Des quantit�s importantes de d�chets ferreux sont brad�es � bas prix � Oran au profit d�un investisseur turc. Un million de tonnes de ferraille s�entasse au niveau national et plus de 2 milliards de dollars de recettes ont �t� perdus � cause du gel de l�exportation de m�taux ferreux et non-ferreux. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Le gel de l�activit� d�exportation des d�chets ferreux et non-ferreux, en vigueur depuis plus de trois ans, rel�ve de l�irrationnalit� �conomique. S�adressant hier aux m�dias, le pr�sident de la F�d�ration nationale des r�cup�rateurs et exportateurs de m�taux ferreux et non-ferreux, Kessai Mahieddine, en est convaincu. D�autant que le pr�sident de cette f�d�ration, affili�e � l�Union g�n�rale des commer�ants et artisans alg�riens (Ugcaa) et lanc�e d�s mars 2010, rel�ve que les 300 exportateurs et 2 500 r�cup�rateurs de ferraille qui activent au niveau national se retrouvent durement p�nalis�s du fait de la d�cision de gel. D�cid� au titre de la loi de finances compl�mentaire de 2009, pour les d�chets non-ferreux et au titre de la LFC 2010 pour les m�taux ferreux, le gel de l�exportation a �t� motiv� officiellement par l�existence de cas de fausses d�clarations et malversations au niveau de cette corporation. C�est ce que des repr�sentants de cette f�d�ration qui ont �t� re�us voil� un mois, au niveau du Premier minist�re et du minist�re de l�Industrie, de la PME et de la Promotion de l�Investissement ont appris, indique-t-on. Pourtant, les membres de cette corporation estiment que l�Etat dispose des moyens de contr�ler le secteur et de s�vir, comme ils arguent que les op�rateurs concern�s activent en grande majorit� en toute l�galit� et sur la base de registres du commerce. Des opportunit�s �conomiques � gaspill�es � Pour autant, l�Alg�rie gaspille �une opportunit� �conomique� en termes de recettes fiscales et d�exportation, de cr�ation de postes d�emplois et cr�ation de valeur ajout�e industrielle. Ainsi, des quantit�s importantes de ferraille, un million de tonnes environ, s�entassent dans des parcs et d�p�ts au niveau national, indique-t-on, sans �tre commercialis�es. Des millions de dollars d�exportation sont perdus, rel�ve-t-on, alors que cette activit� avant sa suspension, g�n�rait annuellement 700 millions de dollars de revenus au pays. Soit plus de 2 milliards de dollars de recettes d�exportations hors hydrocarbures perdus, au-del� des litiges commerciaux r�sultant de la cessation des fournitures aux clients �trangers. Comme l�on consid�re que les investissements consentis par les r�cup�rateurs pour s��quiper sont �galement perdus en l�absence d�amortissements. De m�me que 40 000 familles qui vivent des fruits de cette activit� se retrouvent contraintes au ch�mage, d�plore-t-on, outre l�incapacit� � honorer les dettes fiscales et parafiscales contract�es. Cette situation affecte �galement les trois entreprises publiques qui exercent dans l�activit� de r�cup�ration, m�me si elles ont b�n�fici� de 4 milliards de dinars d�aides. Notons dans ce cadre que l�Alg�rie ne produit annuellement que 600 000 tonnes de d�chets ferreux tandis que les aci�ries ne consomment que 30 000 tonnes annuellement. Les op�rateurs en qu�te d��alternative� sans d�bouch�s ext�rieurs, marginalis�s par les industriels nationaux et p�nalis�s par des charges fiscales et logistiques importantes, sont donc en attente de r�ponses claires, d��une alternative objective� et d�une prise en charge r�elle de leur situation, faisant fi de toutes promesses vaines ou de rh�torique r�currente sur le d�veloppement sid�rurgique � moyen terme. L�occasion pour le secr�taire g�n�ral de l�UGCAA, Salah Souileh, d'esp�rer que cette d�cision de gel soit enfin lev�e, lors des prochaines lois de finances s�entend. Comme ces op�rateurs qui ont mis en place un comit� de suivi et de concertation sont dispos�s � se plier � un cahier des charges pr�cis � poursuivre l�action de r�organisation de la corporation. A charge, cependant, que le statu quo ne perdure pas et d�une meilleure perception de l�int�r�t national et non d�une concession � des int�r�ts particuliers notamment �trangers, � des monopoles laisse-t-on entendre. La ferraille ne vaut rien � Oran Et d�autant que des quantit�s importantes de d�chets ferreux sont brad�es � bas prix � Oran au profit d�un investisseur turc. Engag� dans un projet de construction d�une aci�rie � Bethioua, cet op�rateur �tranger a lou� un d�p�t d�une superficie de 3 hectares dans la zone industrielle de Hassi Ameur. Selon une correspondance adress�e le 22 octobre 2012 par cette f�d�ration au pr�sident de l�Assembl�e populaire nationale, cet investisseur �tranger ach�te de la ferraille r�cup�r�e et recycl�e � 5 dinars le kilogramme. Or, le cours de la mati�re oscille entre 360 et 390 dollars la tonne au niveau des march�s mondiaux, soit un co�t de 25 � 30 dinars le kilogramme selon cette missive qui d�plore clairement le bradage de la ferraille. Et cela d�autant, que l�op�rateur national se retrouve oblig� de brader, contraint par l�augmentation de ses charges fiscales et parafiscales et des frais de stockage qui atteignent les 20 dinars le kg. Et cela nonobstant l�opportunit� socio-�conomique de ce projet sid�rurgique (une production de l�ordre de 1,4 million de tonnes d�acier par an et la cr�ation de plus de 35 000 emplois directs et indirects...) que l�on semble �luder.