Le ministère du Commerce insiste, chaque année, sur le respect de la permanence des commerces durant l'Aïd el-Adha afin d'approvisionner le citoyen en pain et autres produits de consommation de base. Toutefois, la réalité est tout autre. La majorité de ces magasins n'ont pas ouvert durant les deux jours de l'Aïd. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Au deuxième jour de l'Aïd el-Adha, la capitale est plongée dans une profonde léthargie. Ses rues et ses ruelles sont presque désertes. De la rue Larbi-Ben M'hidi à Alger-Centre à la rue Mohamed-Belouizdad, à Belcourt, en passant par les rues Pasteur et Didouche-Mourad, les boulevard-Mohammed V et Amirouche ainsi que la rue Hassiba-Ben-Bouali, seuls quelques rares passagers déambulent. Les rideaux des magasins sont baissés. Rares sont les boutiques qui ont ouvert à l'exemple du Milk-Bar, place Emir-Abdelkader, qui a ouvert ses portes aux habitués du café express. Le pain et le lait sont presque introuvables. Les Algérois peinent à en trouver. Parfois, il faut parcourir des kilomètres pour tomber sur une boulangerie ou une épicerie ouverte. La boulangerie de la rue Ahmed et Boualem-Khalfi ex-Burdeau, qui relie le boulevard Mohammed V à la rue Didouche-Mourad, est apparemment la seule ouverte dans le quartier. Une longue file d'attente serpente sur le trottoir jusqu'à déborder sur la chaussée. N'ayant pas le choix, tout le monde attend avec patience la sortie de la prochaine fournée de pain. «C'est la seule boulangerie ouverte dans le secteur et les gens viennent de tous les quartiers voisins pour acheter la baguette de pain», affirme un riverain avant de préciser que cette même boulangerie était aussi ouverte le premier jour de l'Aïd. Même constat à la rue Mohamed-Belouizdad. D'ailleurs, le marché du quartier, plus connu sous l'appellation de marché T'nache, n'a pas dérogé à la règle et a fermé ses portes. Sur toute la longueur de la rue Belouizdad, seules deux boulangeries et deux pâtisseries, mais aussi quelques boucheries sont ouvertes. Pour ces bouchers, le deuxième jour de l'Aïd el-Adha est souvent une opportunité pour gagner de l'argent. En effet, certains ramènent des carcasses de mouton et demandent au boucher de les découper, voire désosser. Un commerce qui a fleuri ces dernières années. La preuve : le coût du découpage du mouton de l'Aïd a augmenté en passant de 800 dinars, l'année dernière, à 1 500 dinars cette année. Plus loin, dans le quartier dit les Groupes, plusieurs magasins, notamment des supérettes, des épiceries et même une pâtisserie, sont ouverts. La raison est toute simple : la plupart des gérants et des employés habitent le quartier. Par contre, la seule boulangerie du quartier a baissé le rideau. Côté transport, l'Etusa (Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger) s'est réapproprié les quartiers de la capitale. Les transporteurs privés sont aux abonnés absents. Sur la route, l'entreprise publique est, apparemment, la seule à circuler, au grand bonheur des usagers qui vont en visites familiales ou se recueillir au cimetière en ce deuxième jour de l'Aïd el-Adha, mais aussi ceux qui vont au travail.