�quences incommensurables. Une strat�gie que l�Alg�rie a r�it�r�e � l�occasion de cette r�union du groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali. Le ministre des Affaires �trang�res, qui intervenait lors de ce sommet, a indiqu� que l�Alg�rie a d�velopp� et pr�n�, d�s le d�but des �v�nements survenus au Mali, une approche globale pour une sortie de crise, b�tie autour d�objectifs strat�giques. Dont, dira Mourad M�delci, la pr�servation de l�unit� nationale et l�int�grit� territoriale du Mali, le parach�vement de la mise en place d�autorit�s de transition fortes et repr�sentatives, ainsi que la recherche d�une solution politique n�goci�e impliquant les acteurs qui se d�marquent, sans �quivoque, du terrorisme et du crime transnational organis� et qui renoncent � toute atteinte � l�int�grit� territoriale du Mali. Pour notre chef de la diplomatie, Il s�agit �galement du d�ploiement de l�administration malienne sur tout son territoire, de la lutte continue et permanente contre le terrorisme et le crime organis�, tout comme la prise en charge, par la communaut� internationale, du volet humanitaire. Presque au m�me moment et � Washington, notre ministre d�l�gu� charg� des Affaires maghr�bines et africaines a consid�r� que la r�solution du Conseil de s�curit� �a f�d�r� les diff�rentes approches�, tout en relevant l�importance �de tirer les enseignements de l�histoire r�cente, comme en Libye, afin d��viter tout amalgame et d�bordements conduisant � d�autres d�chirements aux cons�quences impr�visibles pour la s�curit� et la stabilit� de la r�gion�. Pour Abdelkader Messahel, qui s�exprimait � l�ouverture des travaux de la premi�re session du dialogue strat�gique entre l�Alg�rie et les Etats-Unis, cette proposition d�coule de la conviction profonde de l�Alg�rie quant � �privil�gier, en toutes circonstances, et autant que possible, les solutions politiques, tout comme elle continuera d�agir avec fermet�, dans le respect de la l�galit� internationale, contre le terrorisme et le crime organis�. Pour leur part, les membres de l�UE �taient en conclave � Bruxelles � l�occasion duquel ils ont, pour la premi�re fois, accord� leurs violons � propos de cette crise malienne qu�ils consid�rent comme �tant, si jamais elle venait � perdurer, �une menace imm�diate� pour le Vieux continent. Etant convaincus de cette menace que les chefs d�Etat et de gouvernement europ�ens ont brandi la possibilit� de �mesures restrictives contre les groupes arm�s qui tiennent le nord du pays et ceux qui entraveraient le retour � l'ordre constitutionnel �. Pour rappel, Catherine Ashton, la haute repr�sentante de l'UE pour la politique ext�rieure et de s�curit� commune, a estim� cette semaine que �des terroristes et des trafiquants de drogue �pourraient op�rer librement depuis le Nord-Mali si le gouvernement de Bamako et ses alli�s n'en reprennent pas le contr�le�. Avec, selon des sources diplomatiques et s�curitaires, des �l�ments �cr�dibles� d'attentats en cours de pr�paration, � l'image des tentatives rat�es contre les ambassades de France au Mali d�j�, en janvier 2011, et en Mauritanie, le mois suivant. Et en sus d�une action humanitaire � renforcer, le sommet de l�UE a eu � examiner l�option d�un soutien � la force militaire internationale dont le d�ploiement est envisag� dans le cadre de la r�solution 2071 du Conseil de s�curit� de l�ONU. Cette derni�re, adopt�e le 12 du mois courant, appelle les organisations r�gionales africaines et les Nations unies � pr�senter dans les 45 jours un plan d'intervention visant � reprendre le nord du Mali. Une option muscl�e qui fait grincer bien des dents et que plus d�un diplomate estime impossible avant des mois, et ce, a contrario des v�ux du pouvoir int�rimaire de Bamako qui multiplie ses appels � une intervention la plus urgente possible, estimant qu�il s�agit d�une v�ritable course contre la montre.