La presse marocaine, de mani�re quasi unanime, orchestre depuis quelque temps une campagne des plus virulentes qui soient � l'encontre de l'Alg�rie. Le royaume ch�rifien, comme de coutume, lorsqu'il �prouve des frustrations diplomatiques ou traverse de difficiles conjonctures �conomiques et politiques internes, catapulte des boulets m�diatiques � l'endroit du pays voisin. Et sa diatribe est davantage excessive et basse � chaque fois qu'il se r�veille sur la r�alit� d'un Sahara occidental gagnant du chemin vers son autod�termination. La presse marocaine est en effet, sortie subitement de sa l�thargie �ditoriale pour se r�pandre en d�nigrements � l'encontre de l'Alg�rie, au lendemain de la reconnaissance de la R�publique arabe sahraouie d�mocratique (RASD) par l'Afrique du Sud. Suscit�e, vraisemblablement, la convergence �ditoriale chez la presse du royaume, dans l'effort d'attenter � l'image de l'Alg�rie, participe en v�rit� de ce r�flexe quasipavlovien du Makhzen consistant � chercher noise au voisin lorsque mal va la situation interne. Et, avec la signature de l'accord entre la RASD et la R�publique d'Afrique du sud �tablissant des relations diplomatiques bilat�rales au niveau des ambassadeurs, c'est �galement la diplomatie marocaine qui s'est d�couverte ouvertement battante de l'aile. Le revers diplomatique, un autre de plus, a insupport� terriblement le royaume qui, dans sa fr�n�sie, tente sine die, par presse interpos�e, la pol�mique avec l'Alg�rie. La rengaine �tant toujours la m�me, invariablement ressass�e. Pourtant, pour ceux qui suivent de pr�s les �volutions du conflit du Sahara occidental, l'Alg�rie demeure farouchement attach�e � une solution dans le cadre onusien, rejetant toute autre approche qui s'inscrirait en dehors de cette l�galit� internationale. N'a-t-elle pas, il s'av�re utile d'en faire le rappel, oppos� un niet diplomatique � la suggestion toute aussi diplomatique fran�aise quant � un dialogue direct entre Alger et Rabat autour de la question du Sahara occidental, exprim�e par le ministre des Affaires �trang�res, M. Michel Barnier, lors de sa derni�re visite en Alg�rie. La position alg�rienne, il est �vident, ne pouvait agr�er le royaume ch�rifien qui, semble-t-il, trouverait la suggestion fran�aise int�ressante. Le Maroc, et c'est un secret de Polichinelle, reste r�serv� sur le plan onusien �labor� par James Baker. Il l'est tout aussi sur le plan l�g�rement remani� pr�sent� par le successeur de M. Baker. Aussi, la fid�lit� de l'Alg�rie � sa position de toujours, relativement � la question du Sahara occidental, la reconnaissance de la RASD par la R�publique d'Afrique du sud et la franche vell�it� de la Turquie d'embo�ter le pas au pays de M. M'beki, ont exacerb� les angoisses du royaume. Des angoisses d�j� bien perceptibles apr�s le refus des Etats-Unis d'Am�rique d'int�grer le Sahara occidental dans les termes de l'accord sign� avec le Maroc portant sur la cr�ation d'une zone de libre �change. Du c�t� du Vieux Continent, le Maroc a essuy� une vive critique de la part des d�put�s europ�ens r�unis � Strasbourg. L'intergroupe "Paix pour le peuple sahraoui " n'a pas en effet l�sin� sur l'estocade � l'encontre du royaume. C'est dire toute la convalescence de la diplomatie marocaine. Une convalescence diplomatique qui s'ajoute � une scl�rose �conomique patente. Le royaume �volue avec des difficult�s budg�taires �normes, notamment pour l'ann�e 2005 o� la pr�vision annonce un d�ficit budg�taire de l'ordre de 14% par rapport au PIB. Une situation qui certainement, lui vaudra les r�criminations du FMI et de la Banque mondiale. S. A. I.